Climat: le seuil de l'accord de Paris pas atteint malgré un réchauffement de 1,5°C en juillet

Cette photographie prise le 26 juillet 2023 montre des maisons dans le quartier de Tono à Messine, en Sicile, alors qu'un incendie fait rage (AFP).
Cette photographie prise le 26 juillet 2023 montre des maisons dans le quartier de Tono à Messine, en Sicile, alors qu'un incendie fait rage (AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 10 août 2023

Climat: le seuil de l'accord de Paris pas atteint malgré un réchauffement de 1,5°C en juillet

  • Ce n'est pas la première fois que ce seuil est atteint ou dépassé ponctuellement
  • Le seuil a aussi été atteint ou dépassé pendant l'hiver ou le début du printemps en 2016, 2020 et déjà plus tôt dans l'année 2023

PARIS: La température moyenne a été en juillet environ 1,5°C plus élevée que pendant l'ère préindustrielle. Cela ne signifie pas pour autant que la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris a été atteinte, car ce dernier se réfère à l'évolution du climat sur des décennies.

1,5°C ponctuellement dépassé

"On estime que le mois (de juillet) a été environ 1,5°C plus chaud que la moyenne pour 1850-1900", écrit le service européen Copernicus dans son dernier bulletin publié cette semaine, qui confirme que juillet 2023 a été le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, tous mois confondus.

Ce n'est pas la première fois que ce seuil est atteint ou dépassé ponctuellement.

En décembre 2015, au moment même où les pays du monde entier se réunissaient pour accoucher de l'accord de Paris, le monde a connu pendant quelques jours des moyennes supérieures de 1,5°C au-dessus des niveaux de l'ère préindustrielle. Le phénomène cyclique El Niño, qui tend à augmenter les températures, était alors proche de son pic.

Le seuil a aussi été atteint ou dépassé pendant l'hiver ou le début du printemps en 2016, 2020 et déjà plus tôt dans l'année 2023.

Les prochaines années promettent aussi d'atteindre des records sous l'effet combiné des gaz à effet de serre générés par l'activité humaine et du phénomène El Niño, qui est en train de faire son retour.

La limite basse de l'accord de Paris

L'accord de Paris signé en 2015 vise à maintenir "l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels" et de poursuivre les efforts "pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels", avant que l'utilisation massive des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) ne réchauffe fortement le climat.

Mais on ne peut pas conclure des épisodes récents que cette limite la plus ambitieuse a déjà été atteinte.

"Il faut souligner que les limite de 1,5°C et 2°C fixées dans l'accord de Paris sont des limites pour la température moyenne de la planète sur des périodes de 20 ou 30 ans, qui sont habituellement utilisées pour définir le climat", rappelle Copernicus.

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) estime pour sa part qu'il y a une probabilité de 66% que la température mondiale moyenne annuelle dépasse temporairement de plus de 1,5°C les niveaux préindustriels pendant au moins une année entre 2023 et 2027.

"Cela ne veut pas dire que dans les cinq prochaines années, nous dépasserions le niveau de 1,5°C spécifié dans l'Accord de Paris, car cet accord fait référence à un réchauffement à long terme sur de nombreuses années", a aussi précisé début juillet Chris Hewitt, responsable des services climatologiques auprès de l'OMM.

"Toutefois, il s'agit d'un nouveau signal d'alarme", a-t-il estimé.

Moyenne sur 30 ans

Si l'accord de 2015 ne donne pas lui-même de définition précise des températures qu'il mentionne (par exemple la période préindustrielle de référence), les scientifiques ont tenté d'en lever les ambiguïtés.

Dans un rapport spécial du Giec sur le seuil de 1,5°C, publié en 2018, les experts du climat réunis sous l'égide de l'ONU incitaient le monde à viser cette limite et pas seulement 2°C pour se garder d'impacts majeurs (vagues de chaleur, super-ouragans ou calottes glaciaires déstabilisées).

Pour ce rapport, ils ont retenu comme définition du réchauffement une moyenne "sur une période de 30 ans" par rapport "à la période de référence 1850-1900".

"La durée de 30 ans prend en compte les effets de la variabilité naturelle qui peut occasionner une fluctuation des températures mondiales d'une année sur l'autre", relève le Giec.

Quant à l'ère préindustrielle, qui se réfère à une période avant la modification du climat par l'utilisation des énergies fossiles, les scientifiques ont fait le choix de la référence à 1850-1900, "qui est la plus ancienne des périodes comportant des observations quasi-mondiales".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
Short Url
  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Short Url
  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Short Url
  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".