Remaniement: Macron en tête-à-tête avec Borne avant un dîner avec tous ses ministres

Emmanuel Macron s'entretient avec Elisabeth Borne en attendant l'arrivée du Premier ministre indien pour un dîner au musée du Louvre à Paris le 14 juillet 2023. (Photo, AFP)
Emmanuel Macron s'entretient avec Elisabeth Borne en attendant l'arrivée du Premier ministre indien pour un dîner au musée du Louvre à Paris le 14 juillet 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 18 juillet 2023

Remaniement: Macron en tête-à-tête avec Borne avant un dîner avec tous ses ministres

  • La Première ministre, « maintenue» dans ses fonctions sans enthousiasme, devait lui faire des propositions de changement à la tête de certains ministères, selon un proche du chef de l'Etat
  • Selon plusieurs sources du camp présidentiel, le duo exécutif s'orienterait vers un remaniement limité à six ou sept portefeuilles, une dizaines maximum

PARIS: Emmanuel Macron a reçu mardi soir Elisabeth Borne, confirmée la veille à Matignon, pour un tête-à-tête en vue de préparer les "ajustements" annoncés au sein du gouvernement, avant un dîner avec l'ensemble des ministres à l'Elysée.

La Première ministre, "maintenue" dans ses fonctions sans enthousiasme, devait lui faire des propositions de changement à la tête de certains ministères, selon un proche du chef de l'Etat.

Selon plusieurs sources du camp présidentiel, le duo exécutif s'orienterait vers un remaniement limité à six ou sept portefeuilles, une dizaines maximum. Une annonce mercredi en fin d'après-midi au plus tôt était évoquée, sans certitude.

Mardi soir, c'est donc sans connaître leur sort que ministres et secrétaires d'Etat, accompagnés s'ils le souhaitent de leur conjoint, sont conviés à l'Elysée pour le traditionnel dîner avant la pause estivale.

Un rendez-vous qui promet d'être "baroque", ironise un conseiller ministériel. "C'est sadique", s'offusque même une autre.

Autre rendez-vous sur lequel plane le doute: le Conseil des ministres, qui se tient normalement le mercredi, mais qui pourrait être décalé d'un jour ou deux pour réunir l'équipe fraichement remaniée.

Pour clore la séquence, Emmanuel Macron doit s'exprimer, sous une forme qui reste à définir, pour repréciser son cap d'ici la fin de la semaine.

Le président a donc opté pour une réponse a minima au sortir des 100 jours qu'il s'était lui-même fixés, le 17 avril, pour relancer son quinquennat après la crise des retraites. Il fait le pari de la continuité face à une rentrée qui s'annonce difficile, en attendant de trouver la clé d'une équation politique délicate, faute de majorité absolue à l'Assemblée.

Message au microcosme

"Rien ne presse. Il était urgent d’attendre. Cette séquence des 100 jours n'a fait l'objet d'aucune appropriation par les Français. C'est plus un message au microcosme", résume le directeur général opinion de l’institut de sondages Ifop, Frédéric Dabi.

Premier enseignement, Emmanuel Macron renouvelle du bout des lèvres sa confiance à sa Première ministre, avec laquelle la relation n'est pas toujours des plus harmonieuses, selon diverses sources au sein de l'exécutif.

"On en est à des OFF envoyés par textos à des journalistes (..) Son maintien ne vaut même pas un communiqué de presse", a ironisé la députée écologiste Cyrielle Chatelain devant la presse.

"Elle est maintenue, mais pas renforcée", admet un membre du gouvernement qui n'aurait pas été hostile à la nomination du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à Matignon.

Mais, malgré le choix de la "stabilité", il convient de "redonner du souffle" à l'équipe actuelle, explique un cadre macroniste.

Et comme à chaque remaniement, la machine à rumeurs s'emballe autour des partants potentiels.

Pap Ndiaye à l'Education, François Braun et Jean-Christophe Combe à la Santé et aux Solidarités sont les principaux ministres sur la sellette, même si le sort des deux premiers, notamment, n'était pas totalement scellé.

En interne, l'hypothèse de la nomination à l'Education nationale du ministre du Budget Gabriel Attal commençait à circuler, même si plusieurs sources invitaient à la prudence.

Olivier Klein à la Ville, sans oublier Marlène Schiappa, épinglée pour sa gestion du Fonds Marianne, étaient aussi visés par un possible départ du gouvernement.

Débauchage

Faute de majorité absolue, le gouvernement toiletté abordera quoi qu'il en soit la prochaine rentrée dans une position tout aussi acrobatique qu'en 2022, avec un budget à faire passer au forceps, sans doute au prix de nouveaux "49.3" à répétition.

Et avec en corollaire l'épée de Damoclès d'une motion de censure sur laquelle il risque toujours de trébucher, dans une Assemblée prompte à s'enflammer. Le spectre est agité par Les Républicains, qui entendent peser sur le prochain budget, tout comme sur le projet de loi immigration pour lequel les concertations politiques patinent.

En comptant "rassembler fortement" en vue de la rentrée, Emmanuel Macron croit-il encore en ses chances d'élargir sa majorité ?

"Les sénatoriales de septembre passées, cela pourrait aussi délier quelques personnalités LR" pour entrer au gouvernement, "seule ouverture politique possible pour Emmanuel Macron", répond Frédéric Dabi.

En attendant, le chef de file des députés LR, Olivier Marleix, a appelé l'exécutif à "s'abstenir de toute tentative de débauchage" à droite, dénonçant par avance toute flatterie des "plus vils instincts humains".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.