Le Mondial féminin diffusé en clair dans les places fortes du foot européen

"La FIFA a le plaisir d’élargir l'accord signé avec l'Union européenne de radio-télévision en vue de la diffusion de la Coupe du monde féminine de la FIFA" s'est félicité Gianni Infantino le président de la Fifa (Photo d'illustration, AFP).
"La FIFA a le plaisir d’élargir l'accord signé avec l'Union européenne de radio-télévision en vue de la diffusion de la Coupe du monde féminine de la FIFA" s'est félicité Gianni Infantino le président de la Fifa (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Jeudi 15 juin 2023

Le Mondial féminin diffusé en clair dans les places fortes du foot européen

  • L'épreuve phare du football féminin sera visible en clair dans 34 pays d'Europe
  • La bataille des droits télévisés a fait rage entre un Infantino déterminé à ne pas brader sa compétition phare chez les femmes et les diffuseurs européens

LAUSANNE: L'écran noir est évité. Le Mondial féminin de football (20 juillet-20 août) sera visible sur des chaînes gratuites de télévision de 34 pays d'Europe, dont les cinq plus grands pays de football pour lesquels aucun diffuseur n'avait encore été trouvé, a annoncé la Fifa mercredi.

A peine plus d'un mois avant le coup d'envoi de l'épreuve, en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet - 20 août), c'est un long feuilleton qui prend fin.

En vertu de l'accord, dont aucun détail financier n'a été dévoilé, l'épreuve phare du football féminin sera visible en clair dans 34 pays d'Europe, dont l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni et la France, les cinq places fortes européennes du football féminin sur lesquels la menace d'un black-out planait encore.

"La FIFA a le plaisir d’élargir l'accord signé avec l'Union européenne de radio-télévision en vue de la diffusion de la Coupe du monde féminine de la FIFA dans cinq grands pays, nommément la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni, ainsi qu’en Ukraine, ce qui permettra de maximiser l’exposition de l’événement", s'est félicité Gianni Infantino, le président de l'instance mondiale du football.

La bataille des droits télévisés a fait rage pendant plusieurs mois entre un Infantino déterminé à ne pas brader sa compétition phare chez les femmes et les diffuseurs européens, refroidis par les sommes demandées, bien trop élevées selon eux en regard des audiences et des recettes publicitaires attendues.

«Marche arrière»
Début mai, le dirigeant italo-suisse s'était élevé avec vigueur contre les offres des diffuseurs, notamment européens, jugées "toujours très décevantes et tout simplement inacceptables". Or, avait-il poursuivi, "nous avons l'obligation morale et juridique de ne pas sous-estimer la valeur de la Coupe du monde féminine".

Au milieu, plusieurs joueuses avaient exprimé des regrets, voire de l'incompréhension, à mesure que le feuilleton s'étirait.

"Ce sont les affaires de la Fifa. Elle est la mieux placée pour en parler. J'ai beaucoup entendu le président dire que ce n'était pas assez au niveau financier. Mais est-ce que c'est vraiment toujours une question d'argent ?", s'interrogeait ainsi la star norvégienne de l'OL, Ada Hegerberg, première lauréate du Ballon d'or féminin en 2018.

"Si on n'a pas de diffuseur, ça voudrait dire qu'on fait marche arrière", s'était émue de son côté la capitaine de l'équipe de France, Wendie Renard.

Plusieurs appels d'offres avaient échoué, tant l'écart entre les deux camps était grand.

Décalage horaire et calendrier tardif
La Fifa, résumait un diffuseur potentiel interrogé par l'AFP, "demande beaucoup d'argent pour quelque chose qui ne fera pas beaucoup d'audience".

Ce manque d'enthousiasme tenait avant tout à la zone géographique de la compétition, organisée pour la première fois en Océanie, et donc au décalage horaire qui refroidissait les diffuseurs européens.

A titre d'exemple, les deuxième et troisième matches de l'équipe de France en phase de groupes débuteront à midi, tandis que les demi-finales et la finale seront programmées entre 10h00 et midi, heure de Paris.

Autre préoccupation pour les diffuseurs: la compétition se tient au coeur de l'été, plus tardivement que d'habitude, pendant une période creuse en termes de revenus publicitaires.

La finale de l'Euro-2022, l'été dernier en Angleterre, s'était ainsi déroulée le 31 juillet, trois semaines plus tôt que la finale du Mondial à venir.

"Nous avons un bon produit, le plus beau du sport féminin. Tout le monde parle d'égalité, de parité. Nous voudrions que ces paroles se transforment en actions", avait tancé la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura, le 21 mai dans un entretien à l'AFP.

Il aura fallu encore de longues semaines pour voir la situation se décanter, à l'issue de négociations entamées le mois dernier au siège de la FIFA et pilotées par Infantino avec des représentants de l'UER.

En Allemagne, où la compétition sera diffusée par les chaînes publiques ZDF et ARD, la sélectionneuse de la Mannschaft, Martina Voss-Tecklenburg, a exprimé sa gratitude "à tous ceux qui ont participé à la négociation d'un accord".

"Nous pouvons désormais commencer notre phase de préparation avec encore plus d'élan et d'énergie positive", a ajouté la patronne des vice-championnes d'Europe.


Rétrospective Mehdi Qotbi à l’IMA: l’art de faire danser les lettres arabes

Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable. (Photo Arlette Khouri)
Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable. (Photo Arlette Khouri)
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  • Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable
  • Cette œuvre libre et empreinte d’optimisme, tout comme la personne de Qotbi, puise ses racines dans l’enfance de l’artiste, dans ce quartier de Takaddoum où il est né à Rabat

PARIS: Alors que l’Institut du Monde Arabe à Paris met à l’honneur la langue arabe en collaboration avec l’Académie Internationale du Roi Salman pour la langue arabe, c’est l’écriture et les lettres arabes qui sont à l’honneur à travers la rétrospective des œuvres de l’artiste franco-marocain Mehdi Qotbi exposé à l’institut jusqu’au 5 janvier prochain.

qotbi
C’est une myriade de fraîcheur colorée qui accueille le visiteur de cette exposition et l’emporte dans l’univers joyeux, qu’expriment les œuvres de cet artiste atypique. (Photo Arlette Khouri)

C’est une myriade de fraîcheur colorée qui accueille le visiteur de cette exposition et l’emporte dans l’univers joyeux, qu’expriment les œuvres de cet artiste atypique.

Il a beau se servir des lettres arabes pour composer ses tableaux, son œuvre est à l’opposé de la calligraphie.

Son art, selon sa propre définition est plutôt « une désécriture » et non un alignement calligraphique de mots et de phrases.

Sous le pinceau de Qotbi, les lettres tournoient et dansent pour constituer un ensemble en mouvement qui capte le regard tout en restant insaisissable.

Cette œuvre libre et empreinte d’optimisme, tout comme la personne de Qotbi, puise ses racines dans l’enfance de l’artiste, dans ce quartier de Takaddoum où il est né à Rabat dans une famille modeste.

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L’universitaire et critique d’art Philippe Dagen décrit l’œuvre de Qotbi comme étant « un rapport constant et déconcertant entre peinture et écriture » et affirme que cette œuvre « s’offre et se dėrobe à l’interprétation critique. Elle se laisse admirer et ne se laisse pas saisir ». (Photo Arlette Khouri)

Dès l'enfance, Qotbi a baigné dans un univers de couleurs à l’ombre de sa mère tapissière dont il dit « elle ne savait ni lire, ni écrire, elle n’avait aucune culture. Mais elle avait la faculté de faire fusionner les couleurs », « elle savait les allier. Pour moi c’étaient des moments de rêve ».

Ce sont peut-être ces moments avec les émotions qui les accompagnent que Qotbi tente de reproduire dans son travail qui s’expose au musée Georges Pompidou à Paris ainsi qu’au musée d’art moderne, ailleurs aussi à la National Gallery of fins arts à Amman où à Houston dans le cadre de la Menil Collection.

Pourtant à l’âge de douze ans, Qotbi s’est cru destiné à une carrière militaire, il saisit l’opportunité d’un défilé militaire et aborde le ministre de la Défense de l’époque Mahjoubi Ahetdane qui l’aide à intégrer le lycée militaire de Kénitra.

Très vite, son penchant pour et le dessin pris le dessus sur son penchant pour le maniement des armes, et rejoint par la suite l’école des beaux arts de Rabat.

Sa rencontre avec le grand artiste marocain Jilali Gharbaouie finit par sceller son destin, il se consacre à sa vocation artistique qui le mène par la suite aux Beaux arts de Paris, dont il est diplômé.

Parallèlement à sa carrière d'artiste, Qotbi s’attache à transmettre sa passion aux jeunes et enseigne les arts plastiques dans des lycées à Paris et Auxerre.

Travailleur infatigable, il publie des livres d’artistes en collaboration avec de grands écrivains et poètes dont le syrien Adonis, la libanaise Andrée Chédid, la française Nathalie Sarraute et également le tchèque Vaclav Havel et le sénégalais Léopold Sedar Senghor.

L’universitaire et critique d’art Philippe Dagen décrit l’œuvre de Qotbi comme étant « un rapport constant et déconcertant entre peinture et écriture » et affirme que cette œuvre « s’offre et se dėrobe à l’interprétation critique. Elle se laisse admirer et ne se laisse pas saisir ».

Sa notoriété lui ouvre les portes des plus hautes sphères culturelles et politiques aussi bien en France qu’au Maroc, et Qotbi met cela à profit pour resserrer les liens entre son pays natal et son pays d’adoption.

Il se retrouve chargé de créer un « cercle d’amitié franco-marocain » qui s’est nourri de son large réseaux de contacts autant au Maroc qu’en France.

Le tout Paris artistique et politique était invité à l’inauguration de sa rétrospective, et bien sûr, l’épouse du président français Brigitte Macron était parmi les premiers à être présente.

 


Amira Ghenim, lauréate du Prix de la littérature arabe 2024 de l’Institut du Monde Arabe

Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès). (Photo fournie)
Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès). (Photo fournie)
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  • Le désastre de la maison des notables (finaliste de l’Arab Booker Prize, prix Comar d’Or en Tunisie en 2021) est son deuxième roman, mais le premier à être traduit en français
  • Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès)

PARIS : Pierre Leroy, administrateur délégué de la Fondation Jean-Luc Lagardère et président du jury du Prix s’est dit ravi lundi dernier que cette nouvelle édition du Prix de la littérature arabe consacre « un roman intense, entremêlant intrigue familiale et grande Histoire, qui dessine le portrait complexe et tout en nuances d'une Tunisie en pleine mutation. L’ensemble des membres du jury et moi-même saluons par ailleurs la plume unique de l’auteure qui, grâce à un procédé narratif élaboré, a su donner naissance à une œuvre puissante, portée par une nouvelle collection qui met en lumière la littérature arabophone du Maghreb, encore trop souvent privée d’écho en France ».

Ce roman est celui d’ Amira Ghenim, lauréate du Prix de la littérature arabe 2024. Née en 1978 à Sousse en Tunisie, elle est agrégée d’arabe, titulaire d’un doctorat en linguistique et enseigne à l’université de Sousse. Elle est l’autrice d’essais universitaires et de trois romans, dont Le dossier jaune (2019) et Terre ardente (2024).

Le désastre de la maison des notables (finaliste de l’Arab Booker Prize, prix Comar d’Or en Tunisie en 2021) est son deuxième roman, mais le premier à être traduit en français.

Amira Ghenim succède à l’écrivain irakien Feurat Alani qui a reçu le Prix de la littérature arabe en 2023 pour son roman Je me souviens de Falloujah (JC Lattès).

Pour sa part, Jack Lang, Président de l’IMA, a voulu souligner « l’importance de faire rayonner la richesse des cultures du monde arabe, dont la littérature et la poésie sont des modes majeurs. Dans le contexte où la traduction des textes arabophones se raréfie, la mise en lumière des auteurs issus du monde arabe est essentielle et ce prix, également porté désormais par la jeunesse, en est le précieux instrument ».

 


Sally Rooney, Hisham Matar et Arundhati Roy appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes

Des auteurs de renom du monde entier, dont Sally Rooney, Hisham Matar et Arundhati Roy, appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes. (AFP)
Des auteurs de renom du monde entier, dont Sally Rooney, Hisham Matar et Arundhati Roy, appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes. (AFP)
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  • Plus de 1 000 écrivains et professionnels de l'édition ont signé une lettre dans laquelle ils s'engagent à boycotter les institutions culturelles israéliennes
  • Les auteurs se sont engagés à ne pas travailler avec des éditeurs, des festivals, des agences littéraires et des publications israéliens qui sont "complices de la violation des droits des Palestiniens"

DUBAÏ: Des auteurs de renom du monde entier appellent au boycott des institutions culturelles israéliennes.

Plus de 1 000 écrivains et professionnels de l'édition ont signé une lettre dans laquelle ils s'engagent à boycotter les institutions culturelles israéliennes qui "sont complices ou sont restées des observateurs silencieux de l'oppression écrasante des Palestiniens".

Parmi les auteurs populaires qui ont signé la lettre figurent l'Irlandaise Sally Rooney, connue pour des romans tels que "Conversations with Friends", "Normal People" et, plus récemment, "Intermezzo"; le romancier américano-libyen Hisham Matar, lauréat du prix Pulitzer; le romancier Viet Thanh Nguyen, lauréat du prix Pulitzer; la lauréate du prix Booker Arundhati Roy; Mohsin Hamid, auteur de "The Reluctant Fundamentalist"; et la lauréate du prix Booker Avni Doshi, qui est basée à Dubaï.

Les auteurs se sont engagés à ne pas travailler avec des éditeurs, des festivals, des agences littéraires et des publications israéliens qui sont "complices de la violation des droits des Palestiniens", notamment en appliquant des "politiques et pratiques discriminatoires" ou en "blanchissant et justifiant l'occupation, l'apartheid ou le génocide d'Israël".

Les institutions qui n'ont jamais reconnu publiquement les "droits inaliénables du peuple palestinien tels qu'ils sont inscrits dans le droit international" seront également boycottées.

La campagne a été organisée par le Festival palestinien de littérature (également connu sous le nom de PalFest), qui organise chaque année des manifestations publiques gratuites dans plusieurs villes de Palestine.

"En tant qu'écrivains, éditeurs, travailleurs de festivals littéraires et autres travailleurs du livre, nous publions cette lettre alors que nous sommes confrontés à la crise morale, politique et culturelle la plus profonde du XXIe siècle", commence la déclaration, qui poursuit en indiquant qu'Israël a tué "au moins 43 362" Palestiniens à Gaza depuis octobre dernier et que cela fait suite à "75 ans de déplacement, de nettoyage ethnique et d'apartheid".

La culture "a joué un rôle essentiel dans la normalisation de ces injustices". Les institutions culturelles israéliennes, "qui travaillent souvent directement avec l'État, ont joué un rôle crucial dans l'obscurcissement, le camouflage et le lavage artistique de la dépossession et de l'oppression de millions de Palestiniens pendant des décennies".

Les travailleurs de l'industrie ont un "rôle à jouer", affirme l'engagement. "Nous ne pouvons pas, en toute conscience, nous engager avec les institutions israéliennes sans nous interroger sur leur relation avec l'apartheid et le déplacement", peut-on lire, en notant que "d'innombrables auteurs" ont adopté la même position contre l'apartheid en Afrique du Sud.

La lettre se termine par un appel aux pairs des signataires à se joindre à l'engagement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com