Pour Biden, multiplier les alliances diplomatiques malgré les incertitudes

Le président américain Joe Biden (au centre), le Premier ministre japonais Fumio Kishida (à droite) et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol (à gauche) s'expriment lors d'une conférence de presse au sommet trilatéral de Camp David, à Camp David, dans le Maryland, le 18 août 2023. (AFP)
Le président américain Joe Biden (au centre), le Premier ministre japonais Fumio Kishida (à droite) et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol (à gauche) s'expriment lors d'une conférence de presse au sommet trilatéral de Camp David, à Camp David, dans le Maryland, le 18 août 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 23 août 2023

Pour Biden, multiplier les alliances diplomatiques malgré les incertitudes

  • Si en Europe, Washington bénéficie d'une alliance collective, le cas de l'Asie est bien différent: Washington a noué des alliances bilatérales, notamment en raison de l'animosité entre Séoul et Tokyo
  • Avec l'apaisement de leurs relations, les deux pays ont rendu possible le sommet de Camp David vendredi - et la stratégie d'alliance pensée par Joe Biden

WASHINGTON: Joe Biden, en organisant un sommet inédit vendredi dernier près de Washington avec le Japon et la Corée du Sud, a montré qu'il poursuivait sa stratégie de multiplication des alliances pour faire face aux adversaires des Etats-Unis, malgré la crainte d'un changement de bord lors de la prochaine présidentielle américaine.

Depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche début 2021, l'Otan s'est étendu et a resserré ses rangs face à l'invasion russe de l'Ukraine. En Asie, pour faire face à la Chine, Washington a forgé une alliance avec le Royaume-Uni et l'Australie (AUKUS) et a relancé le Quad, qui implique aussi l'Australie, avec le Japon et l'Inde.

Les Etats-Unis étaient déjà proches de la Corée du Sud et du Japon qui, à eux deux, accueillent sur leurs sols quelque 85.000 soldats américains. Mais ils prévoient désormais également des exercices militaires conjoints sur plusieurs années, un meilleur échange d'informations, et une ligne directe d'alerte.

 

«Aucune certitude»

"Cette administration croit fondamentalement en la primauté - pas l'importance, la primauté - des partenariats", estime Jon Alterman, chercheur au cercle de réflexion Center for Strategic and International Studies de Washington, soulignant que ces partenariats diplomatiques peuvent favoriser la confiance de certains pays envers les Etats-Unis.

"Mais la difficulté, c'est que tous nos partenaires se souviennent de l'ancienne administration, ils regardent les sondages, et ils n'ont aucune certitude sur la position des Etats-Unis dans deux, cinq, dix ans", ajoute-t-il.

Donald Trump remettait en cause le bien-fondé des alliances, critiquant par exemple l'Allemagne et la Corée du Sud, qui selon lui n'investissaient pas assez dans leur propre budget de défense, alors que les Etats-Unis assuraient la présence de bases américaines chez eux.

L'ancien président, en campagne pour revenir à la Maison Blanche, domine les autres candidats républicains dans les sondages des primaires.

En outre, le soutien des Américains à l'aide militaire massive à l'Ukraine s'étiole.

"La politique de +l'Amérique d'abord+, s'éloigner du reste du monde, nous a rendus plus faibles, pas plus forts," a déclaré Joe Biden vendredi aux côtés du Premier ministre japonais Fumio Kishida et du président sud-coréen Yoon Suk Yeol.

"L'Amérique est forte avec nos alliés et nos alliances, et c'est comme ça qu'on va perdurer", a dit le démocrate.

 

«Mini-Otan»

Si en Europe, Washington bénéficie d'une alliance collective - l'Otan -, le cas de l'Asie est bien différent: Washington a noué des alliances bilatérales, notamment en raison de l'animosité entre Séoul et Tokyo.

Avec l'apaisement de leurs relations, les deux pays ont rendu possible le sommet de Camp David vendredi - et la stratégie d'alliance pensée par Joe Biden.

Ces trois-là ont affirmé lors du sommet leur vision d'un "ordre international basé sur la règle de droit" - un signal à la Chine mais aussi à la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine, que le Japon et la Corée du Sud soutiennent.

Pékin a d'ailleurs vu d'un mauvais oeil le sommet de Camp David, des médias proches du pouvoir y voyant un "mini-Otan", même s'il n'y a pas de promesse d'assistance mutuelle en cas d'agression.

Ce n'est sans doute même pas souhaité par les trois pays, estime Shihoko Goto, chercheuse spécialiste de l'Asie au cercle de réflexion Wilson Center de Washington, qui voit l'accord de vendredi comme un nouvel élément dans un "entrelacs" d'alliances.

Au sein "d'une approche multiple, cela pourrait en réalité être très fort", ajoute-t-elle.

 

Brics 

Joe Biden a mené une approche bilatérale avec des pays qui s'inquiètent de la puissance de la Chine ou de la Russie. Il compte ainsi bientôt se rendre au Vietnam, dans les relations avec Pékin sont tendues.

Mais son pari de se rapprocher de l'Inde s'est opposé à la neutralité historique du pays et son refus de prendre part aux grandes alliances - New Delhi est néanmoins membre du groupe des "Brics" (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), Etats qui se réunissent cette semaine à Johannesburg.

L'inquiétude qui pèse sur la pérennité de ces alliances avec les Etats-Unis n'est pas uniquement due à un possible retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Yoon Suk Yeol devra notamment quitter la présidence sud-coréenne en 2027.

"Si un président d'extrême gauche est élu en Corée du Sud et un dirigeant très à droite au Japon, ou si Trump ou quelqu'un comme lui l'emporte aux Etats-Unis, un seul d'entre eux pourrait faire dérailler tout le travail précieux que ces pays réalisent en ce moment", prévient Duyeon Kim, chercheuse au groupe de réflexion Center for a New American Security à Washington.


Les dernières heures du pape racontées par le média officiel du Vatican

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
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  • "Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News
  • "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège

CITE DU VATICAN: "Merci de m'avoir fait retourner sur la place" Saint-Pierre: ces mots, adressés par François à son infirmier pour l'avoir encouragé à un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques, sont parmi les derniers du pape avant sa mort.

Ces propos adressés à son fidèle infirmier personnel, Massimiliano Strappetti, ont été rapportés mardi par Vatican News, le média officiel du Saint-Siège.

Après la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape François s'était offert dimanche un bain de foule surprise à bord de sa papamobile place Saint-Pierre au milieu des milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques.

Avant de se lancer, il avait demandé à son infirmier: "Tu crois que je peux le faire?" Et Massimiliano Strappetti l'avait rassuré. Il avait alors parcouru pendant près de quinze minutes les allées de la place et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.

Selon Vatican News, le pape s'était ensuite reposé l'après-midi dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, puis avait dîné.

Lundi, aux environs de 05H30 (03H30 GMT), les premiers signes d'un malaise sont apparus. Plus d'une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma, et est finalement mort à 07H35 locales.

"Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News. "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège.

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur.


Le Vatican diffuse les premières images du pape dans son cercueil

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
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  • Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait
  • Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet

CITE DU VATICAN: Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait.

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet.

 


Le Vatican prépare les obsèques du pape, où sont attendus Trump et Macron

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
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  • A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament
  • Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait

CITE DU VATICAN: Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles mais aussi des dirigeants étrangers comme les présidents américain Donald Trump, français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky.

A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament.

Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait.

Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin à 07H00 GMT afin d'être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin qui a souhaité introduire plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains ensèrent un chapelet.

Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s'est recueillie lundi soir devant le cerceuil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment "très émouvant, très touchant", éprouvant "à la fois de la tristesse et de l'action de grâce pour tout ce qu'il a donné jusqu'au bout".

"Pour nous, c'est le temps du deuil. L'Eglise c'est comme une grande famille et dans un moment comme ça, pour ceux qui ont côtoyé le pape de près, qui l'ont servi, on perd quelqu'un d'assez proche", a-t-elle ajouté.

Pour la première fois depuis le décès du pape, les cardinaux sont réunis à huis clos depuis 09H00 (07H00 GMT), notamment pour décider des modalités des funérailles papales. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d'élire son successeur lors du conclave, qui devrait débuter début mai.

"Révolutionnaire" 

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Donald Trump a annoncé qu'il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique anti-migrants. "Nous sommes impatients d'y être!" a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Emmanuel Macron sera présent lui aussi: "Nous serons aux obsèques du pape, comme il se doit", a-t-il déclaré depuis l'île de La Réunion, où il est en déplacement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a remercié lundi celui qui "a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens", prévoit également d'assister à la cérémonie en la basilique Saint-Pierre.

Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le "pape des laissés pour compte". "Perdimus Papam", titre Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d'un pape "révolutionnaire".

Au Vatican mardi matin, des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l'entrée des touristes et fidèles.

Hommages unanimes 

De l'Iran à l'Allemagne en passant par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU, le Liban, Israël ou l'Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.

Pékin a présenté mardi ses "condoléances" et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.

Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu'il avait rencontré, a évoqué "un pape différent, proche, argentin... Repose en paix, pape François", a-t-il écrit sur Instagram.

Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

Apparu épuisé dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il s'était tout de même offert un bain de foule en "papamobile" sur la place Saint-Pierre.

En 12 ans de règne, "Papa Francesco" s'est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l'environnement et la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l'Eglise sur l'avortement ou le célibat des prêtres.

Opposant acharné au commerce des armes, l'ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d'innombrables appels à la paix.

Face au drame de la pédocriminalité dans l'Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.