Journaliste russe tué en Ukraine: Moscou dénonce «un crime odieux» et promet «une réponse»

Myhailo Dobrishman (C), membre d'une équipe médicale bénévole et fondateur de l'ONG ukrainienne Base UA, passe devant un bâtiment détruit dans le village de Staryi Karavan, dans la région de Donetsk, le 21 juillet 2023, lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. (Photo, AFP)
Myhailo Dobrishman (C), membre d'une équipe médicale bénévole et fondateur de l'ONG ukrainienne Base UA, passe devant un bâtiment détruit dans le village de Staryi Karavan, dans la région de Donetsk, le 21 juillet 2023, lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 22 juillet 2023

Journaliste russe tué en Ukraine: Moscou dénonce «un crime odieux» et promet «une réponse»

  • Plus tôt samedi, l'armée russe avait annoncé qu'un journaliste russe de l'agence de presse Ria Novosti, Rostislav Jouravlev, avait été tué et plusieurs autres personnes blessées dans un bombardement ukrainien dans la région de Zaporijjia
  • «Tout indique que l'attaque contre le groupe de journalistes n'a pas été menée par hasard», a affirmé la diplomatie russe dans un communiqué

MOSCOU: Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié samedi de "crime odieux" prémédité la mort dans un bombardement ukrainien d'un journaliste russe, jugeant l'Occident "responsable" aux côtés de Kiev et promettant "une réponse" aux responsables de cette attaque.

Plus tôt samedi, l'armée russe avait annoncé qu'un journaliste russe de l'agence de presse Ria Novosti, Rostislav Jouravlev, avait été tué et plusieurs autres personnes blessées dans un bombardement ukrainien dans la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine.

"Tout indique que l'attaque contre le groupe de journalistes n'a pas été menée par hasard", a affirmé la diplomatie russe dans un communiqué.

Selon le ministère, "les journalistes rassemblaient des éléments pour un reportage sur le bombardement par des militants du régime de Kiev de colonies dans la région de Zaporijjia avec des armes à sous-munitions interdites dans de nombreux pays du monde".

"Nous ne nous faisons pas d'illusions sur le fait que les organisations internationales compétentes préfèreront, comme auparavant dans de tels cas, fermer les yeux sur ce crime odieux", a ajouté la diplomatie russe.

"Les auteurs du massacre brutal du journaliste russe recevront inévitablement le châtiment qu'ils méritent", a encore affirmé la même source, assurant que "ceux qui ont fourni des armes à sous-munitions à leurs protégés à Kiev partageront également la pleine mesure de la responsabilité".

«Sous-munitions»

Concernant Rostislav Jouravlev, "des unités des forces armées ukrainiennes ont lancé une attaque d'artillerie contre un groupe de journalistes", "blessant quatre journalistes plus ou moins gravement", selon l'armée russe.

"Lors de l'évacuation, Rostislav Jouravlev (...) est décédé des suites de ses blessures, à la suite d'une explosion de sous-munitions", a-t-elle ajouté.

L'état de santé des trois autres journalistes blessés est "stable", selon l'armée russe qui a indiqué qu'"ils avaient été rapidement évacués vers les installations médicales" du ministère russe de la Défense.

Selon l'employeur de M. Jouravlev, l'agence de presse Ria Novosti, "le bombardement a eu lieu près du village de Pyatikhatky", dans la région de Zaporijjia.

Dans le même temps, un caméraman ukrainien, Ievguen Chylko, tournant avec une équipe de Deutsche Welle un reportage à 23 kilomètres de la ligne de front du côté ukrainien, a été blessé "par des éclats de sous-mutions russes", a indiqué la chaîne de télévision.

Lors de ces tirs, un soldat ukrainien a été tué "et d'autres ont été grièvement blessés", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Deux autres membres de l'équipe de la chaîne, un journaliste et un conseiller de sécurité, sont sortis indemnes. Ils tournaient un reportage sur un centre d'entraînement de l'armée ukrainienne "près de Droujkivka" dans le Donbass, dans l'oblast de Donetsk.

"La cible de l'attaque russe était probablement le terrain d'entraînement ukrainien", a souligné Deutsche Welle.


La Turquie tance la France en Syrie et se chargera des menaces terroristes

"Débarrasser la Syrie de la menace terroriste est notre tâche principale pour 2025 et la Turquie est la plus efficace dans la lutte anti-terroriste", a-t-il martelé. Erdogan avec Von der Leyen en décembre 2024 . (AFP).
"Débarrasser la Syrie de la menace terroriste est notre tâche principale pour 2025 et la Turquie est la plus efficace dans la lutte anti-terroriste", a-t-il martelé. Erdogan avec Von der Leyen en décembre 2024 . (AFP).
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  • La France et les Etats-Unis veulent empêcher la Turquie de lancer une "opération militaire" contre les forces kurdes syriennes qui les ont aidées dans leur lutte contre le groupe Etat islamique et qu'Ankara considère comme des mouvements terroristes
  • Interrogé lors d'une conférence de presse, M. Fidan a écarté tout rôle de la France dans la région: "Notre interlocuteur sur cette question est l'Amérique. Nous parlons à l'Amérique. Pas avec les pays qui se cachent derrière", a-t-il asséné

ISTANBUL: Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a mis sévèrement en garde la France vendredi contre un éventuel déploiement dans le nord-est de la Syrie et maintenu qu'Ankara est "déterminé" à contrer les menaces terroristes à ses portes.

La France et les Etats-Unis veulent empêcher la Turquie de lancer une "opération militaire" contre les forces kurdes syriennes qui les ont aidées dans leur lutte contre le groupe Etat islamique et qu'Ankara considère comme des mouvements terroristes.

Interrogé lors d'une conférence de presse, M. Fidan a écarté tout rôle de la France dans la région: "Notre interlocuteur sur cette question est l'Amérique. Nous parlons à l'Amérique. Pas avec les pays qui se cachent derrière", a-t-il asséné.

"Débarrasser la Syrie de la menace terroriste est notre tâche principale pour 2025 et la Turquie est la plus efficace dans la lutte anti-terroriste", a-t-il martelé.

"Nous avons régulièrement alerté qu'il n'est pas question de vivre avec une telle menace. Quelqu'un s'en occupe ou nous allons le faire", a-t-il lancé.

La Turquie a "le pouvoir, la capacité et la détermination pour éliminer à la source toute menace posée à sa survie", a-t-il martelé. Hakan Fidan et le président Recep Tayyip Erdogan ont tous deux menacé cette semaine d'intervenir militairement contre les forces kurdes en Syrie.

De violents combats opposent les factions soutenues par la Turquie aux Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara dénonce comme une émanation du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, interdit sur son sol.

"Leurs propres revendications" 

"Si la France a quelque chose à faire, c'est de reprendre ses propres citoyens, de les amener dans ses propres prisons et de les juger", a-t-il également lancé à propos des combattants jihadistes français ayant trouvé refuge en Syrie après la chute de "l'émirat" islamiste.

Paris rechigne justement à rapatrier ces ressortissants, plusieurs dizaines au moins, qui sont déjà emprisonnés en Syrie sous la garde des Kurdes, ou qui ont participé à la coalition rebelle arrivée au pouvoir à Damas le mois dernier.

Le ministre turc a accusé la France de ne pas prendre en compte la sécurité de la Turquie et à ne mettre en avant que ses propres intérêts: "mais ils ne se soucient pas de notre sécurité (...) Ils mettent toujours en avant leurs propres revendications", a-t-il affirmé à propos de ses interlocuteurs français.

Le renversement du dirigeant syrien Bachar al-Assad le mois dernier a fait naître la possibilité d'une intervention directe de la Turquie en Syrie contre les forces kurdes YPG.

Ankara accuse les YPG, épine dorsale des FDS et considérées par l'Occident comme essentielles dans la lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique, de liens avec le PKK.

"Le PKK est une organisation terroriste. Soutenir ou accepter la présence d'une seule branche de cette organisation est inconsistant" a estimé M. Fidan ajoutant: "Ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis se montrent inconsistants".

Il a par ailleurs réaffirmé la détermination de la Turquie à soutenir la phase de transition en Syrie, en coordonnant son action avec le Qatar et les Emirats arabes unis.

La Turquie qui partage plus de 900 km de frontière avec sa voisine a accueilli et apporté "la sécurité et les services de base à plus de cinq millions" de réfugiés syriens dont plus de 2,9 millions se trouvent toujours sur son sol.


Un accord sur une trêve dans la bande de Gaza est «très proche» , affirme Blinken

Les Etats-Unis et la France font partie du comité à cinq, avec le Liban, Israël et la force de l'ONU au Liban (Finul), censé surveiller l'application du cessez-le-feu et toutes les potentielles violations. (AFP)
Les Etats-Unis et la France font partie du comité à cinq, avec le Liban, Israël et la force de l'ONU au Liban (Finul), censé surveiller l'application du cessez-le-feu et toutes les potentielles violations. (AFP)
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  • Au Liban, le chef de la diplomatie américaine entrevoit par ailleurs une "paix durable" au moment où les troupes israéliennes ont commencé à se retirer du sud du pays
  • "Le cessez-le-feu tient" entre Israël et le mouvement libanais Hezbollah, près d'un mois après son entrée en vigueur, s'est-il félicité

PARIS: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a affirmé mercredi à Paris qu'un accord sur une trêve dans la bande de Gaza, qui fait l'objet de négociations indirectes entre Israël et le Hamas au Qatar, était "très proche".

"Au Proche-Orient, nous sommes très proches d'un cessez-le-feu et d'un accord sur les otages", a déclaré M. Blinken lors d'une conférence de presse avec son homologue français Jean-Noël Barrot.

Depuis plus d'un an, le Qatar est engagé aux côtés des Etats-Unis et de l'Egypte dans des négociations en vue d'un cessez-le-feu et de la libération des otages toujours retenus à Gaza depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.

Au Liban, le chef de la diplomatie américaine entrevoit par ailleurs une "paix durable" au moment où les troupes israéliennes ont commencé à se retirer du sud du pays.

"Le cessez-le-feu tient" entre Israël et le mouvement libanais Hezbollah, près d'un mois après son entrée en vigueur, s'est-il félicité.

"Nous avons récemment vu (...) le retrait de plus d'un tiers des forces israéliennes du Liban. Je pense que le cessez-le-feu peut être un pont vers une paix durable", a-t-il déclaré.

Les Etats-Unis et la France font partie du comité à cinq, avec le Liban, Israël et la force de l'ONU au Liban (Finul), censé surveiller l'application du cessez-le-feu et toutes les potentielles violations.

La trêve est entrée en vigueur le 27 novembre, après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le mouvement islamiste pro-iranien.


Le chef de la diplomatie italienne se rendra vendredi à Damas

Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani au Caire le 11 octobre 2023 (Photo, AFP).
Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani au Caire le 11 octobre 2023 (Photo, AFP).
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  • « Je me rendrai vendredi en mission à Damas », a-t-il déclaré devant la Chambre des députés, précisant qu'il annoncerait à cette occasion « un premier paquet d'aides pour la coopération au développement » de la Syrie.
  • « L'Italie est aux côtés du peuple syrien pour favoriser la stabilisation politique et garantir la protection des droits humains », a-t-il affirmé.

ROME : Antonio Tajani, le chef de la diplomatie italienne, a annoncé  mercredi qu'il se rendrait à Damas vendredi, après avoir présidé la veille à Rome une réunion sur la Syrie avec des homologues européens et le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

« Je me rendrai vendredi en mission à Damas », a-t-il déclaré devant la Chambre des députés, précisant qu'il annoncerait à cette occasion « un premier paquet d'aides pour la coopération au développement » de la Syrie, sortie exsangue de plus de dix ans de conflit.

« L'Italie est aux côtés du peuple syrien pour favoriser la stabilisation politique et garantir la protection des droits humains », a-t-il affirmé. « Il est essentiel de préserver l'intégrité territoriale de la Syrie et d'empêcher que son territoire ne soit exploité par des organisations terroristes et des acteurs hostiles. »

Le gouvernement de transition fait pression depuis lors pour la levée des sanctions internationales à l'encontre de la Syrie, mais de nombreuses capitales, dont Washington, ont déclaré vouloir attendre de voir comment les nouvelles autorités exerceraient leur pouvoir avant d'y procéder.

Ces dernières ont multiplié les gestes d'ouverture envers la communauté internationale.

Jeudi, les ministres des Affaires étrangères d'Italie, de France, d'Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis, ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, se réunissent à Rome pour discuter de la situation en Syrie.

M. Tajani a souhaité cette rencontre « pour faire le point sur la situation un mois après la chute du régime d'al-Assad », selon le ministère italien des Affaires étrangères.

Au programme figureront notamment le gouvernement de transition syrien, les défis lancés par la conférence de dialogue national à venir, ainsi que la rédaction d'une nouvelle Constitution et la relance de l'économie syrienne.