La Russie abat deux drones ukrainiens ciblant Moscou

La tentative d'attentat intervient un jour après que le bilan des frappes sur la ville de Pokrovsk, dans l'est de l'Ukraine, se soit alourdi à neuf morts. (File/AFP)
La tentative d'attentat intervient un jour après que le bilan des frappes sur la ville de Pokrovsk, dans l'est de l'Ukraine, se soit alourdi à neuf morts. (File/AFP)
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Publié le Mercredi 09 août 2023

La Russie abat deux drones ukrainiens ciblant Moscou

  • Cette attaque rapportée par Moscou est survenue deux jours après que deux frappes russes de missile ont tué neuf personnes à Pokrovsk, dans l'est de l'Ukraine
  • «Au-dessus du territoire de la région de Moscou, une tentative d'attaque» conduite par Kiev «au moyen de véhicules aériens sans pilote a été déjouée», a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram

MOSCOU: La Russie a annoncé mercredi avoir abattu deux drones ukrainiens qui se dirigeaient vers Moscou, un type d'attaque qui s'est multiplié ces dernières semaines, tout en promettant une "réponse adéquate" au soutien des Occidentaux à Kiev.

Un village russe proche de la frontière ukrainienne a pour sa part été touché par des bombardements qui ont fait un mort et quatre blessés au sein de la population, à un moment où le territoire russe est de plus en plus la cible de frappes et d'autres attaques.

En Ukraine, au moins deux personnes ont été tuées et sept autres blessées dans une frappe russe sur Zaporijjia, une grande ville du sud, a annoncé dans la soirée le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko. Le président Volodymyr Zelensky avait précédemment fait état de trois morts, mais une des victimes a pu être réanimée, selon les autorités.

Selon le gouverneur régional Iouri Malachko, "une église et des magasins" ont été atteints.

Le ministère russe de la Défense a déclaré tôt dans la matinée qu'une "tentative d'attaque au moyen de véhicules aériens sans pilote" avait été déjouée au-dessus de la région de la capitale, déjà attaquée plusieurs fois au cours de la semaine passée.

"La défense antiaérienne a détruit deux drones", a ajouté le ministère sur Telegram, précisant qu'il n'y avait eu ni victimes, ni dégâts.

Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a précisé qu'un des engins avait été abattu dans le secteur de Domodedovo, où se trouve un grand aéroport international, et l'autre près d'une importante autoroute menant vers l'ouest.

Les deux drones, a-t-il fait savoir, se dirigeaient vers Moscou, où de précédentes attaques ont notamment endommagé à deux reprises un bâtiment de bureaux dans le principal quartier d'affaires de la ville.

Des frappes de drones déclenchées par l'Ukraine ont aussi régulièrement lieu dans d'autres régions russes et en Crimée, une péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014. Des drones navals ont aussi ciblé des navires russes à plusieurs reprises ces dernières semaines, y compris samedi un pétrolier.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était félicité fin juillet que "la guerre arrive sur le territoire de la Russie".

Explosion dans un entrepôt

Dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, le village de Gorkovski a quant à lui été atteint par des obus, a dit le gouverneur régional Viatcheslav Gladfkov.

Selon lui, "cinq obus ont explosé dans le centre du village, près de l'école", tuant un homme et blessant quatre autres habitants de ce village situé à seulement deux kilomètres de la frontière.

Si elles ont longtemps été limitées, les attaques ukrainiennes dans des zones frontalières sont aussi de plus en plus fréquentes depuis quelques mois.

Une explosion dans une usine de Serguiev Possad, près de Moscou, a quant à elle fait un mort et une cinquantaine de blessés, dont cinq graves, sans que l'accident semble lié au conflit en Ukraine, selon les autorités régionales.

"Une blessée est morte de ses blessures", a dit sur son compte Telegram l'administration de cette ville qui abrite un important monastère orthodoxe.

Plus tôt, le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov, avait annoncé que "56 personnes avaient reçu une aide médicale et 30 d'entre elles étaient actuellement hospitalisées".

L'explosion s'est produite dans un entrepôt de matériel pyrotechnique loué par une société privée sur le territoire d'une usine.

"Menaces"

En Ukraine, un homme de 18 ans a été tué dans une frappe russe sur la région de Nikopol et une personne a été blessée dans celle de Kherson, toutes deux dans le sud, a annoncé l'administration locale.

Dans les territoires sous le contrôle de Moscou, les autorités installées par les Russes ont fait état de la mort de trois personnes et de 11 blessés dans des bombardements ukrainiens sur Donetsk, une place-forte des combattants prorusses dans l'est de l'Ukraine.

Dans le cadre de sa contre-offensive, qui n'a jusqu'à présent permis de reprendre qu'une poignée de villages, l'armée ukrainienne a affirmé mercredi rencontrer des "succès partiels" dans certains secteurs, cependant que les troupes russes sont toujours à l'assaut près de Koupiansk, dans le nord-est.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a quant à lui, dans un discours devant des cadres de l'armée, évoqué la "multiplication" des "menaces sur la sécurité militaire" aux frontières russes, mentionnant la "guerre indirecte" des Occidentaux contre la Russie via l'Ukraine.

"Ces menaces (...) exigent une réponse rapide et adéquate. Nous discuterons des mesures nécessaires pour les neutraliser et prendrons les décisions appropriées", a-t-il assuré.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.