LOS ANGELES : Leslie Van Houten, condamnée pour deux meurtres alors qu'elle était membre de la secte de Charles Manson en 1969, sera prochainement libérée après plus de cinq décennies en prison, a indiqué à l'AFP son avocate.
«Elle sortira de prison à la faveur d'une libération conditionnelle dans les prochaines semaines», a déclaré Me Nancy Tetreault vendredi. Le gouverneur de Californie a fait savoir qu'il ne s'opposerait pas à cette libération.
A l'été 1969, les membres de la secte de Charles Manson avaient semé la terreur en Californie où ils avaient commis au moins neuf meurtres d'une grande sauvagerie. Parmi leurs victimes figurait l'actrice et mannequin Sharon Tate, alors mariée au cinéaste Roman Polanski.
Adepte de la «Famille Manson», Leslie Van Houten avait été reconnue coupable d'avoir participé au meurtre d'un couple, Leno et Rosemary LaBianca, à leur domicile à Los Angeles en août 1969.
Elle avait d'abord été condamnée à mort, une peine qui avait été annulée par la suite donnant lieu à deux autres procès à l'issue desquels elle a été condamnée à la prison à vie.
Son avocate a salué sa prochaine libération. «Elle est bien sûr ravie mais au-delà de cela, elle est heureuse que son travail acharné de réinsertion ait été reconnu par l'administration (pénitentiaire) et le tribunal, qui ont conclu qu'elle ne représentait pas actuellement un risque pour la sécurité publique», a détaillé Me Tetreault.
Le gouverneur de Californie Gavin Newsom, qui avait obtenu le rejet en justice des trois précédentes demandes de remise en liberté, ne s'opposera pas cette fois à sa libération, a fait savoir sa porte-parole.
«Le gouverneur est déçu par la décision de la cour d'appel de remettre en liberté Mme Van Houten mais n'engagera pas de nouvelles actions étant donné le peu de chance qu'elles aboutissent», a déclaré Erin Mellon.
Les familles de victimes «ressentent encore l'impact brutal» des meurtres commis par la Famille Manson, a-t-elle toutefois ajouté.
Une évaluation psychologique de Mme Van Houten, réalisée dans le cadre de sa demande de liberté, a souligné que son comportement en prison avait été «quasiment sans faute» mais qu'elle pourrait être sujet à des angoisses au moment en raison de sa notoriété.
Une fois sortie de prison, elle «envisage de continuer son travail d'éducatrice, après avoir obtenu des diplômes de licence et de master en prison», a précisé son avocate.