Pyongyang s'en prend à l'ONU et traite les transfuges nord-coréens de «racailles»

Le Conseil de sécurité des Nations unies, présidé par les États-Unis, se réunit sur la "détérioration" de la situation des droits de l'homme en Corée du Nord et appelle à l'action (Photo, AFP).
Le Conseil de sécurité des Nations unies, présidé par les États-Unis, se réunit sur la "détérioration" de la situation des droits de l'homme en Corée du Nord et appelle à l'action (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 août 2023

Pyongyang s'en prend à l'ONU et traite les transfuges nord-coréens de «racailles»

  • Pyongyang «dénonce et rejette fermement le Conseil de sécurité de l'ONU car il a ainsi marchandé la situation des droits de l'homme dans un pays particulier»
  • «Le peuple de la RPDC (République populaire démocratique de Corée) connaît bien sa situation en matière de droits de l'homme et en fait une juste appréciation par lui-même»

SÉOUL: Pyongyang s'en est pris samedi à l'ONU, après avoir été accusé devant le Conseil de sécurité de "violations atroces" des droits humains contre sa population, et a qualifié les transfuges nord-coréens de "racailles", selon l'agence officielle KCNA.

La réunion jeudi du Conseil de sécurité de l'ONU, au cours de laquelle le régime nord-coréen a été mis en cause, était "une insulte et une violation" de l'esprit de la Charte des Nations unies, selon un porte-parole de l'Association coréenne pour les études sur les droits de l'homme, cité anonymement par KCNA.

Pyongyang "dénonce et rejette fermement le Conseil de sécurité de l'ONU car il a ainsi marchandé la situation des droits de l'homme dans un pays particulier", a ajouté ce porte-parole.

"Le peuple de la RPDC (République populaire démocratique de Corée) connaît bien sa situation en matière de droits de l'homme et en fait une juste appréciation par lui-même", a-t-il poursuivi.

Les transfuges nord-coréens sont "des racailles, qui ont fui après avoir abandonné leur patrie, leurs parents, leurs épouses et leurs enfants, uniquement pour sauver leur sale vie", a encore déclaré ce responsable, sous l'anonymat.

Une équipe nord-coréenne à une compétition internationale pour la première fois depuis 2020

La Corée du Nord a envoyé des athlètes à une compétition de taekwondo au Kazakhstan, selon des photos des organisateurs, la première délégation nord-coréenne à se rendre à l'étranger depuis la fermeture de ses frontières en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19.

Le pays est encore soumis à de drastiques restrictions contre le coronavirus, mais les signes se multiplient en faveur d'une réouverture progressive des frontières, selon les experts.

Au moins cinq athlètes nord-coréens, portant des uniformes blancs avec le drapeau étoilé rouge et bleu du pays sur le devant, étaient présents lors de la compétition de la Fédération internationale de taekwondo à Astana, selon une photo partagée sur la page Facebook officielle de l'événement.

Les agences de presse Yonhap et Kyodo avaient précédemment rapporté qu'un groupe de personnes supposées être des athlètes nord-coréens avait franchi mercredi la frontière terrestre entre le pays et la Chine, avant de se rendre à Pékin et de s'envoler pour le Kazakhstan.

Un responsable du ministère de l'Unification de Séoul a déclaré vendredi à l'AFP que les informations sur la participation de la Corée du Nord à l'épreuve de taekwondo "sont généralement considérées comme vraies", ajoutant qu'il suivait la situation.

Aucun athlète représentant la Corée du Nord n'a été vu à une compétition à l'étranger depuis le début de la pandémie.

Travail forcé 

La réunion en question, tenue à la demande des Etats-Unis qui président en août le Conseil de sécurité, a dénoncé les violations des droits humains du régime nord-coréen contre sa population pour pouvoir mener ses programmes d'armements.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk, en liaison vidéo, a détaillé "le recours à grande échelle au travail forcé" pour soutenir "l'appareil militaire de l'Etat et sa capacité à fabriquer des armes".

Ilhyeok Kim, un jeune "représentant de la société civile" qui a fui la Corée du Nord et dont la famille s'est réfugiée en Corée du Sud, a témoigné devant le Conseil à New York de "l'isolement" de la population nord-coréenne et des "punitions" qui lui sont infligées.

Il a affirmé avoir été forcé de travailler dans les champs à un jeune âge, sans rémunération, pour des récoltes entièrement destinées à l'armée.

"Le gouvernement transforme notre sang et notre sueur en une vie luxueuse pour les dirigeants et en missiles qui font exploser notre dur labeur dans le ciel", a-t-il déclaré, en anglais. "L'argent dépensé pour un seul missile pourrait nous nourrir pendant trois mois", a assuré Ilhyeok Kim.

La séance publique de deux heures, exclusivement consacrée aux "violations" des droits humains en Corée du Nord, était la première au Conseil de sécurité sur le sujet depuis 2017.

Aucun délégué de Pyongyang n'y était présent.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.