Feu vert de l'Assemblée à une proposition de loi sur l'accès aux soins

Le ministre français de la Santé François Braun part après une réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris, le 14 juin 2023. (AFP)
Le ministre français de la Santé François Braun part après une réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris, le 14 juin 2023. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 16 juin 2023

Feu vert de l'Assemblée à une proposition de loi sur l'accès aux soins

  • Les communistes ont voté contre la proposition de loi, qui «ne permettra pas de répondre aux besoins criants» en santé, selon Pierre Dharréville
  • La proposition de loi prévoit notamment que les cliniques privées devront davantage participer à la «permanence des soins» le soir et le weekend

PARIS: L'Assemblée nationale a adopté dans la nuit de jeudi à vendredi en première lecture une proposition de loi afin d'améliorer l'accès aux soins, qui ne prévoit toutefois pas de régulation des installations de médecins.

Au bout de quatre jours de débats, les députés ont voté par 37 voix contre 4, et 25 abstentions, en faveur de ce texte de Frédéric Valletoux (groupe Horizons, majorité présidentielle), qui doit désormais être examiné par le Sénat.

Il a fait l'objet d'un bras de fer au sujet de liberté d'installation des médecins, un groupe transpartisan de députés ayant poussé mercredi, mais en vain, pour davantage de coercition afin de mieux pourvoir les déserts médicaux.

A l'initiative de ce groupe, le socialiste Guillaume Garot a encore déploré jeudi une "occasion manquée" qui a poussé son groupe à s'abstenir sur l'ensemble de la proposition de loi, malgré "quelques avancées".

"Nous allons rentrer en circonscription" et devoir expliquer cette absence de régulation, alors que "l'attente était si grande", a aussi souligné l'écologiste Sébastien Peytavie, qui s'est également abstenu comme les insoumis.

Les communistes ont eux voté contre la proposition de loi, qui "ne permettra pas de répondre aux besoins criants" en santé, selon Pierre Dharréville.

De même la droite s'est prononcée contre, mais pour des raisons différentes. "Certains éléments sont des repoussoirs", a expliqué Yannick Neuder (LR), citant le rattachement automatique des soignants aux communautés professionnelles territoriales de santé.

Les élus RN se sont abstenus.

«Compromis»

L'ensemble des groupes ont cependant salué des échanges "constructifs", et le ministre de la Santé François Braun des "compromis".

Dans la dernière ligne droite jeudi, les députés ont voté une série de mesures supplémentaires.

La proposition de loi prévoit notamment que les cliniques privées devront davantage participer à la "permanence des soins" le soir et le weekend.

L'ensemble des soignants "participent" à cette permanence des soins, ont ajouté les députés, certains se félicitant d'un "changement de paradigme".

Mais le ministre a interprété ce vote comme une "incitation" à participer, à laquelle il est favorable, pas comme une "obligation". Ces gardes sont actuellement assurées par une minorité de médecins libéraux.

L'Assemblée a aussi validé un amendement du groupe transpartisan qui ouvre dès la deuxième année d'études la possibilité pour les médecins de signer des "Contrats d'engagement de service public" prévoyant une allocation mensuelle contre un engagement dans un désert médical.

En outre, alors que les conditions de travail des internes ont souvent été pointées du doigt, la rapporteure du budget de la Sécu Stéphanie Rist (Renaissance) a fait ajouter que l'entité (médecin ou établissement) où est effectué le stage de l'étudiant doit prendre "les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité et protéger sa santé physique et mentale".

Des députés de différents bords ont par ailleurs créé la fonction d'"infirmier référent", choisi par le patient. Il aura une mission de suivi et renouvellement des prescriptions des soins infirmiers pour les patients chroniques, en lien avec le médecin traitant.

L'Ordre infirmier s'est félicité de ce vote, qui "constitue une réelle avancée".

Pour éviter une double peine à certains patients, l'Assemblée a aussi voté à l'unanimité un amendement transpartisan qui supprime la majoration tarifaire susceptible d’être appliquée par l'assurance maladie durant l’année qui suit le départ à la retraite de leur médecin traitant ou quand il change de département.

Par ailleurs, l'interdiction de l'intérim en début de carrière pour certains soignants a été étendue au champ de la protection de l'enfance et de l'accompagnement socio-éducatif. En revanche, les étudiants en santé pourront continuer à exercer en tant qu’intérimaires.

Enfin, dans les déserts médicaux, pourra être expérimentée une option santé dans les lycées, afin d'encourager les vocations médicales et paramédicales.


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Short Url
  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Short Url
  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Short Url
  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.