Sommet de l'Otan: des engagements de sécurité attendus pour l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse à la foule sur la place Lukiskiu à Vilnius le 11 juillet 2023, lors d'un sommet de l'OTAN. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse à la foule sur la place Lukiskiu à Vilnius le 11 juillet 2023, lors d'un sommet de l'OTAN. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 juillet 2023

Sommet de l'Otan: des engagements de sécurité attendus pour l'Ukraine

  • La déclaration commune constituera un cadre pour la conclusion ultérieure d'accords bilatéraux entre les pays du G7 et Kiev, détaillant les armes qu'ils fourniront
  • La France a annoncé l'envoi en Ukraine de missiles à longue portée Scalp, et une coalition de 11 nations a indiqué qu'elle commencerait à former les pilotes ukrainiens sur des avions F-16 à partir du mois prochain

VILNIUS: Les Occidentaux présenteront mercredi un plan d'engagements à long terme pour la sécurité de l'Ukraine, au deuxième jour d'un sommet de l'Otan qui a déçu l'espoir du président Volodymyr Zelensky d'obtenir un calendrier précis pour l'adhésion de son pays à l'Alliance.

M. Zelensky, qui a vertement reproché aux dirigeants des pays de l'Otan leur manque de volonté d'intégrer l'Ukraine, a dîné mardi soir avec ces derniers, peu après avoir été acclamé par une foule rassemblée dans le centre-ville de Vilnius.

Le dirigeant ukrainien aura mercredi des entretiens avec les leaders. Pour tenter de le rassurer, les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) devraient publier une déclaration commune sur le soutien à Kiev dans les années à venir, afin de l'aider à combattre la Russie et à contrer de futures agressions.

"Alors que l'Ukraine réalise des progrès stratégiques dans sa contre-offensive (...), nous augmentons nos efforts pour protéger l'Ukraine à long terme", a déclaré le Premier ministre britannique, Rishi Sunak.

"Nous ne voulons pas voir se répéter ce qui s'est passé en Ukraine. Cette déclaration réaffirme notre engagement à veiller à ce que l'Ukraine ne soit plus jamais vulnérable au type d'agression que celle commise par la Russie", a-t-il ajouté.

La déclaration commune constituera un cadre pour la conclusion ultérieure d'accords bilatéraux entre ces pays et Kiev, détaillant les armes qu'ils fourniront.

Le président américain Joe Biden a déjà proposé à l'Ukraine un modèle similaire à celui conclu avec Israël, en vertu duquel Washington s'est engagé à fournir à ce pays une aide militaire de 3,8 milliards de dollars par an sur une période de dix ans.

«Absurde»

Les bailleurs de fonds occidentaux ont déjà envoyé des armes d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'Ukraine pour l'aider à lutter contre l'invasion russe.

Dans la nuit, la Russie a lancé une attaque de drones sur Kiev pour la deuxième nuit d'affilée, a rapporté mercredi le chef de l'administration militaire de la capitale ukrainienne, Serhïi Popko.

Cette offensive de drones explosifs Shahed, de fabrication iranienne, a été totalement repoussée, a-t-il affirmé sur Telegram, ajoutant qu'il n'y avait "aucune information sur des victimes ou des destructions jusque-là".

Mardi, l'Allemagne a déclaré qu'elle fournirait davantage de chars, de missiles de défense Patriot et de véhicules blindés, pour une valeur de 700 millions d'euros supplémentaires.

La France a annoncé l'envoi en Ukraine de missiles à longue portée Scalp, et une coalition de 11 nations a indiqué qu'elle commencerait à former les pilotes ukrainiens sur des avions F-16 à partir du mois prochain.

Mais ces promesses, quoique nécessaires aux troupes ukrainiennes, ne répondent pas aux aspirations de M. Zelensky, qui souhaitait placer Kiev sous le parapluie de la défense collective de l'Otan.

Les dirigeants des pays membres de cette alliance militaire ont promis, au premier jour de leur sommet, que "l'avenir de l'Ukraine" était "dans l'Otan", et raccourci le processus que Kiev devrait suivre pour rejoindre l'organisation.

"Nous serons en mesure d'adresser à l'Ukraine une invitation à rejoindre l'Alliance lorsque les Alliés l'auront décidé et que les conditions seront réunies", indique un communiqué.

Une déclaration qui ne va pas beaucoup plus loin que l'engagement formulé en 2008 au sujet d'une future adhésion. Les États-Unis, première puissance militaire, s'inquiètent d'être entraînés dans un possible conflit nucléaire avec la Russie.

Avant même la publication du communiqué de l'Otan, M. Zelensky avait qualifié d'"absurde" le fait de ne pas fixer de délai pour une adhésion. "L'incertitude est une faiblesse", avait-il tonné.

Afin de convaincre M. Zelensky que son pays se rapproche de l'Alliance, une première réunion d'un conseil Ukraine-Otan aura lieu à Vilnius.

Ce qui permet au dirigeant ukrainien de s'asseoir autour de la table pour fixer l'ordre du jour des pourparlers avec l'Alliance, même s'il est encore loin d'être membre du club.

En marge de cette réunion, M. Zelensky rencontrera plusieurs dirigeants dont Joe Biden, afin d'obtenir un soutien accru.

Plus tard, le président américain prononcera également un discours à l'université de Vilnius, dans lequel il exposera l'engagement de Washington à défendre chaque centimètre carré du territoire de l'Otan.


La Turquie cherche à renforcer son ancrage sur le continent africain

Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
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  • La Turquie cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits.
  • Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

ANTALYA, TURQUIE : La Turquie, qui pousse ses pions en Afrique depuis plusieurs années, cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits, à la faveur notamment du retrait de la France et des États-Unis.

Témoignage des efforts d'Ankara pour consolider son ancrage sur le continent, un forum diplomatique organisé ce week-end à Antalya, dans le sud de la Turquie, a réuni, aux côtés du président syrien Bachar el-Assad, des ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, ainsi que de nombreux responsables africains, dont le chef de l'État somalien.

« Les pays africains cherchent des alternatives et la Turquie en représente une », a affirmé à l'AFP Eghosa Osaghae, directeur général de l'Institut nigérian des affaires internationales (NIIA), présent à Antalya. 

Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

Selon M. Osaghae, la capacité d'Ankara à combler le vide laissé par la France, dont de nombreuses anciennes colonies se sont détournées ces dernières années, « dépendra en grande partie de l'attrait des offres turques ».

« Nous entretenons avec la France des relations dont nous sommes très fiers, mais la France ne nous empêche pas d'avoir d'autres partenariats », a déclaré à l'AFP Léon Kacou Adom, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, lors du forum d'Antalya.

Le pays d'Afrique de l'Ouest, ancienne colonie française, souhaite collaborer avec la Turquie dans tous les secteurs, notamment le commerce, la communication, la sécurité, l'éducation et la formation, a-t-il souligné.

« Tout cela nous intéresse (...). La Turquie nous fait des offres que nous étudions », a-t-il ajouté.

- « Solutions aux problèmes africains » -

De nombreux pays africains sont confrontés à des menaces sécuritaires, émanant de groupes comme Boko Haram ou les shebab somaliens.

« Si la Turquie peut apporter son aide dans ces domaines, pourquoi pas ? », estime M. Osaghae. « Le point positif est que de nombreux pays africains coopèrent déjà militairement avec la Turquie. Cela peut être la pierre angulaire de l'influence turque », relève-t-il.

La Turquie, qui a proposé en janvier sa médiation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, a signé ces dernières années des accords de défense avec plusieurs États africains dont la Somalie, la Libye, le Kenya, le Rwanda, l'Éthiopie, le Nigeria et le Ghana.

Ces accords ont ouvert des marchés à l'industrie de défense turque, notamment pour ses drones réputés fiables et bon marché.

« Nous nous efforçons de faire en sorte que l'Afrique trouve ses propres solutions aux problèmes africains », affirme Alp Ay, diplomate turc et représentant spécial d'Ankara dans les négociations entre la Somalie et la région séparatiste du Somaliland.

Selon un haut diplomate somalien, Ankara a joué « un rôle très utile en parvenant à réunir les deux pays pour résoudre ce problème ». « L'Afrique a désespérément besoin de médiateurs », résume pour sa part le politologue nigérian Eghosa Osaghae.

Si la responsabilité du respect de l'accord incombe désormais aux deux parties, la Turquie continuera toutefois de jouer son rôle de facilitateur, souligne le diplomate turc Alp Ay, qui envisage l'avenir avec « espoir ».

Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec son homologue somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, samedi à Antalaya.

Au cours de leur rencontre, les deux hommes ont promis d'« accroître la coopération » entre les deux États, selon Ankara, qui dispose déjà d'un droit d'exploration des ressources énergétiques le long des côtes somaliennes. 


Zelensky exhorte Trump à se rendre en Ukraine pour voir les ravages de la guerre

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
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  • « Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 
  • En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

WASHINGTON : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté dimanche son homologue américain Donald Trump à se rendre dans son pays pour mieux comprendre la dévastation causée par l'invasion russe. 

« Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 

En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

Cette invitation intervient alors que M. Trump fait pression pour mettre rapidement un terme à ce conflit qui dure depuis plus de trois ans, les États-Unis ayant engagé des discussions directes avec la Russie malgré ses attaques incessantes contre l'Ukraine.

Washington a également discuté d'une éventuelle trêve avec des responsables ukrainiens.

Cette invitation fait suite à la vive polémique qui a éclaté à la Maison Blanche fin février entre le président ukrainien, M. Zelensky, et le vice-président américain, M. JD Vance, devant la presse.

M. Vance avait alors accusé l'Ukraine d'accueillir des dirigeants étrangers pour faire de la propagande en vue de gagner leur soutien. 

M. Zelensky a nié une nouvelle fois cette allégation et a déclaré à la chaîne CBS que si M. Trump décidait de se rendre en Ukraine, « nous ne préparerons rien, ce ne sera pas du théâtre ». Ce ne sera pas du théâtre. » 


La rencontre entre Poutine et l'Américain Witkoff a été qualifiée d'« extrêmement utile et efficace » par le Kremlin

Dans cette photo de pool distribuée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine serre la main de l'envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, lors d'une réunion à Saint-Pétersbourg, le 11 avril 2025. (Photo Gavriil Grigorov / POOL / AFP)
Dans cette photo de pool distribuée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine serre la main de l'envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, lors d'une réunion à Saint-Pétersbourg, le 11 avril 2025. (Photo Gavriil Grigorov / POOL / AFP)
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  • « De tels contacts sont extrêmement utiles et très efficaces », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
  • Depuis plusieurs semaines, l'administration de Donald Trump organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens.  

MOSCOU : La rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, qui a eu lieu vendredi à Saint-Pétersbourg, en Russie, était « extrêmement utile et efficace », a assuré lundi le Kremlin.

« De tels contacts sont extrêmement utiles et très efficaces », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, en faisant l'éloge d'un canal de communication permettant aux dirigeants russe et américain d'échanger directement sur « différents éléments de leurs positions sur toutes sortes de questions ».

Cette rencontre entre MM. Poutine et Witkoff, la troisième depuis février, portait « sur les aspects du règlement ukrainien », selon le Kremlin, alors que Donald Trump prône la fin de ce conflit au plus vite depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier.

Depuis plusieurs semaines, l'administration de Donald Trump organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens.  

Ces discussions n'ont cependant pas abouti, pour l'heure, à une cessation des hostilités, ce qui a provoqué la frustration du dirigeant américain ces derniers jours.

« La Russie doit se bouger », a-t-il déclaré vendredi, déplorant sur son réseau Truth Social que « trop de gens meurent, des milliers par semaine, dans une guerre terrible et insensée ».

Selon Dmitri Peskov, lundi, une éventuelle rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump « n'a pas été évoquée » lors des pourparlers avec M. Witkoff.

« Toute rencontre doit être bien préparée », a-t-il souligné, en assurant que « le travail se poursuit », sans donner plus de précisions.