LONDRES: L’organisation fiscale iranienne a annoncé que les influenceurs et les célébrités sur Instagram seront tenus de payer des impôts sur leurs revenus.
L’Administration fiscale nationale iranienne (NTA) a identifié des centaines de créateurs de contenu dans le pays qui gagnent d’importantes sommes d’argent grâce à leur contenu sur les réseaux sociaux.
«Ces personnes ont des revenus et doivent payer des impôts conséquents», a déclaré Mehdi Mowahed, porte-parole de la NTA iranienne, à l’Agence de presse des étudiants iraniens.
Les autorités fiscales ont découvert 555 blogueurs après une enquête approfondie sur le site de réseau social de partage de photos et de vidéos Meta, dont 123 perçoivent un revenu annuel de plus de 23 000 milliards de riyals iraniens (1 riyal = 0,000021 euro).
L’administration fiscale devrait récolter au moins 10 millions dollars (1 dollar = 0,89 euro) auprès des influenceurs Instagram iraniens cette année.
L’année dernière, en août, les autorités iraniennes ont bloqué l’accès à Instagram et WhatsApp en limitant la bande passante allouée aux plates-formes sociales et en réduisant le débit internet.
L’accès aux applications n’est possible qu’au moyen de codes d’authentification envoyés par SMS, ce qui rend la connexion difficile et uniquement accessible par le biais d’un réseau privé virtuel ou d’un autre logiciel antifiltrage, permettant ainsi aux créateurs de contenu de contourner le blocage du gouvernement.
Au début de l’année 2020, lorsque les sites de réseaux sociaux étaient accessibles, le Parlement iranien a adopté un projet de loi visant à percevoir des taxes auprès des utilisateurs ayant plus de 500 000 abonnés.
Toutefois, le ministère des Communications a mis en place un plan d’exonération fiscale pour les utilisateurs actifs des plates-formes approuvées par le régime, telles que Rubika et iGap, qui ne sont pas aussi populaires que les plates-formes de Meta.
Par ailleurs, le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, possède des comptes actifs sur les réseaux sociaux, notamment Instagram et Twitter, qui comptent respectivement près de 5 millions et 980 000 utilisateurs.
Avec l’essor des réseaux sociaux au cours de la dernière décennie, plusieurs pays ont pris des mesures pour réglementer la législation et la taxation des réseaux sociaux, et l’imposition des créateurs de contenu est devenue monnaie courante.
En 2021, l’Autorité fiscale fédérale (FTA) des Émirats arabes unis a obligé les influenceurs et les artistes sur les réseaux sociaux à payer la TVA sur leurs revenus et les biens qu’ils reçoivent à des fins promotionnelles, tels que des téléphones portables ou d’autres cadeaux.
Selon un bulletin publié par la FTA, si la valeur des services fournis par un artiste ou un influenceur dépasse 375 000 dirhams (1 dirham = 0,24 euro) sur une période de douze mois, ils doivent s’inscrire à la TVA.
De même, l’autorité saoudienne de régulation des médias a annoncé à la fin de l’année dernière que tout créateur de contenu saoudien ou non saoudien résidant au Royaume et qui tire des revenus de la publicité sur les réseaux sociaux doit d’abord demander un permis officiel à la Commission générale des médias audiovisuels. Ce permis est renouvelable tous les trois ans, moyennant une redevance de 15 000 riyals saoudiens (1 riyal = 0,24 euro).
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com