L'Australie bloque la construction d'une nouvelle ambassade russe

Le nouveau site proposé pour construire l'ambassade de Russie en Australie, à Canberra, le 15 juin 2023 (Photo, AFP).
Le nouveau site proposé pour construire l'ambassade de Russie en Australie, à Canberra, le 15 juin 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 15 juin 2023

L'Australie bloque la construction d'une nouvelle ambassade russe

  • La Russie loue depuis 2008 à une agence du gouvernement fédéral australien une parcelle à environ 400 mètres du Parlement à Canberra, et a obtenu en 2011 un permis pour y construire sa nouvelle ambassade
  • «Le principal problème que pose le projet de deuxième ambassade russe à Canberra est son emplacement»

SYDNEY: L'Australie a pris des mesures juridiques radicales jeudi pour empêcher la Russie de construire sa nouvelle ambassade à deux pas de son Parlement, après des mises en garde des services de renseignement contre un risque d'espionnage.

La Russie loue depuis 2008 à une agence du gouvernement fédéral australien une parcelle à environ 400 mètres du Parlement à Canberra, et a obtenu en 2011 un permis pour y construire sa nouvelle ambassade.

En août 2022, le gouvernement avait tenté de résilier le bail pour non-respect de certaines clauses du permis de construire, mais cette décision a été annulée par la justice fédérale en mai dernier.

Jeudi, le gouvernement australien a adopté de nouvelles lois spécialement conçues pour bloquer la construction. Ces nouvelles lois, adoptées avec l'appui de l'opposition, n'empêchent pas la Russie d'avoir une présence diplomatique en Australie, mais seulement de construire si près du Parlement.

Le Premier ministre Anthony Albanese a déclaré que ces lois avaient été élaborées rapidement à la suite d'une réunion du comité de sécurité nationale australien.

Le gouvernement a indiqué avoir consulté les services de renseignement, dont il a "reçu des conseils très clairs en matière de sécurité quant au risque posé par une nouvelle présence russe si près du Parlement", a déclaré M. Albanese à la presse.

Un diplomate russe a déclaré à l'AFP que l'ambassade demandait un "avis juridique".

«Compétents» et «agressifs»

Dennis Desmond, expert en contre-espionnage et ancien agent du FBI, a expliqué qu'il était raisonnable de soupçonner la Russie d'utiliser le site comme base pour espionner le gouvernement australien.

"La décision de placer une ambassade à un endroit donné est manifestement motivée par une intention très précise", a-t-il dit à l'AFP.

Selon M. Desmond, Moscou pourrait obtenir ainsi des renseignements d'origine électromagnétique et prendre en filature des responsables australiens.

Pour l'ancien diplomate britannique Alex Bristow, de l'Australian Strategic Policy Institute, il est probable que le gouvernement australien ait reçu un avertissement "catégorique" de la part de ses agences de renseignement.

"Il pourrait s'agir d'une forme de surveillance électronique opérée à partir de l'ambassade", a-t-il déclaré. "La Russie dispose de services de renseignement parmi les plus importants, les plus compétents, les plus agressifs et les moins limités au monde".

M. Albanese a déclaré qu'il s'attendait à un retour de bâton de la part de la Russie.

"Nous ne pensons pas que la Russie soit bien placée pour parler de droit international, vu qu'elle l'a rejeté de manière si constante et si effrontée avec son invasion de l'Ukraine", a-t-il aussi estimé.

Pour la ministre australienne de l'Intérieur, Clare O'Neil, la nouvelle ambassade que souhaite construire la Russie constitue une menace évidente pour la sécurité nationale du pays.

"Le principal problème que pose le projet de deuxième ambassade russe à Canberra est son emplacement", a-t-elle déclaré, ajoutant que le lieu est "directement adjacent" aux bâtiments du Parlement.

"Le projet de loi est simple", a déclaré Mme O'Neil. "Il identifie un terrain spécifique à Canberra qui fait actuellement l'objet d'un contrat de bail entre la Direction nationale de la capitale et la Fédération de Russie - et il met fin à cet accord."

La mission diplomatique russe actuelle se trouve dans le quartier de Griffith, dans le sud de la ville, loin de tout bâtiment sensible.

La Russie a acquis le bail de ce terrain en 2008 dans le cadre d'un accord avec la Direction nationale de la capitale, un organisme gouvernemental chargé de la planification et du développement de Canberra, et a obtenu l'autorisation de procéder à la construction en 2011.

Bien que le gouvernement ait initialement accepté les plans, il les a abandonnés à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.