Dopée par les sondages, l'extrême droite allemande rêve de pouvoir

Le président de l'Alternative pour l'Allemagne, Tino Chrupalla assiste au congrès du parti fédéral de l'AfD à la foire commerciale de Magdebourg, dans l'est de l'Allemagne, le 28 juillet 2023 (AFP).
Le président de l'Alternative pour l'Allemagne, Tino Chrupalla assiste au congrès du parti fédéral de l'AfD à la foire commerciale de Magdebourg, dans l'est de l'Allemagne, le 28 juillet 2023 (AFP).
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Publié le Samedi 29 juillet 2023

Dopée par les sondages, l'extrême droite allemande rêve de pouvoir

  • Juste avant l'ouverture du congrès, la co-présidente du mouvement Alice Weidel a clairement affiché l'ambition du parti de gouverner l'Allemagne toute entière, via pour la première fois un ou une candidate à la chancellerie aux législatives de 2025
  • Quelques dizaines de manifestants, appartenant à un collectif d'associations antiracistes et antifascistes, ont protesté devant le bâtiment du congrès

MAGDEBOURG, Allemagne: Portée par des sondages records, l'extrême droite allemande a affiché vendredi ses rêves de pouvoir, confiante d'être l'un des plus grands partis du pays à un an de scrutins européen et régionaux et en vue des législatives de 2025.

Dix ans après notre création, "nous sommes devenus adultes, avec des sondages qui nous créditent de 22%" des intentions de vote, a lancé le président de l'Alternative pour l'Allemagne, Tino Chrupalla, à l'ouverture d'un congrès à Magdebourg, l'un de ses fiefs de l'est du pays.

Dans les dernières enquêtes, cette formation --78 députés sur les 736 au Bundestag, soit l'avant-dernier groupe parlementaire en nombre-- pointe désormais en deuxième position au plan national (19 à 22%), devant le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz, et juste derrière les conservateurs (26 à 27%), actuellement dans l'opposition.

«Prêts pour plus»

"Nous sommes prêts pour plus", a ajouté M. Chrupalla, devant quelque 600 délégués venus de toute l'Allemagne, qui ont notamment décidé d'adhérer au parti européen "Identité et démocratie" (ID), comprenant notamment le Rassemblement national français et la Ligue italienne.

Juste avant l'ouverture du congrès, la co-présidente du mouvement Alice Weidel a clairement affiché l'ambition du parti de gouverner l'Allemagne toute entière, via pour la première fois un ou une candidate à la chancellerie aux législatives de 2025.

"Je dis très clairement que notre parti, qui est maintenant la deuxième force politique nationale du pays" dans les sondages "doit avoir l'ambition de diriger et qu'elle ne peut le faire qu'en candidatant à la chancellerie", a-t-elle dit à la chaîne ZDF.

Quelques dizaines de manifestants, appartenant à un collectif d'associations antiracistes et antifascistes, ont protesté devant le bâtiment du congrès.

"J'ai peur de ce qui pourrait arriver si l'AfD parvient à un moment donné au pouvoir", dit Steven Braun, 18 ans, portant en cape un drapeau arc en ciel et venu spécialement des environs de Brême (nord).

Particulièrement dans le viseur de l'extrême droite: des scrutins régionaux prévus en septembre 2024 dans l'est de l'Allemagne, en Saxe, Thuringe, et dans le Brandebourg.

Dans ces trois régions, où l'AfD est déjà créditée d'environ 30% des intentions de vote, "nous pouvons être les plus forts, nous pouvons prendre la responsabilité de gouverner", a lancé Chrupalla, sous les applaudissements.

Dans l'est de l'Allemagne, l'AfD est déjà récemment parvenue à faire élire son premier maire sous ses couleurs, ainsi qu'à prendre la tête d'un conseil d'arrondissement.

Dans ces régions de l'ancienne RDA communiste, beaucoup de citoyens s'estiment perdants de la réunification des deux Allemagne en 1990 et sont plus enclins à voter pour les extrêmes.

A l'ouest en revanche, en Bavière et en Hesse, où des scrutins régionaux se tiennent en octobre cette année, l'AfD stagne dans les sondages.

Interrogée par l'AFP, la tête de liste de l'AfD en Bavière, Katrin Ebner-Steiner, 44 ans, a reconnu que sa formation faisait "un peu moins bien dans les sondages que dans l'Allemagne entière". Elle espère cependant récolter "autour de 15%" des voix.

«Nous sommes l'original»

Dans son discours d'ouverture, M. Chrupalla s'est gaussé de Friedrich Merz, président des conservateurs (CDU), le parti de l'ex-chancelière Angela Merkel, affirmant ironiquement qu'il "aimerait plutôt être président de l'AfD".

M. Merz avait récemment décrit la CDU comme "l'alternative pour l'Allemagne avec de la substance". "Mais nous sommes l'original et personne d'autres", lui a rétorqué le président de l'AfD.

Ce dernier a néanmoins tendu la main aux conservateurs, n'excluant pas de possibles alliances. La digue construite par la CDU contre l'AfD est "une erreur", a-t-il dit. En début de semaine, Merz avait ouvert la porte à une alliance au plan local, avant de la refermer face au tollé provoqué en interne.

Créée en février 2013, l'AfD était à l'origine un parti anti-euro, avant de devenir une formation anti-islam et anti-immigration.

Elle surfe sur la grogne d'une partie de l'opinion contre l'actuelle coalition gouvernementale, composée des sociaux-démocrates, des écologistes et des Libéraux, ainsi que du mécontentement face à l'inflation et l'immigration.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.