PÉKIN: L'ambassadeur de l'Union européenne en Chine, Jorge Toledo, a regretté dimanche l'absence d'avancée notable avec Pékin en matière de commerce, au moment où les 27 pays de l'UE cherchent à réduire leur dépendance économique face au géant asiatique.
La Commission européenne a suspendu ses efforts pour faire ratifier par les Etats membres et le Parlement un accord sur les investissements conclu fin 2020 avec la Chine, après sept ans de discussions, après des divergences autour des droits de l'Homme dans la région à majorité musulmane du Xinjiang.
En plein refroidissement des relations, l'UE a également décidé de "réajuster" en mai sa position vis-à-vis de la Chine pour réduire sa dépendance économique, au moment où Pékin est soupçonné d'apporter à Moscou un soutien tacite dans sa guerre en Ukraine.
"Je suis désolé de dire que nous avons un dialogue économique et commercial qui n'a pas progressé, ou du moins pas de manière substantielle, au cours des quatre dernières années", a estimé Jorge Toledo.
Le diplomate, qui s'exprimait lors d'un forum organisé à Pékin, n'a pas explicité à quel(s) dossier(s) en particulier il faisait référence.
"Nous voulons nous engager avec la Chine, mais nous avons besoin de progrès et nous (en) avons besoin cette année", a insisté le représentant de l'UE à Pékin, précisant qu'un dialogue économique de haut niveau entre les deux parties serait organisé "très probablement en septembre".
La Chine est pour l'UE "à la fois un partenaire, un concurrent et un rival systémique", a souligné Jorge Toledo.
La Commission européenne a ainsi dévoilé le mois dernier une stratégie pour répondre de façon plus ferme aux risques pesant sur sa sécurité économique, avec notamment la Chine en ligne de mire.
L'un des contentieux les plus vifs avec Pékin est lié à l'ambiguïté de la position chinoise sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Si la Chine ne reconnaît pas les territoires annexés par Moscou en Ukraine, elle n'a pas pour autant condamné l'intervention militaire.
"L'Ukraine [...] est la question qui peut faire ou défaire les relations entre l'Union européenne et la Chine", a mis en garde de son côté l'ambassadeur d'Espagne en Chine, Rafael Dezcallar Mazarredo.
"Elle peut les améliorer considérablement ou les entraîner sur une voie très négative", a-t-il souligné lors de ce même forum.