PARIS: A un an des Jeux olympiques de Paris, transports, sécurité, tourisme: ces chantiers vont encore "s'accélérer" à la rentrée, explique Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports et des JO, dans un entretien à l'AFP.
A un an des JO, quels sont les sujets sur lesquels vous devez observer une plus grande vigilance?
"Sur la sécurité, le point clé est de continuer à accélérer sur les entrées en formation et le recrutement des agents de sécurité privée. On observe sur les derniers temps une accélération, il faut qu'elle continue à se matérialiser. Sur les transports, on a maintenant nos plans de transport avec Ile-de-France Mobilités qui sont quasiment tous stabilisés et finalisés. Il faudra aussi qu'on puisse faciliter le recours au télétravail au tout début de la rentrée de septembre, du fait de la pression sur le trafic à l'intérieur de Paris. On est aussi en train d'accélérer sur l'accueil touristique."
La Cour des comptes préconise que le recours à l'armée soit annoncé à l'automne? Où en est-on?
"Il y a des choses qui ont déjà été communiquées. Le fait que, par exemple, l'armée allait concourir à la sécurisation de la cérémonie d'ouverture. On sait qu'il y aura à peu près 10 000 forces Sentinelle et que tout le secteur de Ivry-Charenton sera sécurisé par l'armée (pour les bateaux de la cérémonie d'ouverture, ndlr). Pour le reste, des discussions qui ne sont pas taboues existent déjà entre Sébastien Lecornu (Armées) et Gérald Darmanin (Intérieur). Le recours aux forces armées pour certaines missions fait partie des chantiers qui vont s'accélérer à la rentrée".
Le fiasco de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France en 2022 oblige-t-elle les autorités françaises à rassurer deux fois plus à l'international?
"Oui, j'ai l'impression qu'il faut rassurer plus et c'est ce qu'on a déjà bien commencé à faire, comme lors de la sécurisation de la Coupe de France. On sait que les attentes sont aussi particulièrement fortes vis-à-vis de la sécurisation de la cérémonie d'ouverture. On l'accepte, cela va avec le défi qu'on a décidé de relever. On est au rendez-vous pour se préparer avec le plus de professionnalisme et d'exigence possible."
Les récentes émeutes urbaines ont-elle fait naître de nouveaux doutes sur la capacité de la France d'organiser un tel événement?
"Je voudrais rappeler que d’autres pays avant nous ont connu ces difficultés. Il y en a eu aux États-Unis mais aussi à Londres, y compris un an avant les Jeux, et cet épisode avait été douloureux pour les Britanniques, comme il l'a été pour nous. Ils ont aussi tiré les leçons et cela ne les a pas empêchés de livrer de très beaux Jeux. Ce que je veux saluer, c'est l'action de retour à un ordre républicain qui a fait revenir le calme rapidement."
Maintenez-vous l'ambition initiale pour la France de finir dans le Top 5 aux JO?
"Plus que jamais. Etre dans le Top 5, est-ce qu'on l'a déjà fait? Oui, on l'a réussi à Atlanta en 1996. On l'a réussi à deux reprises au moins sur les Jeux paralympiques (Pékin, Pyeongchang). Donc c'est dans nos cordes. Maintenant, on sait que c'est dur aussi parce que cela veut dire aller très au-delà de notre dernier record de médailles. La marche est haute. En même temps, on a la chance que du fait des quotas pays hôte, c'est plutôt une délégation de l'ordre de 860 athlètes versus d'habitude 550 qu'on va pouvoir aligner".
Les locaux du comité d'organisation des JO et de la Solideo ont été récemment perquisitionnés dans le cadre de deux enquêtes menées par le Parquet national financier (PNF) sur l'attribution de marchés. Est-ce que cela risque de perturber la bonne marche des JO de Paris ?
"Je ne vais pas faire de langue de bois, évidemment on s'en passerait. Maintenant ce que je peux vraiment vous dire, c'est que depuis qu'il y a eu cet enclenchement par le PNF, il y a pas eu de baisse d'un centimètre de mobilisation collective autour de la préparation des JO. Moi, ce que je vois c'est qu'il y a ces enquêtes et ces investigations qui sont menées par le PNF et que les équipes du Cojo comme de la Solidéo coopèrent parfaitement. Pour l'instant, on en est là. Je n’ai pas d'autres commentaires à faire sur ce sujet."