La Russie détruit des drones ukrainiens à Moscou et en mer Noire

Un drone de surface SBU nommé «Sea Baby» navigue dans cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée le 16 août 2023 par le Service de sécurité ukrainien (Photo, via Reuters).
Un drone de surface SBU nommé «Sea Baby» navigue dans cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée le 16 août 2023 par le Service de sécurité ukrainien (Photo, via Reuters).
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Publié le Vendredi 18 août 2023

La Russie détruit des drones ukrainiens à Moscou et en mer Noire

  • Les attaques de drones en Russie se multiplient depuis plusieurs semaines, le plus souvent sans faire de dégât ni de victime
  • Du côté de la mer Noire, la Russie a dit avoir déjoué quelques heures plus tôt une nouvelle attaque ukrainienne menée avec un drone naval contre sa flotte présente en mer Noire

MOSCOU: La Russie a affirmé vendredi avoir détruit des drones ukrainiens à Moscou et en mer Noire, deux lieux où les attaques de ce type se sont multipliées ces dernières semaines dans le contexte de la contre-offensive ukrainienne et du retrait de Moscou, mi-juillet, de l'accord céréalier.

"Cette nuit, lors d'une tentative de rejoindre Moscou, les forces de la défense aérienne ont détruit un drone. La carcasse du drone est retombée dans la zone du Centre d'exposition, et n'a pas causé de dégât significatif au bâtiment", a indiqué le maire Sergueï Sobianine.

Les services d'urgence de la capitale se trouvent sur les lieux et, selon les premières informations, aucune victime n'a été recensée, a ajouté l'élu.

Selon le ministère russe de la Défense, l'attaque a été conduite par Kiev à 4H00 locales (01H00 GMT) et ciblait "des lieux situés à Moscou et dans la région".

Le Centre d'exposition, situé dans l'ouest de la capitale russe à quelque 5 km du Kremlin, accueille des salons professionnels, d'après son site internet.

"Un effondrement partiel du mur extérieur a été constaté sur l'un des pavillons" du complexe, a rapporté l'agence de presse publique russe TASS, citant les services d'urgence.

D'après l'agence TASS, l'espace aérien près de l'aéroport international Vnoukovo de Moscou a été en outre brièvement fermé.

Multiplications d'attaques

Les attaques de drones à l'intérieur du territoire russe se multiplient depuis plusieurs semaines, le plus souvent sans faire de dégât ni de victime, et ciblent notamment la capitale.

L'armée russe avait annoncé le 11 août avoir détruit un drone ukrainien dans une zone forestière de l'ouest de Moscou.

Fin juillet et début août, des appareils avaient été détruits au-dessus de Moscou City, quartier d'affaires de la capitale adjacent au Centre d'exposition, provoquant de légers dégâts sur la façade de deux tours. En mai, deux drones avaient eux été abattus au-dessus du Kremlin.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était félicité fin juillet que "la guerre arrive sur le territoire de la Russie".

Nouvelle attaque en mer Noire

Du côté de la mer Noire, la Russie a dit avoir déjoué quelques heures plus tôt une nouvelle attaque ukrainienne menée avec un drone naval contre sa flotte présente en mer Noire.

Ces dernières semaines, des engins de ce type ont ciblé des navires russes à plusieurs reprises, depuis que Moscou a refusé mi-juillet de reconduire un accord négocié par l'ONU qui autorisait les exportations de céréales ukrainiennes.

Les navires visés jeudi soir, selon le ministère russe de la Défense, "accomplissaient des tâches de contrôle de la navigation dans la partie sud-ouest de la mer Noire, à 237 km au sud-ouest de Sébastopol", quartier général de la flotte russe locale.

"Le bateau ennemi sans équipage a été détruit par les tirs" des navires militaires russes sans atteindre sa cible, a rapporté la même source.

Malgré ce blocus maritime, le premier cargo au départ de l'Ukraine depuis la fin de l'accord céréalier est arrivé jeudi soir comme prévu à Istanbul, selon les sites de trafic maritime.

Le porte-conteneurs "Joseph Schulte", battant pavillon de Hong Kong, avait quitté mercredi le port ukrainien d'Odessa, un défi lancé à la Russie qui menace d'attaquer de tels navire depuis qu'elle s'est retirée de l'accord.

La Russie avait procédé le week-end dernier à des tirs de sommation envers un cargo appartenant à une compagnie turque qui se dirigeait vers Izmaïl, un port sur le Danube dans le sud de l'Ukraine.

Jeudi soir, la présidence turque a brisé le silence, déclarant que "les interlocuteurs en Russie ont été mis en garde pour éviter ce genre d'initiative qui pourrait faire monter les tensions en mer Noire".

Moscou a en outre intensifié ses attaques contre les infrastructures portuaires ukrainiennes de la mer Noire et du Danube depuis son retrait de l'accord céréalier conclu sous l'égide de l'ONU et de la Turquie et entré en vigueur à l'été 2022.

Les tentatives russes d'obtenir le contrôle unilatéral de la navigation sur la mer Noire interviennent sur fond de contre-offensive militaire déclenchée en juin par les forces ukrainiennes et qui s'appuie sur de nouveaux équipements occidentaux mais progresse lentement.


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
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  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.