FRANCFORT : Près de la moitié du million de réfugiés ukrainiens arrivés en Allemagne depuis le début de l'invasion russe ont l'intention de s'y installer, bien que les conditions pour leur séjour prolongé restent floues, selon une étude publiée mercredi.
Au total, 44 % d'entre eux a l'intention de rester quelques années de plus ou même pour toujours en Allemagne, même si leur séjour est actuellement limité à mars 2024, selon une étude publiée par l'institut DIW à Berlin.
Depuis le début de la guerre d'agression russe en février 2022, plus d'un million de personnes ont fui l'Ukraine vers l'Allemagne, pour la plupart des femmes et des enfants.
La situation familiale des réfugiés joue un rôle majeur dans l'intention de rester : ceux qui ont un partenaire à l'étranger ont beaucoup moins l'intention de rester en Allemagne pour toujours.
Par ailleurs, les réfugiés qui veulent apprendre l'allemand et se sentent les bienvenus dans ce pays sont plus susceptibles de vouloir rester, note l'étude co-écrite avec l'Office fédéral des migrations et des réfugiés et le Centre de recherche sur le marché du travail (IAB).
Début 2023, trois réfugiés ukrainiens sur quatre ont déjà suivi au moins un cours d'allemand ou d'intégration.
Cette forte participation fait que dans le même temps le taux d'emploi reste faible : 18% des 18 à 64 ans avaient un emploi début de 2023, un point de plus que lors de la dernière enquête menée à l'été 2022.
Sur un panel de 7 000 réfugiés interrogés, plus des deux tiers n'ayant pas encore d'emploi rémunéré au début de 2023 voulaient néanmoins rapidement en décrocher un.
Cela devrait avoir un effet positif sur le revenu mensuel de ces ménages s'élevant en moyenne à 850 euros au moment de l'enquête.
Malgré ces résultats encourageants, "ce n'est pas un succès infaillible", commente Yuliya Kosyakova,de l'IAB à Nuremberg.
Aux responsables politiques, les auteurs de l'étude recommandent de décider rapidement s'il faut prolonger la protection temporaire des réfugiés ukrainiens au-delà de mars 2024 ou de créer d'autres perspectives de résidence à long terme.
Les réfugiés "ont besoin d'une sécurité de planification pour savoir s'ils sont autorisés à rester en Allemagne à long terme – même lorsque la guerre est terminée", ajoute Mme Kosyakova.
Des perspectives qui sont "extrêmement importantes, surtout pour apprendre l'allemand et trouver un emploi", selon elle.