En Syrie, l'abattage illégal menace la surface forestière

Des arbres coupés se dressent dans la réserve de Tabqa, près du village de Jaabar, dans le gouvernorat de Raqa, au nord-est de la Syrie, le 11 juillet 2023. (Photo par Delil Souleiman / AFP)
Des arbres coupés se dressent dans la réserve de Tabqa, près du village de Jaabar, dans le gouvernorat de Raqa, au nord-est de la Syrie, le 11 juillet 2023. (Photo par Delil Souleiman / AFP)
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Publié le Dimanche 20 août 2023

En Syrie, l'abattage illégal menace la surface forestière

  • Les gens coupent des arbres pour les vendre et gagner de l'argent, d'autres pour se réchauffer pendant l'hiver
  • A quelques kilomètres de là, dans le village de Touwayhina, déjà affecté par l'étiage de l'Euphrate, l'abattage illégal a eu raison d'une dense ceinture verte qui s'étendait jusqu'à une localité voisine

JAABAR, Syrie : Sur l'une des rives de l'Euphrate, Ahmad el-Cheikh compte avec consternation les troncs d'arbres récemment abattus au milieu des conifères épars: la guerre en Syrie a exacerbé l'abattage illégal, menaçant la surface forestière.

«Les gens coupent des arbres pour les vendre et gagner de l'argent, d'autres pour se réchauffer pendant l'hiver», déclare cet homme de 40 ans qui habite la localité de Jaabar dans le nord de la Syrie.

«Récemment, j'ai découvert que quatre arbres avaient été abattus. Leurs troncs étaient encore verts, ça m'a brisé le cœur», ajoute-t-il, montrant les branches gisant sur le sol sablonneux.

La forêt, qui fait face à la citadelle de Jaabar, est depuis longtemps un exutoire pour les habitants des villages voisins et les visiteurs cherchant un coin d'ombre, dans une région où le thermomètre avoisine les 50°C en été.

Mais les longues années de guerre et le chaos sécuritaire, couplés à une grave crise économique, ont érodé la richesse forestière.

«La forêt signifiait beaucoup pour le village, attirait les visiteurs et les oiseaux et purifiait l'air», explique M. el-Cheikh, propriétaire d'une supérette.

«Sa superficie diminue d'année en année. La nuit, on entend les motos qui se faufilent dans la forêt, et le bruit des tronçonneuses à l’œuvre», raconte-t-il, regrettant l'inefficacité des patrouilles mises en place pour protéger la forêt, faute d'effectifs suffisants.

Durant la journée, certains jeunes abattent des arbres à l'aide de scies pour éviter d'attirer l'attention et reviennent plus tard pour ramasser le bois, selon M. el-Cheikh. «Si cela  continue, on se dirige vers la désertification».

- «Terre aride» -

A quelques kilomètres de là, dans le village de Touwayhina, déjà affecté par l'étiage de l'Euphrate, l'abattage illégal a eu raison d'une dense ceinture verte qui s'étendait jusqu'à une localité voisine.

«Quand on était petits, on venait s'asseoir entre amis à l'ombre des eucalyptus et des pins, mais maintenant c'est devenu une terre aride», déplore Mohammad Ali, un infirmier de 30 ans.

Les habitants abattent souvent des arbres pour se chauffer pendant l'hiver du fait de la pénurie chronique de carburant en Syrie et des longues coupures de courant.

Après plus de 12 ans de conflit sanglant, plus de 90% de la population vit sous le seuil de la pauvreté selon l'ONU.

«A moins que la région ne soit reboisée, tous les arbres vont disparaître», estime M. Ali.

L'administration autonome kurde, qui contrôle de vastes zones dans le nord et le nord-est de la Syrie, s'efforce de protéger les forêts et réserves naturelles des coupes illégales, avec les moyens du bord.

«Nous n'avons pas un bilan précis des dégâts, mais le constat est clair», déclare à l'AFP Ibrahim Assaad, coprésident du comité de l'environnement, depuis son bureau de la ville d'Amouda, dans le nord-est de la Syrie.

«Nous essayons de replanter et de protéger davantage les arbres», tout en appliquant les sanctions prévues à l'encontre de toute personne dégradant l'environnement, ajoute-t-il.

- «Déforestation» -

PAX, une ONG travaillant pour la paix basée aux Pays-Bas, indique que «les prix élevés du carburant et déplacements massifs sont les principaux moteurs de la déforestation à grande échelle à travers la Syrie, car les habitants abattent des arbres pour cuisiner et se chauffer».

«Il y a des indications claires que les groupes armés utilisent également l'exploitation forestière illégale et la vente de bois comme source de revenus», selon un rapport de PAX datant de mars dernier.

D'après l'ONG, les provinces de Lattaquié (ouest), Homs (centre) et Alep (nord) ont perdu plus de 36% de leurs surfaces forestières depuis 2011, année du déclenchement du conflit syrien qui a coûté la vie à plus d'un demi-million de personnes.

Et selon les données de Global Forest Watch, le pays a connu une diminution spectaculaire de 26 % du couvert arboré depuis 2000.

Plus à l'est, dans le village d'al-Nasseri, à Hassaké, Hussein Saleh el-Helou, 65 ans, se plaint des effets du changement climatique.

«La sécheresse a affecté la terre, l'agriculture et les moutons (..) même les arbres se sont asséchés», déplore cet éleveur.

Et les arbres qui ont échappé à la sécheresse n'ont pas survécu à l'abattage illégal. «Le village a beaucoup souffert, il a perdu sa ceinture verte et les températures ont grimpé»


Riyad: un sommet arabe pour répondre au projet de Trump sur Gaza

Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
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  • La réunion a porté sur les efforts conjoints en faveur de la cause palestinienne et sur l'évolution de la situation à Gaza

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a accueilli vendredi à Riyad une réunion de dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte.

La réunion a porté sur les efforts conjoints pour soutenir la cause palestinienne et les développements à Gaza, ainsi que sur d'autres questions régionales et internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, le roi Abdallah de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, l'émir du Koweït, Cheikh Meshal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, et le prince héritier et premier ministre de Bahreïn, Salman bin Hamad Al-Khalifa, ont assisté à la réunion.

Les dirigeants se sont félicités de la tenue du sommet arabe d'urgence au Caire le 4 mars.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu dit que le Hamas a rendu à Israël le corps d'une femme de Gaza à la place de Shiri Bibas

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
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  • Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée
  • Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le Hamas avait remis la veille le corps d'une "femme de Gaza" à la place de celui de l'otage israélienne Shiri Bibas, en violation de l'accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

"Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil", a dit M. Netanyahu dans un communiqué.

"Nous agirons avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages -- les vivants et les morts -- et nous veillerons à ce que le Hamas paie le prix fort pour cette violation cruelle et perverse de l'accord", a déclaré M. Netanyahu dans une déclaration vidéo, en fustigeant le mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée.

Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens, citant les conclusions de l'institut médico-légal.

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme.

M. Netanyahu a déclaré vendredi matin que le corps "d'une femme de Gaza" avait été placé dans un cercueil à la place de celui de Shiri Bibas.

"La cruauté des monstres du Hamas est sans limites. Ils ont non seulement enlevé le père, Yarden Bibas, la jeune mère, Shiri, et leurs deux petits enfants. Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ils ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil."

La famille Bibas a été enlevée lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les images, filmées et diffusées par les commandos du Hamas lors de l'enlèvement de Shiri Bibas, 34 ans, et de ses fils Ariel alors âgé de quatre ans et Kfir de huit mois et demi, devant leur maison à la lisière de la bande de Gaza, ont fait le tour du monde.

Ils sont devenus le visage des otages, le symbole de l'effroi qui a saisi Israël le 7-Octobre.

Yarden Bibas, le père d'Ariel et Kfir, et l'époux de Shiri, a été libéré le 1er février lors d'un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier à Gaza.

 


Le ministre saoudien des AE rencontre ses homologues en marge de la réunion du G20 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
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  • Le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy
  • Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré séparément ses homologues du Royaume-Uni, de la Chine, de l'Australie et de la France à Johannesburg jeudi.

En marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui se tient pour la première fois en Afrique, le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.

Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun.

Le Prince Faisal et son homologue australienne Penny Wong ont passé en revue les moyens de renforcer et de développer les liens communs.

Le Prince Faisal a également discuté avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, des développements régionaux et des efforts déployés pour parvenir à la stabilité et à la paix dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com