Bonheur, justice, art, liberté: les lycéens ont passé le bac philo, sans trop de stress

Des élèves passent l'épreuve de philosophie dans le cadre des épreuves du baccalauréat, à l'Académie de Paris, à Paris, le 14 juin 2023. (Photo Bertrand GUAY / AFP)
Des élèves passent l'épreuve de philosophie dans le cadre des épreuves du baccalauréat, à l'Académie de Paris, à Paris, le 14 juin 2023. (Photo Bertrand GUAY / AFP)
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Publié le Mercredi 14 juin 2023

Bonheur, justice, art, liberté: les lycéens ont passé le bac philo, sans trop de stress

  • Les épreuves terminales de ce bac nouvelle formule, entré pour la première fois pleinement en œuvre cette année, ont démarré dès mars avec les spécialités
  • Ces deux matières majeures, choisies par chaque lycéen en terminale, comptent à elles deux pour un tiers des résultats de l'examen

PARIS: Le bonheur est-il affaire de raison ? Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? Plus de 530 000 lycéens ont passé mercredi matin l'épreuve de philo du bac, mais sans trop de stress pour nombre d'entre eux, déjà assurés d'avoir leur diplôme.

"J'ai fait six pages sur la dissertation sur la nature et la liberté", raconte Youliane, 17 ans, en Première STMG (Sciences et technologies du management et de la gestion), à la sortie de l'épreuve au lycée Turgot, dans le IIIe arrondissement de Paris.

"Même si je n'ai pas travaillé du tout l'épreuve de philo, je pense que ça va aller. Je vise 11/20. Étant donné que j'ai 15 de moyenne générale, je ne me fais pas trop de soucis", ajoute-t-il.

Les lycéens de Terminale des voies générale et technologique (390 710 pour le bac général et 145 371 pour le bac technologique) ont travaillé pendant quatre heures sur un des trois sujets (deux dissertations et une explication de texte) prévus dans le cadre du nouveau bac mis en place en 2019.

En voie générale, ils avaient le choix entre un texte de Claude Lévi-Strauss de 1962 sur la technique, pour l'explication de texte, ou répondre, pour la dissertation, à l'une de ces deux questions: "Le bonheur est-il affaire de raison ?" et "Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?".

En voie technologique, les sujets portaient sur "L’art nous apprend-il quelque chose ?" et "Transformer la nature, est-ce gagner en liberté ?" pour la dissertation, et un texte d'Adam Smith de 1759 sur la justice.

A Turgot, Adrien, 17 ans, a choisi le texte de Claude Lévi-Strauss. "Ce n'était pas évident du tout", juge-t-il. "J'ai fait ce que je pouvais. Ça ne va pas être incroyable, mais je devrais limiter la casse et avoir la moyenne j'espère!".

Pour lui, "de toute façon, pas vraiment de stress". "Car j'ai fait mes calculs, et même avec un zéro en philo, ce qui est impossible, j'aurai mon bac".

«Prochaine étape: le Grand oral»

Les épreuves terminales de ce bac nouvelle formule, entré pour la première fois pleinement en œuvre cette année, ont démarré dès mars avec les spécialités. Ces deux matières majeures, choisies par chaque lycéen en terminale, comptent à elles deux pour un tiers des résultats de l'examen.

Les notes de ces épreuves ont été annoncées en avril. Ce qui a incité les élèves à calculer leur moyenne et comprendre qu'ils n'auront pas forcément besoin de briller lors des dernières épreuves. Certains ont même déserté les salles de classe ces dernières semaines.

La philosophie, elle, ne compte que coefficient huit pour les candidats au bac général, et quatre pour les candidats au bac technologique (sur un total de 100).

"C'est un coefficient qui n’est pas anodin", a toutefois assuré le ministre de l'Education Pap Ndiaye mercredi matin au lycée Lavoisier, dans le Ve arrondissement de Paris, où il était venu assister au début de l'épreuve.

Pour lui, "l'importance et la place de la philosophie" ont été "maintenues". Même si, "effectivement, une question plus large se pose sur la manière dont les élèves appréhendent le troisième trimestre", reconnaît-il. Le ministre a chargé un ancien recteur, William Marois, d'une mission à ce sujet. Les conclusions sont attendues "fin septembre".

"On a le sentiment que cette épreuve est devenue une sorte de folklore, sans enjeux", déplore Marie Perret, présidente de l'Association des professeurs de philosophie de l'enseignement public (Appep).

Après la philo, les lycéens passeront le grand oral, entre le 19 et le 30 juin.

"Prochaine étape: le grand oral", résume Lola, 18 ans, qui le passe dès lundi, et vise une mention au bac. "Et après, c'est les vacances!".

Les résultats du bac, qui reste le sésame nécessaire pour entamer des études supérieures, seront publiés le 4 juillet. Mais beaucoup de lycéens connaissent déjà leur orientation pour l'an prochain, car Parcoursup donne ses réponses aux futurs étudiants depuis le 1er juin.

Pour Marie Perret, "leurs années de lycée sont déjà derrière eux".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".