Libye: Réunification des deux branches rivales de la Banque centrale

La jeunesse libyenne participe à une manifestation devant la banque centrale dans la capitale Tripoli le 23 décembre 2020, exigeant des réformes du système bancaire et de la Banque centrale. (AFP)
La jeunesse libyenne participe à une manifestation devant la banque centrale dans la capitale Tripoli le 23 décembre 2020, exigeant des réformes du système bancaire et de la Banque centrale. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 21 août 2023

Libye: Réunification des deux branches rivales de la Banque centrale

  • La Banque centrale de Libye (CBL) est «redevenue une institution souveraine unifiée», ont annoncé dans un communiqué le gouverneur et son adjoint
  • Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis un an en Libye: celui de l'Ouest, d'Abdelhamid Dbeibah, et celui de l'Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar

TRIPOLI: La Banque centrale de Libye, séparée en deux branches, a annoncé dimanche sa réunification dans ce pays miné par les divisions et un chaos sécuritaire depuis plus d'une décennie.

La Banque centrale de Libye (CBL) est "redevenue une institution souveraine unifiée", ont annoncé dans un communiqué le gouverneur et son adjoint, affirmant qu'ils "poursuivent les efforts pour venir à bout des conséquences de la division" en deux branches.

Al-Seddik al-Kebir, gouverneur de la CBL (Central Bank of Libya), institution qui siège à Tripoli (ouest), et Marii Moftah Rahil, gouverneur de la branche rivale installée dans l'est, ont fait cette annonce à l'issue d'une "réunion élargie, en présence des directeurs et consultants" des deux branches, selon le communiqué.

M. Rahil devient, dans la foulée de cette réunification, l'"adjoint du gouverneur".

Les recettes en hydrocarbures de la Libye, pays aux réserves pétrolières les plus abondantes d'Afrique, sont gérées par la CBL de Tripoli qui décide de l'octroi des fonds aux différents organismes étatiques, y compris le gouvernement.

Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis un an en Libye: celui de l'Ouest, d'Abdelhamid Dbeibah, et celui de l'Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.

"Il s'agit d'une étape importante pour améliorer les performances de cette institution souveraine", s'est félicité M. Dbeibah sur Facebook, rappelant l'engagement de son gouvernement à "renforcer les procédures de transparence et d'information".

La Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) s'est félicitée de la réunification de la CBL, exprimant le "souhait qu'elle contribuera à créer un élan vers l'unification de toutes les institutions politiques, sécuritaires et militaires du pays", selon un communiqué sur son site.

Unité

Pour Washington, cette "illustration d'unité est un exemple important" pour les autres institutions, a indiqué sur X (ex-Twitter) l'ambassade américaine en Libye, encourageant "les dirigeants de la CBL à poursuivre (...) avec des mesures concrètes l'intégration des systèmes financiers et de surveillance, notamment en relançant le conseil d'administration de la CBL".

Un processus d'unification avait été lancé en décembre 2021 au sein de la banque centrale, scindée depuis 2014, comme bien d'autres institutions étatiques du fait des luttes de pouvoir entre camps rivaux.

La CBL à Tripoli bénéficiait de la reconnaissance de la communauté internationale, à l'instar du gouvernement de Tripoli reconnu par l'ONU. Une autre branche était installée à Bayda (est).

L'existence de deux branches concurrentes a entravé la mise en oeuvre d'une politique monétaire unique alors que le dinar libyen a fortement chuté depuis la révolte de 2011 et la chute du régime de Mouammar Kadhafi.

En juillet 2020, l'ONU avait annoncé avoir finalisé le processus permettant de lancer un audit international indépendant sur les deux branches, perçu comme une avancée majeure sur la voie de la réunification.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.