Les tensions frontalières entre l'Iran et l'Afghanistan révèlent un risque d'aggravation du conflit

Des combattants talibans montent la garde à l'entrée du pont frontalier entre l'Afghanistan et l'Iran, à Zaranj (Photo, AFP /Archives).
Des combattants talibans montent la garde à l'entrée du pont frontalier entre l'Afghanistan et l'Iran, à Zaranj (Photo, AFP /Archives).
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Publié le Dimanche 18 juin 2023

Les tensions frontalières entre l'Iran et l'Afghanistan révèlent un risque d'aggravation du conflit

  • «D'une certaine manière, le changement climatique est le véritable facteur, bien plus que le comportement de l'Iran ou des talibans », selon un expert
  • «On pourrait penser que l'Iran investirait plus d'énergie à essayer de comprendre ce qui se passe en Afghanistan, alors qu'il est occupé ailleurs dans le monde arabe»

WASHINGTON: Les récentes tensions frontalières entre l'Iran et le gouvernement taliban en Afghanistan ont entraîné la mort de plusieurs militaires des deux camps et ont mis en évidence les profondes fissures historiques et récentes entre les deux pays.

Bien que les deux gouvernements aient pris des mesures pour désamorcer rapidement les tensions, le risque d'une guerre ou d'un conflit plus large entre les deux pays reste plausible, selon les experts qui se sont exprimés lors d'une session organisée par le Middle East Institute à Washington et à laquelle Arab News a assisté, vendredi.

Les experts ont indiqué qu'il existe des obstacles ou des sources de tension profondément enracinés qui peuvent fluctuer à l'avenir.

Ces sources de tension comprennent la démarcation de la frontière entre les deux pays, l'eau qui coule de la rivière Helmand de l'Afghanistan vers l'Iran, le fait que l'Iran ne reconnaisse pas officiellement le gouvernement taliban et la position anti-iranienne des talibans.

Fatemeh Aman, spécialiste en matière des deux pays et chercheuse principale non-résidente au Middle East Institute, a déclaré que «Téhéran n'a jamais coupé ses relations avec les talibans» et a ajouté que l'Iran avait soutenu le mouvement islamique en lui fournissant des armes dans le but d'étendre son influence et de contrer la présence américaine dans la région pendant l'occupation militaire américaine de l'Afghanistan.

Elle a signalé: «La politique de l'Iran à l'égard de l'Afghanistan n'a pas changé, quel que soit le gouvernement au pouvoir depuis la révolution iranienne de 1979.»

Aman a affirmé que l'Iran, malgré la question du débit d'eau, est conscient qu'un éventuel conflit avec l'Afghanistan n'offrirait pas une victoire facile.

Elle a ajouté que les «fauteurs de troubles» régionaux trouveraient également un moyen de s'opposer à l'Iran en cas de conflit militaire.

Elle a ajouté que les «provocateurs» régionaux trouveraient également un moyen de s'opposer à l'Iran en cas de conflit militaire.

Nilofar Sakhi, chargée de recherche non-résidente à l'Atlantic Council, a déclaré que l'Iran avait trois intérêts stratégiques et thématiques en Afghanistan: l'expansion économique, la sécurité et le clivage entre chiites et sunnites.

Elle a ajouté que l'Iran souhaite que l'Afghanistan soit un connecteur avec les marchés d'Asie centrale et un marché pour ses propres produits, et que l'Iran ne souhaite pas que la violence et l'instabilité en Afghanistan se propagent de son côté de la frontière.

Sakhi a affirmé que l'Iran manquait d'influence et de compréhension des structures internes des Talibans, ajoutant qu'il était essentiellement aveugle lorsqu'il s'agissait d'envisager ses dynamiques profondes.

Toutefois, elle a fait valoir que les responsables politiques iraniens estimaient qu'un engagement avec les talibans était dans leur intérêt et que cela leur permettrait de ne pas être laissés pour compte dans la région.

Alex Vatanka, modérateur de la session et directeur du programme sur l'Iran au Middle East Institute, a déclaré que l'Iran avait été essentiellement négligent dans ses relations avec l'Afghanistan, un pays situé à ses frontières et instable depuis des années.

Il a précisé: «On pourrait penser que l'Iran investirait plus d'énergie à essayer de comprendre ce qui se passe en Afghanistan, alors qu'il est occupé ailleurs dans le monde arabe.»

Il a indiqué que les talibans étaient désireux d'apaiser les tensions afin de montrer au monde qu'ils peuvent être de bons voisins, tout en recherchant la reconnaissance et l'aide financière de la communauté internationale.

Andrew Watkins, expert chargé du dossier afghan à l'Institut américain de la paix, a déclaré que bien que le conflit sur l'eau ait précédé les gouvernements actuels, il s'agit d'un problème saisonnier, car les talibans permettaient l'augmentation du débit de la rivière Helmand vers l'Iran en hiver, mais le réduisaient pendant les mois d'été.

Il a expliqué: «D'une certaine manière, le changement climatique est le véritable facteur, bien plus que le comportement de l'Iran ou des talibans.»

L'Iran et l'Afghanistan ont signé le traité sur l'eau de la rivière Helmand pour résoudre ce problème en 1973. Il reste le seul accord à traiter spécifiquement de la répartition de l'eau des territoires afghans vers l'Iran.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.