PARIS: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi en début d'après-midi à Paris sous forte surveillance policière pour dénoncer la très controversée proposition de loi Sécurité globale et le projet de loi sur les séparatismes.
Après les violents incidents qui ont émaillé les manifestations des deux dernières semaines dans la capitale, le collectif de syndicats et d'associations à l'initiative de la protestation a appelé à une nouvelle mobilisation dans les régions ce samedi mais renoncé à faire de même à Paris.
« La coordination #StopLoiSecuriteGlobale considère que les conditions de sécurité des manifestants et manifestantes ne sont pas assurées », a-t-elle justifié.
Une partie de ce collectif a toutefois décidé de passer outre et appelé à défiler de la place du Châtelet à celle de la République. Cette manifestation a été dûment enregistrée auprès de la préfecture de police, qui ne l'a pas interdite.
Réunis derrière une immense banderole proclamant « stop aux lois liberticides, stop islamophobie », les manifestants ont commencé vers 15H00 à défiler en direction de la place de la République, sous l'oeil de très importants effectifs de CRS et de gendarmes mobiles. Ces deux derniers samedi, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Paris et de nombreuses villes de régions pour en exiger le retrait.
Ces rassemblements ont été le théâtre, essentiellement dans la capitale, de violents affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants qualifiés « d'ultras » ou de « casseurs » par les autorités.
Avant même le départ du cortège parisien, le ministère de l'Intérieur a fait état de 44 interpellations.
Adoptée par les députés, la proposition de loi Sécurité globale suscite depuis des semaines de vives critiques de la part de la gauche, des journalistes et des ONG de défense des libertés, notamment son article 24 qui pénalise la diffusion malveillante d'images des forces de l'ordre.
Présenté mercredi en conseil des ministres, le projet de loi contre les séparatismes vise à renforcer la lutte contre l'islamisme radical, dans la foulée de l'attentat jihadiste qui a coûté la vie à Samuel Paty. Il est dénoncé par certains à gauche comme une loi de « stigmatisation des musulmans ».