Ukraine: Dans la bataille pour Bakhmout, un canon qui s'use

Un soldat ukrainien manie une mitrailleuse à bord d'un véhicule MRAP MaxxPro dans le village récemment libéré de Blagodatne, dans la région de Donetsk, le 16 juin 2023, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Un soldat ukrainien manie une mitrailleuse à bord d'un véhicule MRAP MaxxPro dans le village récemment libéré de Blagodatne, dans la région de Donetsk, le 16 juin 2023, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 17 juin 2023

Ukraine: Dans la bataille pour Bakhmout, un canon qui s'use

  • L'affrontement le plus long et le plus sanglant de cette guerre a débuté à l'été 2022 et la ville elle-même est tombée sous contrôle russe en mai
  • Mais l'armée russe ne l'a pas pour autant conquise, les Ukrainiens se battant désormais sur les flancs pour prendre l'ennemi en tenaille

PRÈS DE BAKHMOUT: La bataille d'artillerie pour la ville ukrainienne de Bakhmout est si intense et dure depuis si longtemps que même un canon allemand Pzh2000, récemment livré, montre des signes d'usure.

L'affrontement le plus long et le plus sanglant de cette guerre a débuté à l'été 2022 et la ville elle-même est tombée sous contrôle russe en mai. Mais l'armée russe ne l'a pas pour autant conquise, les Ukrainiens se battant désormais sur les flancs pour prendre l'ennemi en tenaille.

Des unités d'infanterie, endurcies par de longs mois de combat, avancent lentement mais sûrement depuis quelques semaines à travers le massif forestier et les champs en lisière de Bakhmout, soutenues par les tirs constants de l'artillerie qui pilonne tranchées et positions russes.

Non loin de Bakhmout, une unité de la 43e brigade d'artillerie est armée d'un Panzerhaubitze 2000, un canon auto-moteur de 155mm aux allures de char d'assaut.

Donné à l'Ukraine par ses alliés européens fin 2022, cette arme est plus précise et de portée plus longue que les modèles de design soviétiques, si bien qu'elle est appréciée des canonniers ukrainiens.

Mais la fréquence de tirs de ces véhicules est bien supérieure à ce qu'avaient prévu les ingénieurs allemands l'ayant conçu, d'autant que l'Ukraine les utilise un maximum, n'en ayant qu'à peine une trentaine.

L'unité conduite par un jeune officier répondant au nom de guerre de "Pravda" a ainsi dû déjà envoyer un de ces canons à la révision, et ses mécaniciens sont aujourd'hui à pied d'oeuvre pour que celui de remplacement ne tombe pas en panne.

La tourelle du canon est marquée par des impacts d'éclats d'obus et le système de recharge automatique doit faire l'objet de soins quasi-permanents.

Et les hommes, qui n'ont eu que 10 jours de permission en plus d'un an et vivent dans des abris creusés dans la forêt, se plaignent que le blindé semble plus avoir été fabriqué pour rouler sur des autoroutes allemandes que des champs de bataille boueux.

Mais personne ne baisse les bras pour autant.

Rêve de bitume

"Plus vite on en finit (avec les Russes), plus vite on ira à la maison", note Pravda, se jurant de chasser l'occupant.

"Je veux marcher sur du bitume de nouveau, mais peut-être que j'ai oublié comment le faire", rigole-t-il.

Après tout ce temps au front, un autre soldat, Krassavtchik - "Beau gosse" en russe-, a un truc pour se vider la tête.

"Touche pas à la pelle", crie-t-il à l'adresse d'un visiteur, "cette pelle c'est de la thérapie, quand tu creuses tu oublies le reste".

En dépit de la fatigue, le moral est bon et les hommes disent tirer le maximum de leur canon allemand.

Après avoir reçu des coordonnées d'une cible, ils démarrent le blindé de 1 000 chevaux et sortent de la relative sécurité du massif forestier vers une prairie. Puis l'énorme canon se lève et quatre détonations résonnent entre les collines.

Les soldats ne savent en général pas sur quoi ils tirent, mais parfois le renseignement militaire leur envoie des images de ce qui a été détruit.

Sur l'écran craquelé d'un téléphone, Pravda montre ainsi à l'AFP une image pixelisée: un cratère dans lequel gît le corps d'au moins un soldat russe.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.