TRIPOLI: Les liaisons aériennes entre la Libye et l'Italie reprendront à l'automne après une interruption de près d'une décennie, a annoncé dimanche le chef du gouvernement libyen, basé à Tripoli et reconnu par l'ONU.
"Le gouvernement italien nous a informés de sa décision de lever l'embargo aérien imposé à l'aviation civile libyenne depuis dix ans", a annoncé Abdelhamid Dbeibah sur Twitter dimanche.
Le gouvernement italien n'a pas immédiatement répondu dimanche à une demande de confirmation de l'AFP.
Mais l'ambassade d'Italie à Tripoli a indiqué sur Twitter que le chef de l'Autorité italienne de l'Aviation civile Pierluigi Di Palma en visite en Libye a discuté dimanche avec des responsables libyens de "la reprise prochaine des vols directs" entre les deux pays, sans autre précision.
Les liaisons entre Tripoli et Rome devront "reprendre en septembre prochain", a encore ajouté M. Dbeibah.
Les compagnies aériennes libyennes sont toutefois inscrites depuis 2014 sur la liste noire des compagnies interdites de survoler l'espace aérien de l'Union européenne. M. Dbeibah ne précise pas si les transporteurs libyens seraient retirés ou non de cette liste avant la reprise prévue des liaisons aériennes avec l'Italie.
Lors de son déplacement officiel à Rome le 7 juin, M. Dbeibah avait souligné "l'importance de la réouverture de l'espace aérien" entre les deux pays et de la levée de l'embargo européen qui frappe l'aviation civile libyenne depuis 2014.
Avec la reprise des vols en septembre, l'Italie sera le deuxième pays européen après Malte à avoir une liaison aérienne directe avec la Libye.
La Libye tente de s'extraire de plus d'une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Deux gouvernements s'y disputent le pouvoir depuis plus d'un an: l'un installé à Tripoli (ouest) dirigé par M. Dbeibah, l'autre dans l'Est, soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.
En 2014, une coalition de milices, notamment islamistes, sous le nom de "Fajr Libya", avait pris le contrôle de la capitale après des semaines de combats violents et la destruction quasi totale de l'aéroport international de Tripoli.
Depuis, les pays européens ont interrompu leurs liaisons avec la Libye, interdit l'atterrissage des avions libyens et fermé leur espace aérien aux compagnies libyennes, pour des raisons de sécurité.
Les gouvernements libyens qui se sont succédés depuis plus de 10 ans ont toujours tenté, sans succès, de faire lever cette interdiction.