Washington s'appuie sur ses alliés dans le Pacifique pour contrer Pékin, déclare un général américain

Cette photo non datée de l'armée américaine, reçue le 30 juillet 2023, montre le général de division Joseph Ryan, commandant la 25e division d'infanterie à Schofield Barracks, Hawaï, s'adressant à ses troupes dans un lieu non divulgué. (Photo fournie / US ARMY / AFP)
Cette photo non datée de l'armée américaine, reçue le 30 juillet 2023, montre le général de division Joseph Ryan, commandant la 25e division d'infanterie à Schofield Barracks, Hawaï, s'adressant à ses troupes dans un lieu non divulgué. (Photo fournie / US ARMY / AFP)
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Publié le Lundi 31 juillet 2023

Washington s'appuie sur ses alliés dans le Pacifique pour contrer Pékin, déclare un général américain

  • Pékin bénéficie d'avantages «très clairs» dans la région, a souligné cet officier supérieur qui commande la 25e division d'infanterie, forte de 12.000 hommes, à Oahu, à Hawaï
  • Le général Ryan a estimé que la question de Taïwan n'était peut-être que «le premier problème d'une campagne plus large» de la Chine pour «au minimum, devenir une puissance régionale hégémonique en Asie du Sud-Est»

SYDNEY : Les États-Unis s'appuieront sur des pays alliés plutôt que sur un accroissement majeur de leurs propres forces armées pour contrer toute éventuelle menace militaire chinoise dans le Pacifique, a déclaré dans un entretien avec l'AFP le général américain Joseph Ryan.

Pékin bénéficie d'avantages «très clairs» dans la région, a souligné cet officier supérieur qui commande la 25e division d'infanterie, forte de 12.000 hommes, à Oahu, à Hawaï.Il a mentionné le développement des capacités de défense de la Chine, notamment en matière de missiles de longue portée, et la facilité avec laquelle elle peut positionner des troupes et des équipements dans le Pacifique.

En revanche, en cas de conflit, les États-Unis et leurs alliés devraient traverser les eaux internationales ou les territoires de plusieurs nations, requérant leur autorisation ainsi que d'importants moyens de transport aériens, terrestres et maritimes.

«Je ne vois pas d'expansion majeure de la présence militaire américaine dans la région», a commenté le général Ryan qui se trouvait à Darwin, en Australie, ce week-end pour les manoeuvres militaires multinationales Talisman Sabre.

Des tensions entre Pékin et Washington ont éclaté ces dernières années au sujet de Taïwan que la Chine considère comme faisant partie de son territoire, des revendications chinoises contestées sur une partie de la mer de Chine méridionale et en raison de la lutte d'influence en cours dans le Pacifique Sud.

- La course à l'«hégémonie» -

Le général Ryan a estimé que la question de Taïwan, une île que le gouvernement chinois ambitionne de «récupérer», par la force si nécessaire, n'était peut-être que «le premier problème d'une campagne plus large» de la Chine pour «au minimum, devenir une puissance régionale hégémonique en Asie du Sud-Est et certainement pour parfaire ses aspirations mondiales».

Selon le département américain de la Défense, ce géant asiatique possède la plus grande marine de guerre du monde, la troisième force aérienne et, dans une certaine mesure, la plus grande armée.

Evoquant les relations des États-Unis avec les Iles Salomon, qui ont signé l'année dernière un pacte de défense secret avec Pékin et qu'il a récemment visitées, le général Ryan les a qualifiées de «compliquées».

Et ce malgré une histoire commune remontant à la Deuxième Guerre mondiale lorsque les Alliés ont combattu les Japonais à Guadalcanal, qui se trouve dans cet archipel.

Il a dit comprendre pourquoi les Iles Salomon pouvaient être «frustrées» dans leurs rapports avec les États-Unis.

«J'ai été frappé par le manque de développement là-bas, donc je ne suis pas surpris que nos relations avec les Salomon restent compliquées aujourd'hui, parce que nous y étions, nous nous sommes battus là-bas et que, maintenant, il y a des défis là-bas et nous n'y sommes pas retournés».

Les États-Unis ont rouvert leur ambassade dans cet archipel en février après une parenthèse de 30 années. Trois mois plus tard, ils en inauguraient une aux Tonga. Des ambassades américaines sont également prévues au Vanuatu et à Kiribati, toujours dans le Pacifique.

- Agir dans leur «intérêt» -

La Chine a également «tout à fait le droit» d'opérer dans la région, «tant que tout le monde obéit au même ensemble de normes internationales qui ont été établies» après la Deuxième Guerre mondiale, a poursuivi le général Ryan.

«Mais elle a montré une propension directe à ne pas le faire – un affront (fait) à nombre de nos alliés et de nos partenaires dans la région», a-t-il martelé.

La stratégie des Etats-Unis dans la zone indo-pacifique, rendue publique l'année dernière, donne la priorité aux alliances et non à un engagement direct.

Le général Ryan a toutefois affirmé que son pays n'appelait pas les Etats de la région à choisir entre Washington et Pékin.

«Nous leur demandons simplement d'agir dans leur plus grand intérêt et de considérer que les États-Unis veulent être leurs partenaires et que d'autres nations libres et indépendantes qui attachent de la valeur à leur souveraineté dans la région - comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande - veulent être leurs partenaires», a-t-il déclaré.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.