PARIS : L'eurodéputé EELV Yannick Jadot a jugé dimanche que le quinquennat était «perdu pour le climat», et le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a reproché au gouvernement de «continuellement botter en touche», à la veille d'une rencontre d'Emmanuel Macron avec la Convention citoyenne pour le climat.
Interrogé dans le Grand Jury RTL/LCI/le Figaro sur une éventuelle annonce d'Emmanuel Macron sur un référendum pour lutter contre le réchauffement climatique, Yannick Jadot a dit qu'il soutiendrait ce référendum «si l'idée c'est de renforcer la Constitution pour que chaque politique publique soit soumise à une vérification climatique».
Mais si ce référendum «était décidé, il arriverait probablement dans un an, opportunément juste avant l'élection présidentielle, pour clore un quinquennat perdu pour le climat et l'écologie, et là ça me pose problème», a ajouté Yannick Jadot, très critique notamment sur les ambitions de rénovation thermique des logements ou les énergies renouvelables.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon a considéré dans «BFM Politique» qu'il y avait «du vrai dans cette méthode» de la Convention consistant à tirer des citoyens au sort. Mais il «reproche à ce gouvernement de botter en touche continuellement».
«Dès qu'il y a un problème, il crée une commission Théodule (...), il y a des gens de bonne volonté qui font le boulot, et à la sortie on leur dit, +c'est pas parce que vous avez proposé ou décidé, que c'est la Bible ou le Coran+», a-t-il dénoncé.
Il reprenait là les déclarations récentes du président à Brut: «Je ne veux pas dire que parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c'est la Bible ou le Coran».
Comme l'ex-ministre Nicolas Hulot, qui a estimé que «nous avons déjà perdu le combat climatique», le candidat à la présidentielle de 2022 pense «que c'est perdu». «Le changement climatique aura lieu (...) maintenant il faut faire tout ce qu'on peut pour limiter les facteurs de bouleversement du climat».
Le député européen LREM Pascal Canfin a de son côté estimé dans le JDD que l'écologie n'était «pas l'histoire personnelle» du président Macron, mais qu'il avait «bougé, en allant plus loin qu'aucun président avant lui»: «Il est en transition».
Pour M. Canfin, «ce qui est sorti de la Convention citoyenne va très vite apparaître comme insuffisant». Il «plaide auprès d'Emmanuel Macron pour redonner dès la semaine prochaine un nouveau mandat aux 150 citoyens».