BURQAH: Deux Israéliens, dont un ancien porte-parole d'une député du parti d'extrême droite au pouvoir ont été arrêtes selon la police israélienne après qu'un Palestinien a été tué vendredi lors de heurts avec des colons en Cisjordanie occupée.
Par ailleurs, un Israélien a été tué samedi soir dans une attaque en plein centre de Tel-Aviv et son assaillant palestinien a été abattu.
Une audience devait se tenir samedi soir "devant un tribunal de Jérusalem dans le but de prolonger la détention de deux suspects arrêtés parce qu'ils étaient soupçonnés d'être impliqués dans un incident survenu près du village de Burqa", à l'est de Ramallah, en Cisjordanie, a indiqué la police.
Les médias israéliens avaient auparavant rapporté que le suspect principal, qui aurait ouvert le feu sur des Palestiniens, avait été hospitalisé après avoir été blessé.
Selon ces mêmes sources, l'autre suspect est un ancien porte-parole d'une député du parti d'extrême droite d'Itamar Ben Gvir, actuel ministre de la Sécurité publique. Les deux hommes habiteraient dans une colonie en Cisjordanie.
Samedi, des Palestiniens ont participé aux funérailles de Qusai Jamal Maatan, 19 ans, tué la veille par des colons israéliens dans le village de Burqa, selon le ministère palestinien de la Santé.
Le corps du défunt a été transporté dans les rues du village avant son inhumation, selon un journaliste de l'AFP, lors de ses funérailles. Son visage était enveloppé d'un keffieh.
L'armée israélienne a affirmé avoir reçu des informations concernant de "violents affrontements entre des civils israéliens et des Palestiniens" à Burqa. "Pendant les affrontements, des civils israéliens ont tiré sur les Palestiniens faisant un mort palestinien et quatre autres blessés", a indiqué l'armée.
Des "civils israéliens (ont été) blessés par des jets de pierres" lors de ces heurts, a-t-elle ajouté.
Près de trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Environ 490.000 colons juifs y habitent aussi dans des colonies considérées par l'ONU comme illégales au regard du droit international.
«Attaque terroriste»
Par ailleurs, un Israélien a succombé à ses blessures à l'issue d'une" attaque terroriste" à l'arme à feu samedi soir à Tel-Aviv, selon la police et les services de secours.
L'assaillant palestinien, identifié par le service de sécurité intérieur (Shin Beth) comme étant Kamal Abou Bahar, 22 ans, originaire de la région de Jénine en Cisjordanie occupée, a été tué.
"Nos forces de sécurité régleront leurs comptes avec tous ceux qui cherchent à nous attaquer", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, saluant la "vigilance des agents de la patrouille de sécurité urbaine (...) qui ont permis de déjouer une attaque beaucoup plus grave".
Le Hamas, mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza, a salué de son côté l'attaque comme "une riposte aux crimes de l'occupation et des colons contre notre peuple", sans la revendiquer.
Hussein al-Cheikh, le ministre palestinien des Affaires civiles, a appelé la communauté internationale à inclure le parti d'Itamar Ben Gvir, Force juive, "dans les listes internationales de terroristes", en raison du "passé personnel" de M. Ben Gvir, "dominé par l'incitation au meurtre de Palestiniens".
Le chef du parti d'extrême droite a été inculpé plus de 50 fois dans sa jeunesse pour incitation à la violence ou pour des discours de haine, et condamné en 2007 pour soutien à un groupe terroriste et incitation au racisme.
"Hier, un membre de son parti a abattu un citoyen palestinien dans le village de Burqa, à Ramallah. Il devrait être inclus dans les listes internationales de terroristes", a publié samedi M. Hussein al-Cheikh sur Twitter, rebaptisé « X ».
«Gang»
Vendredi, avant l'incident, l'ONU avait mis en garde contre la forte hausse des attaques de colons contre des Palestiniens ou leurs propriétés en Cisjordanie recensant quelque 600 "incidents" sur les six premiers mois de l'année.
"Il y a en moyenne 99 incidents par mois, et une hausse de 39% comparé à la moyenne mensuelle sur toute l'année 2022, qui était de 71%", avait déclaré le porte-parole du Bureau de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à des journalistes à Genève.
Depuis le retour au pouvoir il y a un peu plus de six mois du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Israël est dirigé par l'un des gouvernements les plus à droite de son histoire.
Dans un communiqué publié vendredi soir, le Hamas a appelé à venger la mort de Qusai Jamal Maatan, "tué par un gang de colons".
Au moins 208 Palestiniens ont été tués depuis le début de cette année dans les violences liées au conflit israélo-palestinien, ainsi que 28 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles.