CHLORAKA: Les autorités à Chypre ont procédé à l'évacuation de quelque 600 demandeurs d'asile d'un complexe immobilier condamné près de la ville côtière de Paphos (ouest), après des manifestations de résidents et des allégations de vol d'électricité, a indiqué la police mardi.
"Nos personnels sont dans le secteur à Chloraka, ils ont bloqué le complexe et commencé à enregistrer tous les étrangers qui y sont installés", a déclaré à la presse le porte-parole de la police de Paphos, Michalis Nicolaou.
Les demandeurs d'asile, principalement des Syriens, seront enregistrés et transférés dans un centre d'accueil pour migrants afin de déterminer s'ils ont le droit de rester sur l'île méditerranéenne, a-t-il ajouté.
La police exécute un ordre d'expulsion émis en novembre 2020 mais jamais mis en oeuvre.
La chaîne de télévision publique CyBC a indiqué qu'environ 150 migrants avaient quitté le complexe avant le début de l'opération policière à 06H00 heures locales (03H00 GMT) lundi.
Ceux qui résident illégalement sur l'île seront expulsés, tandis que les résidents légaux disposeront de deux semaines pour trouver un autre logement, selon le gouvernement.
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a annoncé mardi soir avoir terminé l'inspection de 250 appartements du complexe immobilier et que 81 personnes y vivaient.
Parmi eux, 23 demandeurs d'asile ont été transférés dans une zone d'accueil à Kofinou (sud) pour "activer le processus d'examen immédiat de leurs demandes", est-il indiqué.
Les autres "ont fait connaître leur intention de partir dans les prochains jours et de trouver un autre lieu de séjour", précise le communiqué.
"Une personne s'est avérée résider illégalement dans la République (de Chypre) et toutes les procédures requises pour son expulsion seront activées", a ajouté le ministère.
Manifestation
En vertu du décret de 2020, le complexe d'appartements Ayios Nikolaos (Saint Nicolas) aurait dû être fermé pour raisons sanitaires et de sécurité.
Le secteur a connu des tensions entre demandeurs d'asile et habitants de Chloraka, qui ont organisé des manifestations exigeant que les appartements soient évacués.
La question a refait surface après que la compagnie nationale d'électricité a coupé l'alimentation électrique au complexe et placé la sous-station locale sous surveillance.
Environ 100 migrants ont manifesté la semaine dernière pour réclamer d'être relogés ailleurs et l'unité anti-émeute de la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser.
La République de Chypre, membre de l'Union européenne (UE), n'exerce son autorité que sur la partie sud de l'île, le tiers nord échappant à son contrôle depuis son invasion en 1974 par la Turquie.
Elle affirme que les demandeurs d'asile représentent plus de 5% des quelque 915 000 habitants de la partie sud de l'île.