Fin de cavale près d'Angers pour un «dangereux fugitif» soupçonné de deux meurtres

Des véhicules de la police quittent la zone où un fugitif, soupçonné d'avoir tué une femme et un septuagénaire après s'être évadé, a été arrêté, à Avrille, le 4 juillet 2023 (Photo, AFP).
Des véhicules de la police quittent la zone où un fugitif, soupçonné d'avoir tué une femme et un septuagénaire après s'être évadé, a été arrêté, à Avrille, le 4 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 juillet 2023

Fin de cavale près d'Angers pour un «dangereux fugitif» soupçonné de deux meurtres

  • La cavale de cet homme de 42 ans de «corpulence athlétique», selon l'avis de recherche, a pris fin peu avant 13H00 dans un immeuble en chantier à Avrillé
  • Le dénouement de l'affaire est parti d'un «banal signalement pour un vol de nourriture dans un cabanon de chantier»

MONTREUIL-JUIGNÉ: Le détenu en cavale soupçonné d'un double meurtre et recherché par des dizaines de gendarmes et policiers a été interpellé mardi en début d'après-midi dans l'agglomération d'Angers et placé en "rétention judiciaire", selon le parquet d'Angers.

La cavale de cet homme de 42 ans de "corpulence athlétique", selon l'avis de recherche, a pris fin peu avant 13H00 dans un immeuble en chantier à Avrillé, a précisé à l'AFP le procureur de la République d'Angers Eric Bouillard.

Le dénouement de l'affaire est parti d'un "banal signalement pour un vol de nourriture dans un cabanon de chantier", a ensuite expliqué lors d'une conférence de presse le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Franck Hemery.

L'immeuble où le fugitif a été localisé est "une ancienne école en rénovation". "Au troisième étage", les policiers ont observé des "traces de vie : sac à dos, effets vestimentaires, un peu de nourriture (...) Ils ont découvert immédiatement l'homme qui a tenté de prendre la fuite en sautant du 3e étage. Il a été rattrapé par l'équipage au sol alors qu'il tentait de prendre la fuite en courant, non sans mal, et avec beaucoup de virilité", a détaillé le commissaire. En sautant, le fugitif s'est fait des "blessures plutôt légères".

Originaire de la Réunion, l'homme, détenu à la prison d'Argentan (Orne), avait profité d'une permission de sortie le 20 juin pour s'évader.

Il est soupçonné d'avoir tué le 22 juin une femme de 40 ans, retrouvée morte à son domicile à Angers, ainsi qu'un homme de 72 ans, ancien conseiller municipal, dont le corps a été découvert dimanche à son domicile de Chailland (Mayenne). Le fugitif aurait volé le véhicule de ce dernier, retrouvé brûlé la veille au nord d'Angers.

Le 28 juin, toujours à Chailland, une femme de 26 ans était elle victime d'une tentative de strangulation à son domicile. Elle sera sauvée grâce à l'intervention d'un tiers.

Ce même jour, le fuyard avait été surpris par des gendarmes dans un fossé mais était parvenu à leur échapper.

«Rassurer la population»

Un dispositif pour retrouver le fugitif est ensuite "durci" jusqu'à mobiliser "88 militaires", selon le commandant du groupement de gendarmerie du Maine-et-Loire, le colonel Tanguy Landais.

Du porte à porte a été effectué pour "rassurer la population" et "900 propriétés ont été sécurisées", avec visite des jardins.

Un numéro vert avait également été mis en place et, "jusqu'à 10H ce matin, nous avons reçu une centaine d'appels" qui ont ou vont donner lieu à des vérifications sur le terrain, a dit le colonel Landais.

Pour M. Bouillard, l'interpellation de cet homme signifie que "les investigations commencent" pour notamment "refaire le parcours de l'intéressé entre le 1er et le 4 juillet".

"Le lien juridique entre ces trois affaires" n'a été fait qu'hier "lundi soir", a souligné le procureur, en précisant que la première victime était venue voir cet homme à Argentan. Mais "nous ne sommes pas dans l'hypothèse de faits commis par un ex-conjoint", a-t-il dit.

Selon le magistrat, le mis en cause a été placé "en rétention judiciaire" dans le cadre d'une procédure de "recherche de fugitif" mise en place par le parquet d'Argentan (Orne), après sa non réintégration de la prison à l'issue de la permission de sortie qui lui avait été accordée pour effectuer des démarches administratives.

Après une présentation au juge d'application des peines, "il sera ensuite basculé en garde à vue" pour être interrogé sur "les deux meurtres commis en récidive légale et la tentative d'homicide volontaire en récidive légale", a précisé le magistrat. Cette garde à vue aura lieu "dans quelques heures, jours, au plus tard", a-t-il dit.

L'homme purgeait au centre de détention d'Argentan deux peines : une criminelle prononcée en 2017 de 12 ans pour tentative de meurtre par conjoint ou concubin, et une correctionnelle de trois ans pour des atteintes aux biens aggravées.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.