LONDRES: L'ex-ambassadeur de Birmanie à Londres, évincé de sa représentation par la junte après le coup d'Etat de février 2021, a été interrogé par la police britannique à propos de son refus de quitter la résidence diplomatique où il vit toujours, a indiqué son avocat samedi.
"Le 15 août, mon client a été interrogé par la police au sujet d'une accusation d'intrusion dans des locaux diplomatiques, à savoir la résidence de l'ambassadeur dans laquelle il vit depuis qu'il est devenu ambassadeur au Royaume-Uni en 2013", a indiqué Neil Swift, l'avocat de l'ancien représentant de la Birmanie Kyaw Zwar Minn, dans un communiqué transmis à l'AFP.
En avril 2021, des diplomates proches de la junte s'étaient emparés de l'ambassade, dans le centre de Londres, et en avaient refusé l'accès à Kyaw Zwar Minn, soutien du gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, renversé par un coup d'Etat militaire le 1er février.
Le gouvernement britannique avait alors indiqué qu'il offrirait sa protection à l'ambassadeur évincé.
"Etant donné le comportement d'intimidation envers M. Minn, nous cherchons à nous assurer qu'il puisse vivre en sécurité au Royaume-Uni pendant qu'il décide de son avenir à long terme", avait alors dit un porte-parole du ministère des Affaires étrangères britannique, appelant à "un rétablissement rapide de la démocratie" en Birmanie.
L'ex-ambassadeur n'a depuis pas quitté la résidence de l'ambassadeur. Il a refusé de la rendre aux représentants de son pays, ne reconnaissant pas leur légitimité.
Cette résidence "reste la propriété de la Birmanie, et mon client a toujours affirmé qu'il serait très heureux de remettre les clés à un représentant du gouvernement démocratiquement élu du Myanmar", explique Neil Swift dans le communiqué.
Kyaw Zwar Minn n'a pas été inculpé, a ajouté l'avocat. Le parquet "devra d'abord déterminer s'il existe des preuves suffisantes de l'existence d'un délit".
La police londonienne et le ministère des Affaires étrangères britannique n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Le coup d'Etat de février 2021 a plongé la Birmanie dans un conflit qui a entraîné le déplacement de plus d'un million de personnes, selon les Nations unies. Les arrestations se comptent par milliers.
Les relations de la Birmanie avec le Royaume-Uni, l'ancienne puissance coloniale, se sont nettement détériorées après la prise du pouvoir par les militaires.