ROCHESSON : "Ils ont le droit de nous détester, pas de nous assassiner": Jean-Luc Mélenchon a lancé "l'alerte" vendredi devant le domicile incendié d'un militant de La France insoumise à Rochesson (Vosges), après l'ouverture d'une information judiciaire pour "tentative d'assassinat" par le parquet d'Epinal.
Les premières constatations des gendarmes ont permis de mettre en évidence "une intervention humaine volontaire dans la survenance du sinistre", a indiqué vendredi le procureur de la République, Frédéric Nahon, dans un communiqué.
"Nous sommes là rassemblés car la solidarité est notre unique force", a clamé Jean-Luc Mélenchon dans un discours devant une centaine de personnes, dont des insoumis mais aussi quelques écologistes et autres militants de gauche. Ils étaient réunis devant la maison concernée, dont la partie haute a été presque complètement détruite.
"Ils ont droit de nous détester, pas de nous assassiner, ou de se taire", a ajouté l'ancien candidat à la présidentielle, en référence respectivement aux menaces "innombrables sur les réseaux sociaux" de l'extrême droite, et à la macronie dont il a dénoncé le silence.
"Nous réclamons aux hypocrites qu'ils manifestent autant d'émotion" que lorsque les permanences ou les domiciles de leurs députés sont attaqués, a déclaré M. Mélenchon.
Il a dit son "refus absolu de la violence dans le combat politique" et lancé "l'alerte avec solennité".
En effet, l'insoumis a rappelé que deux domiciles de militants LFI avaient été attaqués, en mars 2017 près de Nantes et en septembre 2019 en Essonne.
L'incendie dans les Vosges a eu lieu en pleine nuit à 2H30, et "c'est un miracle que j'aie été réveillé" pour fuir la maison, a témoigné la victime, Willy Malaroda, auprès de l'AFP. Il a porté plainte pour "tentative d'assassinat".
Le septuagénaire a raconté avoir auparavant reçu plusieurs fois à son domicile des menaces, pour le militantisme en faveur des insoumis de sa femme, décédée en début d'année.
Des affiches dans son garage avaient aussi été brûlées, ses pneus de voiture crevés, des pieds de cochon déposés devant chez lui. Des mains courantes avaient été déposées pour ces faits.
Les faits interviennent "dans un contexte de menaces toujours plus importantes, notamment de la part de l'extrême droite", à l'encontre des députés, porte-parole et militants du parti, s'insurge LFI.
"Ca commence à dégénérer complètement: l'autre ne pense pas comme moi alors je crame sa maison", s'est émue Corinne Gross, une militante LFI de 55 ans venue au rassemblement de vendredi.