ROME: L'Italie et la Commission européenne ont conclu jeudi un accord permettant de débloquer le déboursement de la troisième tranche du plan de relance, gelée par Bruxelles depuis plusieurs mois en attendant des clarifications de Rome.
Le gouvernement italien a assuré que la péninsule recevra d'ici la fin de l'année de Bruxelles les 35 milliards d'euros encore prévus par le plan pour 2023, malgré certains retards.
"En accord avec la Commission" européenne, "les modifications proposées" par Rome "n'auront aucun impact sur le montant total des paiements que l'Italie recevra en 2023 avec la troisième et la quatrième tranche pour un montant total de 35 milliards d'euros", indique un communiqué du gouvernement.
Le commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni, a confirmé que "l'Italie recevra la troisième tranche dans les semaines à venir".
"Pour la Commission européenne, il s'agit d'une bonne nouvelle, tout comme pour l'Italie", a commenté depuis New York le commissaire, cité par les agences italiennes.
La troisième tranche de 19 milliards d'euros d'aide à l'Italie avait été suspendue par Bruxelles en attendant des clarifications sur l'affectation des fonds et l'atteinte des objectifs.
Avec les modifications proposées par Rome, la troisième tranche sera réduite à 18,5 milliards d'euros tandis que la quatrième montera de 16 à 16,5 milliards.
La croissance italienne en jeu
En substance, Rome renonce à 500 millions d'euros de la troisième tranche qui seront récupérés avec la quatrième tranche, le gouvernement ayant reporté l'objectif de construction de cités universitaires avec la création de 7.500 lits supplémentaires pour les étudiants.
Quant à la quatrième tranche, Rome avait annoncé la semaine dernière son intention de renégocier avec Bruxelles plus d'un tiers des objectifs à atteindre, ce qui pourrait retarder son déboursement et peser sur les comptes publics.
"Nous avons reçu une demande de modification de dix des 27 objectifs pour la quatrième tranche et nous prendrons une décision", a commenté M. Gentiloni.
Première bénéficiaire du plan européen post-pandémie, l'Italie devrait encaisser 191,5 milliards d'euros d'ici 2026 mais elle est à la traîne sur les réformes à mener en échange de l'aide.
Des retards dans le déboursement des fonds européens risquent de freiner la croissance économique et aggraver la situation financière de la péninsule.
"J'espère que ces ressources arriveront, si elles n'arrivent pas, cela devient un problème, c'est évident", avait déclaré il y a une dizaine de jours le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti.
La dette publique de l'Italie s'élève à plus de 144% du Produit intérieur brut (PIB), soit le ratio le plus élevé de la zone euro après la Grèce.