La jeunesse, cible des dealers sur les réseaux : un phénomène pouvant s’étendre au monde arabe

Selon une enquête de la BBC, des bandes de trafiquants de drogue utilisent les réseaux sociaux pour cibler les enfants et les jeunes adultes (Photo, SPA).
Selon une enquête de la BBC, des bandes de trafiquants de drogue utilisent les réseaux sociaux pour cibler les enfants et les jeunes adultes (Photo, SPA).
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Publié le Mardi 25 juillet 2023

La jeunesse, cible des dealers sur les réseaux : un phénomène pouvant s’étendre au monde arabe

  • Les trafiquants de drogue ne se servent pas seulement des réseaux sociaux pour vendre leurs substances, mais aussi pour exploiter les jeunes
  • La police a arrêté cinq personnes à Riyad en 2016 pour avoir vendu de la drogue sur les réseaux sociaux, notamment sur Snapchat

DUBAÏ: Une enquête de la BBC a révélé que des gangs de trafiquants de drogue utilisaient les réseaux sociaux, en particulier Snapchat et Telegram, pour cibler les enfants et les jeunes adultes au Royaume-Uni.

Les trafiquants de drogue ne se servent pas seulement des réseaux sociaux pour vendre leurs substances, mais aussi pour exploiter les jeunes.

Une jeune fille de 20 ans aurait rencontré un homme lors d'une soirée, qui lui aurait ensuite envoyé une demande d'amitié sur Snapchat. Ils s'envoyaient «des messages 24 heures sur 24, 7 jours sur 7», a déclaré la jeune fille, qui pensait s'engager dans une relation amoureuse.

L'homme, un trafiquant de drogue, faisait partie d'un gang qui fournissait gratuitement de la drogue à la jeune fille. «Nous roulions en voiture, ils vendaient de la drogue et nous écoutions de la musique à fond», a-t-elle raconté à la BBC.

Le coffre de la voiture était rempli de drogue et «ils disaient qu'il suffisait de plonger la main dans le sac et de prendre ce que l'on voulait», a-t-elle ajouté.

Le véritable prix à payer est apparu plus tard, lorsque la jeune fille a appris qu'elle devait payer pour la drogue, soit en aidant le gang à en vendre pour récupérer l'argent, soit en accordant des faveurs sexuelles. Elle a choisi cette dernière solution.

Elle est tombée dans le monde de la drogue à travers les réseaux sociaux, principalement Snapchat.

Charanpreet Khaira, journaliste à la BBC, s'est infiltrée sur la plateforme en créant un compte sous le nom de «Mia», une jeune fille de quinze ans.

Elle a suivi des comptes consacrés à la musique et à l'humour, comme n'importe quel adolescent, sans s’approcher de la drogue. Snapchat a également suggéré à Mia d'ajouter des amis, dont certains semblaient être des trafiquants de drogue publiant des photos de drogues qu'ils affirmaient vendre.

L'un des amis que Mia a ajoutés sur Snapchat a publié une story avec le lien d'une page Telegram vendant des drogues telles que la cocaïne et la kétamine.

«Je suis choquée que ce contenu soit si facilement accessible, même si j'ai créé ce compte en me faisant passer pour une enfant», écrit Mme Khaira.

Un autre ami suggéré par Snapchat semblait prétendre appartenir à un gang transportant de la drogue d'une ville à l'autre du Royaume-Uni. Il a envoyé un message à Mia lui expliquant être à la recherche d'une «fille loyale» et lui a demandé une photo d'elle.

Au cours de son enquête, Mme Khaira est tombée sur plusieurs comptes sollicitant sa photo. Elle s'est alors interrogée sur la façon dont les gangs vérifient si les enfants sont effectivement «jeunes et vulnérables».

Snapchat en Arabie saoudite

Abdulla Alhammadi, responsable régional de Snapchat pour le marché saoudien, a indiqué à Arab News en juin que le service comptait plus de 22 millions d'utilisateurs actifs en Arabie saoudite, qui consultent l'application près de 50 fois par jour.

Plus de 40% des utilisateurs en Arabie saoudite ont moins de 25 ans et plus de 90% des 13-34 ans dans le Royaume ont accès à Snapchat.

La popularité de la plateforme parmi les jeunes Saoudiens suscite des inquiétudes, en particulier à une période où les réseaux de captagon cherchent d'autres méthodes de vente.

Le Royaume est devenu le premier marché pour les fabricants et les trafiquants de faux captagon.

Les autorités saoudiennes ont intercepté plus de 600 millions de pilules de captagon aux frontières du pays au cours des six dernières années, et des millions d'autres se seraient retrouvées dans les rues du Royaume.

Le ministère de l'Intérieur à Riyad a arrêté cinq personnes en 2016 pour avoir vendu de la drogue sur les réseaux sociaux, notamment sur Snapchat.

Les personnes arrêtées avaient partagé des vidéos encourageant l'abus de drogues et incitant les jeunes à acheter des stupéfiants.

L'achat ou la vente de drogues sur Snapchat est illégal. L'entreprise a déclaré qu'elle disposait d'une «équipe dédiée» qui «soutient les enquêtes de police» et rencontre des «experts pour comprendre les tendances liées à la drogue, la terminologie et les comportements utilisés par les gangs».

L'année dernière, Snapchat, en coopération avec la Commission générale des médias audiovisuels d'Arabie saoudite, a lancé sa fonction de contrôle parental Family Center dans le Royaume.

Snapchat a également annoncé de nouveaux contrôles de contenu au début de l'année, qui «permettent aux parents de filtrer les contenus des éditeurs ou des créateurs qui peuvent avoir été identifiés comme sensibles ou suggestifs», a déclaré l'entreprise sur son site web.

Pourtant, non seulement les gangs utilisent activement la plateforme pour vendre de la drogue et recruter de jeunes utilisateurs, mais il semble que Snapchat puisse suggérer de tels comptes à un jeune de quize ans, selon l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.