Boko Haram, le parcours d'une secte islamiste devenue groupe armé synonyme de terreur

Cargaison d’armes appartenant au groupe jihadiste Boko Haram, récupérée par l’armée nigériane en juillet 2019 (Photo, AFP).
Cargaison d’armes appartenant au groupe jihadiste Boko Haram, récupérée par l’armée nigériane en juillet 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 16 décembre 2020

Boko Haram, le parcours d'une secte islamiste devenue groupe armé synonyme de terreur

  • Le groupe jihadiste Boko Haram, qui a revendiqué mardi l'enlèvement de plusieurs centaines de lycéens, mène une insurrection armée dans le nord-est du Nigeria
  • Le conflit, qui s'est étendu au Tchad, Cameroun et Niger, pays voisins, a fait 36 000 morts, essentiellement dans le nord-est du Nigeria

LAGOS: Le groupe jihadiste Boko Haram, qui a revendiqué mardi l'enlèvement de plusieurs centaines de lycéens, mène une insurrection armée dans le nord-est du Nigeria et a semé la terreur sur des pans entiers de territoires sur les pourtours du lac Tchad ces dix dernières années.

Le pensionnat attaqué vendredi soir est toutefois situé dans l'Etat de Katsina, à plusieurs centaines de kilomètres de leur bastion.

Le conflit, qui s'est étendu au Tchad, Cameroun et Niger, pays voisins, a fait 36 000 morts, essentiellement dans le nord-est du Nigeria. Plus de deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.

Depuis 2016, le groupe s'est divisé en deux factions : celle d'Abubakar Shekau, le chef historique de Boko Haram, et le groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), affilié à l'EI.

Secte radicale

Boko Haram signifie « l'éducation occidentale est un péché » en haoussa, langue la plus répandue dans le nord du Nigeria.

Dans les années 1990, les prêches de son fondateur Mohammed Yusuf drainent de nombreux fidèles à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno (nord-est). Mais on considère que Boko Haram est né en 2002, quand Yusuf commence à attirer l'attention des autorités et que le monde découvre al-Qaïda.

Prônant un islam radical, il accuse les valeurs occidentales, instaurées par les colons britanniques, d'être à l'origine des problèmes du pays, indépendant depuis 1960.

Il séduit la jeunesse désœuvrée du nord-est du Nigeria, critiquant le régime central d'Abuja, gangréné par la corruption.

La répression, un tournant

En 2009, des affrontements éclatent entre Boko Haram et la police à Maiduguri. L'armée tue des centaines de personnes et capture Yusuf, exécuté sans jugement. Abubakar Shekau, son bras droit, lui succède.

Le mouvement devient clandestin, ses cadres rescapés s'enfuient pour des destinations inconnues.

A leur sortie de clandestinité en 2010, les mouvements jihadistes internationaux sont en pleine expansion, rassemblés derrière Al-Qaïda.

Abubakar Shekau ne veut plus seulement faire appliquer la loi islamique au Nigeria, mais s'engage à déstabiliser l'Etat avec une campagne de violences, de conversion en masse et de terreur.

S'ensuit une escalade, avec des dizaines d'attaques faisant plusieurs milliers de morts, prenant pour cibles des écoles, églises, mosquées et symboles de l'Etat et les forces de l'ordre, principalement dans le Nord et le Nord-Est.

Le groupe emploie également des enfants ou des jeunes filles comme kamikazes pour perpétrer des attentats.

Essor et allégeance à l'EI

L'enlèvement en avril 2014 de 276 adolescentes d'un lycée de Chibok (Etat de Borno), dont 57 se sont enfuies juste après, confère une notoriété mondiale à Boko Haram.

Au total, 107 des 219 jeunes filles kidnappées ont été secourues ou libérées après négociations. Mais, 112 sont encore portées disparues. En 2018, plusieurs jeunes filles sont apparues dans une vidéo diffusée par le groupe, affirmant qu'elles ne veulent plus quitter le « califat ».

En août 2014, Boko Haram a en effet proclamé un « califat » dans les zones sous son contrôle, comme l'EI en Irak et en Syrie.

L'organisation engrange les conquêtes territoriales dans le Nord-Est, qui devient totalement inaccessible. En mars 2015, elle fait allégeance à l'Etat islamique.

Une offensive menée depuis 2015 par les armées de la région (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger) a permis de chasser les jihadistes de la plupart des localités dont ils s'étaient emparés. Mais les attentats suicide, raids sur les villages et enlèvements de masse n'ont pas cessé pour autant.

Montée en puissance d'Iswap

En 2016, L'EI désigne un nouveau chef pour Boko Haram, ce qui entraîne la scission de Boko Haram et la création d'Iswap.

Le commandement de l'EI juge les attaques suicide ou les razzias lancées contre les civils majoritairement musulmans trop cruelles et préfère se concentrer sur les positions militaires ou des humanitaires travaillant pour des organisations internationales.

Massacre

Début décembre 2020, avant l'enlèvement de plusieurs centaines de lycéens dans le nord-ouest du Nigeria, Boko Haram connait un nouvel élan. 

Le 28 novembre, dans le nord-est du Nigeria, au moins 76 agriculteurs travaillant dans des rizières ont été assassinés près de Maiduguri par des dizaines d'hommes armés qui les ont attachés avant de les égorger. Boko Haram a affirmé avoir lancé l'attaque pour venger certains de ses combattants arrêtés et livrés par des villageois aux autorités.

Le 12 décembre, dans le sud-est du Niger, au moins 28 personnes ont été tuées, la plupart brûlées vives, dans la région de Diffa.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.