Implants cérébraux: la course aux cyborgs monte en puissance

Thomas Oxley, PDG et fondateur de Synchron, tient une endoprothèse dans son bureau le 9 août 2023 à New York. Synchron a obtenu l'autorisation des autorités américaines en 2021 pour tester son implant sur neuf personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique. (Photo : Angela Weiss / AFP)
Thomas Oxley, PDG et fondateur de Synchron, tient une endoprothèse dans son bureau le 9 août 2023 à New York. Synchron a obtenu l'autorisation des autorités américaines en 2021 pour tester son implant sur neuf personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique. (Photo : Angela Weiss / AFP)
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Publié le Dimanche 20 août 2023

Implants cérébraux: la course aux cyborgs monte en puissance

  • Une fois en place, le «stentrode» permet au patient de se servir de messageries ou de surfer en ligne, sans les mains ni la voix, en cliquant par la pensée
  • Selon le Elon Musk, augmenter ainsi son cerveau permettra à l'humanité de ne pas être dépassée par l'intelligence artificielle, «une menace existentielle»

SAN FRANCISCO : Le rêve de communiquer directement avec les machines par la pensée semble désormais à la portée des humains, même si la mise en pratique reste loin de l'imaginaire de science-fiction et des promesses de télépathie.

A ce stade, plusieurs laboratoires et entreprises ont prouvé qu'il était possible de contrôler des programmes informatiques par la pensée, grâce à des implants cérébraux. Et inversement: on peut stimuler le cerveau et obtenir une réponse physique.

Dernières prouesses en date: à Lausanne, en mai dernier, un Néerlandais paraplégique a réussi à marcher, et à contrôler ses pas par la pensée, grâce à des électrodes dans le cerveau et la moelle épinière et à des technologies d'intelligence artificielle permettant de décoder en temps réel les intentions de mouvement.

Toujours en mai, des scientifiques américains ont mis au point un «décodeur de langage», qui traduit à l'écrit la pensée d'une personne, après un entraînement du cerveau pendant de longues heures dans un appareil d'IRM (imagerie par résonance magnétique).

Pour l'instant, la recherche sur les interfaces cerveau-machine (ICM) se concentre sur les personnes atteintes de paralysie. Et les appareils sont principalement testés dans un cadre médical, même si certains sont désormais utilisés plus fréquemment.

«Nous utilisons des +Utah Array+ (implant de l'entreprise Blackrock, ndlr) en laboratoire, ils fonctionnent. Je connais des gens qui s'en servent pour piloter leur fauteuil roulant», relate Michael Platt, professeur de neuroscience à l'université de Pennsylvanie.

- Cerveau rebelle -

«Mais le cerveau n'aime pas qu'on mette des choses dedans. Donc le système immunitaire attaque ces appareils (...) et avec le temps la qualité du signal diminue et vous perdez des informations», constate-t-il.

Plus les ICM sont proches des neurones, plus le signal est précis et riche. Mais elles requièrent alors des chirurgies compliquées, elles coûtent cher, sont encombrantes, et ont moins de chance de durer sur le long terme.

La start-up américaine Synchron mise sur une endoprothèse vasculaire insérée dans le cerveau via la veine jugulaire, selon une procédure chirurgicale devenue commune pour les opérations du cœur - pas besoin d'ouvrir le crâne.

Une fois en place, le «stentrode» permet au patient de se servir de messageries ou de surfer en ligne, sans les mains ni la voix, en cliquant par la pensée.

«Nous sommes à un tournant pour les ICM», estime Tom Oxley, le cofondateur de Synchron. «Il y a eu des démonstrations incroyables de ce qui est possible et désormais l'objectif c'est de rendre le processus reproductible, simple et accessible à un grand nombre de personnes».

En 2021, Synchron a reçu l'approbation des autorités sanitaires américaines (FDA) pour des essais cliniques. Une dizaine de patients atteints de la maladie de Charcot (paralysie progressive des muscles) a ainsi reçu un stentrode.

«L'objectif était de vérifier que nous pouvions enregistrer l'activité cérébrale et qu'il n'y avait pas d'effets indésirables, même après un an», explique le docteur David Putrino de l'hôpital Mount Sinai à New York.

Mission accomplie, indique-t-il. Et pour les patients, même si «taper» un message reste lent et laborieux, le regain d'autonomie n'a pas de prix.

Soutenue notamment par Jeff Bezos (Amazon) et Bill Gates, Synchron a levé 75 millions de dollars en février.

- Télépathie -

Plus connue grâce à Elon Musk, son cofondateur, Neuralink veut faire remarcher les patients paralysés, rendre la vue aux aveugles et même guérir des maladies psychiatriques comme la dépression.

Et aussi potentiellement vendre son implant à ceux qui rêvent simplement d'être des cyborgs.

Selon le milliardaire, augmenter ainsi son cerveau permettra à l'humanité de ne pas être dépassée par l'intelligence artificielle, «une menace existentielle». Il a en outre évoqué la possibilité de sauvegarder ses souvenirs en ligne et de les télécharger dans un autre corps ou dans un robot.

Le patron de Tesla et de X (anciennement Twitter) n'exclut pas non plus la «télépathie consensuelle» entre humains, pour communiquer ses «vraies pensées» à l'état brut, sans passer par les mots.

En mai, la start-up californienne a reçu le feu vert de la FDA pour tester ses implants cérébraux sur des humains. Et elle vient de récolter 280 millions de dollars d'investissements.

Son implant, de la taille d'une pièce de monnaie, est placé dans le cerveau par une chirurgie effectuée par un robot.

Il a notamment été testé sur des singes, qui ont appris à jouer au jeu vidéo Pong sans joystick ni clavier.

Une expérience similaire à de nombreuses autres, comme en 1969, quand un chercheur américain, Eberhard Fetz, avait appris à un singe à bouger une aiguille sur un compteur par la pensée, via une ICM.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
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  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".