Dans les quartiers populaires, des mères seules qui ont besoin d'être épaulées

Cette photographie prise le 21 janvier 2023 montre de grands immeubles de logements sociaux "HLM" dans la ville de banlieue de Thiais, au sud de Paris. (Photo de Geoffroy Van der Hasselt / AFP)
Cette photographie prise le 21 janvier 2023 montre de grands immeubles de logements sociaux "HLM" dans la ville de banlieue de Thiais, au sud de Paris. (Photo de Geoffroy Van der Hasselt / AFP)
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Publié le Dimanche 06 août 2023

Dans les quartiers populaires, des mères seules qui ont besoin d'être épaulées

  • Un ménage sur quatre ou cinq en banlieue parisienne est une famille monoparentale
  • Les femmes qui élèvent seules leurs enfants dans les quartiers populaires sont «très demandeuses d'accompagnement à la parentalité

PARIS  : Des mamans solos souvent dépassées par leurs adolescents, des pères parfois peu impliqués: des associations intervenant dans les quartiers populaires observent les difficultés des mères isolées pour élever seules leurs enfants et soulignent leur besoin d'accompagnement à la parentalité.

Un ménage sur quatre ou cinq en banlieue est une famille monoparentale: 24% des ménages en Seine-Saint-Denis (28% à Saint-Denis), 21,5% dans le Val-de-Marne, 19% dans les Hauts-de-Seine (25% à Nanterre), contre 17% en France, selon des chiffres de l'Insee en 2020.

«Près de 75% des jeunes déférés à la justice étaient soit à l'Aide sociale à l'enfance, soit des jeunes de familles monoparentales», a déclaré début août le président Emmanuel Macron au Figaro Magazine en commentant les émeutes de fin juin.

«On doit accompagner ces familles –-donner beaucoup plus de moyens, mieux les préparer-–, et en même temps les responsabiliser», a-t-il dit, entendant «remettre» de  l'«autorité parentale» face au «délitement de la famille».

Les femmes qui élèvent seules leurs enfants dans les quartiers populaires sont «très demandeuses d'accompagnement à la parentalité: des formations sur comment gérer son ado, le contrôle des réseaux sociaux», rapporte Camille Perlès, responsable du pôle femmes de l'association Banlieues Santé, qui gère des «Cafés des Femmes» à Clichy (Hauts-de-Seine), Plaisir (Yvelines) et Marseille.

Beaucoup «sont sans emploi ou avec des horaires compliqués, se lèvent à 4 heures pour faire des ménages dans des entreprises ou enchaînent des temps partiels mal rémunérés: cantine scolaire, ménage, aide à la personne», relève Mme Perlès, les qualifiant de «combattantes» qui «font face à d'énormes difficultés».

En France, 40% des enfants vivant en famille monoparentale sont en situation de pauvreté et un quart habitent dans des logements surpeuplés, selon l'Insee.

«Certains jeunes dans des familles monoparentales --ou polygames, bien qu'interdites en France--, qui vivent dans des appartements surpeuplés, passent beaucoup de temps dehors», explique Nathalie Birimta, infirmière en psychiatrie à l'hôpital à Paris.

Depuis la mort de son fils dans une rixe en 2018, cette Franco-Tchadienne a créé la Fédération des mères combattantes, mettant en réseau 12 associations de mères qui cherchent à éviter que les enfants soient pris dans la violence.

- Absence des pères -

«A l'adolescence, les enfants sont happés par la rue, ils échappent à leurs parents. Le gamin mesure 1,80 mètre et la mère ne le tient plus. Or la rue, c'est un supermarché de la drogue à ciel ouvert», déclare Armel Mombouli, président de Vox Populi, une association qui travaille en Seine-Saint-Denis à renforcer l'employabilité des jeunes par la formation, la culture et le sport.

Dans ces logements où c'est plus difficile d'inviter, sans lieu pour se retrouver entre amis, sans garde d'enfants, ces mères manquent de réseau pour partager sur leurs difficultés, relève Stephan Lipiansky, rapporteur de l'étude «Le Sens de l'autorité» du think tank Vers le Haut.

«Moins disponibles, les parents isolés s'impliquent moins dans la scolarité, vont moins aux réunions à l'école. Il est souvent plus compliqué de détecter leurs difficultés avant que ce ne soit trop tard», ajoute-t-il.

Et beaucoup de ces mères «sont mal à l'aise avec l'école parce qu'elles maîtrisent mal le français. Elles ont été mariées à 14 ou 15 ans et n'ont pas fait d'études», complète Nathalie Birimta.

Beaucoup d'intervenants soulignent l'absence des pères, ou leur retrait.

«Ouvriers, ils se sont retrouvés au chômage, et ne sont plus des figures d'autorité. Ou bien ils ne savent pas comment exercer l'autorité et avouent être démunis», selon Armel Mombouli, qui recommande de «retravailler la notion d'autorité, des droits et devoirs des parents» et «restaurer la cellule familiale». «+Comment me faire respecter? La société interdit la fessée!+, me disent-ils souvent».

«Certains, une fois séparés de leur épouse, ne s'occupent plus des enfants», selon Mme Birimta, qui recommande que ces hommes soient plus impliqués dans l'éducation de leur enfant, notamment dans la relation avec l'école.

Selon une étude de la Drees, 33% des parents isolés en France souhaitent recevoir une aide pour gérer l'autorité (contre 25% des parents en couple) et 46% être accompagnés comme parents dans leurs relation avec l'école (contre 36%).


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.