KIEV: Les forces armées russes ont de nouveau affirmé vendredi avoir "amélioré" leurs positions dans le nord-est de l'Ukraine, où leur offensive a poussé la veille les autorités locales à procéder à des évacuations de civils.
Parallèlement, l'armée russe a tiré vendredi quatre missiles hypersoniques Kinjal sur l'ouest de l'Ukraine, une zone rarement visée par des frappes, provoquant la mort d'un enfant de huit ans dans la région d'Ivano-Frankivsk.
Les troupes russes avaient été chassées de la ville de Koupiansk et de ses alentours, qu'elle occupait depuis le début du conflit, par une contre-attaque éclair ukrainienne en septembre 2022. Depuis quelques semaines, c'est dans cette zone qu'elle est repassée à l'attaque, revendiquant régulièrement des gains territoriaux.
"Dans la direction de Koupiansk, les unités d'assaut des groupes de combat +Ouest+ (...) ont poursuivi leurs opérations offensives sur un large front et amélioré la situation tactique", a assuré le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien.
Selon lui, les forces russes ont notamment gagné du terrain vendredi près des villages d'Olchana et de Perchotravnevé, situés une quinzaine de kilomètres au nord-est de Koupiansk, une ville d'environ 25 000 habitants avant la guerre.
Face à cette avancée, les autorités locales ont ordonné jeudi l'évacuation de 37 localités environnant Koupiansk, pour l'essentiel des villages situés à proximité du front.
L'armée ukrainienne, lancée depuis début juin dans une difficile contre-offensive qui ne lui a permis de reprendre qu'une poignée de villages, a fait état jeudi d'une situation "difficile, mais sous contrôle" dans le secteur, une formulation couramment utilisée par Kiev lors de poussées de son ennemi.
Frappes sur des lieux de loisirs
Parallèlement, les drones et missiles russes continuent de viser quotidiennement des villes et localités, parfois loin à l'intérieur du territoire ukrainien.
Fait inhabituel, une frappe a touché vendredi matin ville de Kolomya, dans la région d'Ivano-Frankivsk, éloignée des combats et rarement ciblée. "Un garçon de huit ans est mort", a affirmé le bureau du procureur général ukrainien sur Telegram.
Le garçon, nommé Volodymyr, "était dans son jardin au moment de la frappe et a reçu de nombreux éclats", a témoigné sur Telegram le maire de Kolomya, Bogdan Stanislavsky, évoquant une "perte terrible et très douloureuse" et décrétant deux jours de deuil.
Selon l'armée de l'air ukrainienne, quatre missiles hypersoniques Kinjal avaient été tirés par des bombardiers Mig-31 depuis le territoire russe vers cette région, l'un ayant été détruit au-dessus de Kiev, les autres ayant touché un aérodrome et des infrastructures civiles à Kolomya.
Jeudi soir, une frappe sur Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, a elle fait un mort et seize blessés, selon les autorités locales.
Dans un communiqué, la police nationale a précisé que deux missiles Iskander avaient frappé la ville, détruisant notamment un hôtel dans lequel des délégations étrangères ont l'habitude de s'arrêter.
"Je suis consternée d'apprendre qu'un hôtel fréquemment utilisé par le personnel des Nations unies et nos collègues des ONG a été touché à Zaporijjia. C'est tout à fait inadmissible", s'est indignée Denise Brown, la coordinatrice de l'ONU en Ukraine, qui dit avoir séjourné dans cet hôtel.
L'armée russe a elle affirme avoir détruit un "lieu de déploiement temporaire de mercenaires" à Zaporijjia, mais ces dernières semaines, elle a frappé à plusieurs reprises des lieux de loisirs ou de repos fréquentés.
Attaque de drone
Fin juin, une frappe sur un restaurant prisé des soldats comme des travailleurs humanitaires avait fait 13 morts à Kramatorsk, dans l'est. Mardi, c'est un ensemble de bâtiments comprenant des cafés, des commerces et un hôtel à Pokrovsk, à une quarantaine de kilomètres du front Est, qui a été touché, faisant neuf morts.
Les débris du missile Kinjal détruit par la défense aérienne vendredi matin à Kiev se sont eux abattus sur deux quartiers de la capitale ukrainienne sans faire de dégâts majeurs, selon l'administration militaire.
A Moscou enfin, un drone ukrainien a été détruit vendredi matin par la défense aérienne russe au-dessus de la capitale, un incident désormais quasi-quotidien.
"Le drone a été neutralisé par des moyens de guerre électronique et s'est écrasé dans une zone forestière de l'ouest de Moscou", a indiqué sur Telegram le ministère russe de la Défense, en accusant Kiev.
C'est la troisième fois cette semaine que des drones sont abattus au-dessus de Moscou, alors que les attaques à l'intérieur du territoire russe se multiplient depuis plusieurs semaines, le plus souvent sans faire de dégâts majeurs ni de victime.