Sénégal: L'opposant Sonko arrêté et visé par une enquête pour «crimes»

L'opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, prend la parole lors d'un rassemblement de l'opposition sénégalaise à la Place de l'Obélisque à Dakar, le 8 juin 2022. (Photo, AFP)
L'opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, prend la parole lors d'un rassemblement de l'opposition sénégalaise à la Place de l'Obélisque à Dakar, le 8 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 29 juillet 2023

Sénégal: L'opposant Sonko arrêté et visé par une enquête pour «crimes»

  • Un haut responsable de la sécurité a confirmé que Ousmane Sonko a été arrêté sans toutefois en dévoiler la raison
  • L'arrestation a eu lieu vendredi en fin d'après-midi

DAKAR: L'opposant Ousmane Sonko, dont les péripéties judiciaires scandent la vie politique au Sénégal ces derniers mois, a été arrêté vendredi à Dakar, le procureur parlant d'une enquête pour "divers chefs de délits et crimes".

Le parquet du procureur a affirmé dans un communiqué en soirée que "depuis un certain temps", des "actes, déclarations, écrits, images, et manoeuvres" de la part de l'opposant étaient "constitutifs de faits pénalement répréhensibles".

Il a également affirmé que M. Sonko avait "volé avec violence le téléphone portable d'une femme gendarme" et avait "aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt", raison pour laquelle il a décidé d'ouvrir une enquête pour "divers chefs de délits et crimes".

Avant son arrestation, dans l'après-midi, M. Sonko avait déclaré sur les réseaux sociaux que les forces de sécurité présentes devant son domicile l'avaient filmé. Il a précisé avoir "personnellement arraché le téléphone et demandé à la personne de le déverrouiller et d'effacer les images qu'elle a prises", ce que cette dernière a refusé de faire.

"Je demande au peuple de se tenir prêt pour faire face à ces abus sans fin", a-t-il conclu son message.

Un de ses avocats, Cheikh Koureyssi Ba, a précisé sur Facebook que son client était "gardé à vue pour vol de téléphone et appel à l'insurrection" et que l'interrogatoire avait déjà commencé.

Le parti de l'opposant, Pastef-Les Patriotes, qui a estimé que son président avait été arrêté "brutalement", a demandé sa "libération immédiate" et appelé les Sénégalais "à résister constitutionnellement contre ces abus et dérives tyraniques".

"Ousmane Sonko vient d'être enfermé à la cave du Tribunal", avait auparavant écrit l'avocat français Juan Branco, qui défend l'opposant sénégalais, dans un message sur Twitter, rebaptisé "X".

Vendredi soir, plusieurs véhicules de police dont deux camions antiémeutes étaient garés devant le principal palais de justice de Dakar, ont vu des journalistes de l'AFP. Ils ont ensuite quitté les lieux, sans qu'on sache où ils sont allés.

Rassemblement au domicile

Des personnes se sont rassemblées devant le domicile à Dakar de M. Sonko, a constaté l'AFP.

Les barrages de police installés devant le domicile de l'opposant depuis le 28 mai pour des raisons "d'ordre public et de sécurité nationale" avaient été levés lundi.

Ousmane Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l'état, soulignent ses avocats et des juristes. Sa condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l'opposition.

Le porte-parole du gouvernement sénégalais, Abdou Karim Fofana, avait récemment dit que la décision d'arrêter ou non l'opposant revenait au procureur de la République. Le ministre de la Justice avait affirmé juste après sa condamnation que M. Sonko pouvait être arrêté "à tout moment".

L'opposant, investi candidat à la prochaine présidentielle par son parti, a par ailleurs été condamné le 8 mai à six mois de prison avec sursis à l'issue d'un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour l'élection. Mais il n'a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.

Ousmane Sonko dépeint le président Macky Sall comme un dictateur en puissance, tandis que les partisans du chef de l'Etat le qualifient d'agitateur qui sème l'instabilité. Macky Sall a annoncé début juillet qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, après des mois d'ambiguïté à ce sujet.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.