AL-MUKALLA, Yémen: L'ONU a déclaré que près d'un tiers du pétrole du navire-citerne Safer, qui continue de se détériorer au Yémen, a été transféré sur un nouveau navire-citerne. Les Yéménites ont exprimé leur optimisme quant à l'opération de sauvetage du navire.
L'administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner, a déclaré dimanche que 360 000 barils de pétrole avaient été pompés du pétrolier vieillissant vers le pétrolier de remplacement.
«Le #FSOSafer transportait 1,15 million de barils de pétrole. À ce jour, 360 000 barils, soit 1/3, ont été transférés vers le pétrolier de remplacement, le Nautica. La détermination inébranlable et l'excellent travail de nos équipes continuent d'animer l'opération #StopRedSeaSpill», a indiqué M. Steiner sur X.
La semaine dernière, l'ONU a annoncé le début du processus attendu de transfert de plus d'un million de barils de pétrole du navire-citerne FSO Safer vers un nouveau navire-citerne.
Amarré au large de la ville de Hodeidah, à l'ouest du Yémen, le pétrolier, vieux de 47 ans, menace de s'effondrer ou d'exploser depuis que la rouille a commencé à ronger sa paroi, permettant à l'eau d'y pénétrer. Les experts mettent en garde depuis longtemps contre une catastrophe écologique de grande ampleur si le contenu du pétrolier se déversait dans l'eau, menaçant l'écosystème naturel et les moyens de subsistance de milliers de Yéménites.
Menace écologique
Les habitants du Yémen espèrent que les actions entreprises mettront fin à la menace posée par le pétrolier Safer.
Nabil ben Aifan, chercheur en sécurité maritime à Mukalla, au Yémen, et doctorant à l'Académie arabe des sciences, des technologies et du transport maritime en Égypte, a déclaré à Arab News que l'opération profiterait au Yémen. Elle éliminerait la menace posée par le pétrolier Safer et permettrait au pays de disposer d'un nouveau pétrolier pour stocker le pétrole à l'avenir, une fois la guerre terminée.
«Le transfert des hydrocarbures d'un pétrolier à l'autre a commencé, c'est une nouvelle fantastique», a déclaré le chercheur.
«Malgré son arrivée tardive, cette phase est cruciale. Le retard est imputé aux Houthis et aux organisations des Nations unies en raison de leur manque de pression efficace sur les Houthis», a-t-il ajouté.
Basem al-Ruzaigi, directeur de Mocha, ville portuaire sur la mer Rouge contrôlée par le gouvernement, a déclaré à Arab News que les avertissements concernant l'explosion ou le naufrage du pétrolier avaient suscité une grande inquiétude parmi le peuple yéménite, en particulier ceux qui vivent le long de la côte de la mer Rouge, et que l'ONU devrait s'occuper du pétrolier de remplacement.
«Le (nouveau) navire doit être régulièrement entretenu afin que la tragédie et le problème ne se reproduisent pas.»
D'autres Yéménites, dont le directeur du port de Mocha, Abdel Malik al-Shaibani, ont déclaré que l'ONU désamorçait une bombe à retardement, mais que si le pétrole stocké dans le nouveau pétrolier n'était pas entretenu en permanence, cela engendrerait une deuxième bombe à retardement.
«La Safer est une bombe à retardement, et l'alternative est également une bombe à retardement», a affirmé M. Al-Shaibani à Arab News.
«Le pétrole doit être vendu et le nouveau pétrolier doit faire l'objet d'un entretien minutieux et permanent, pas seulement pendant six mois, comme l'affirment les Nations unies», a-t-il ajouté.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com