ANNECY : Pèlerin "amoureux des cathédrales", agents municipaux, professeur de math en sortie avec des élèves... L'attaque au couteau survenue jeudi sur une aire de jeu proche du lac d'Annecy a révélé quelques héros que devait rencontrer le président Emmanuel Macron vendredi.
Parmi eux, Henri, 24 ans, le plus populaire sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo authentifiée par l'AFP, on le voit tenter de stopper l'assaillant avec son sac à dos quand l'homme s'attaque aux enfants, puis se lancer à sa poursuite quand il tente de fuir.
"Priez pour les enfants, moi je vais bien", dit Henri dans un message posté jeudi sur son compte Instagram, "le chant des cathédrales", où il se présente comme un "amoureux des cathédrales, à pied pendant 9 mois à travers la France".
Le hashtag #MerciHenri qui salue le "héros au sac à dos" est devenu très populaire sur les comptes des militants d'extrême droite. "J'ai agi comme tout Français devrait agir", a-t-il déclaré sur la chaîne Cnews vendredi.
"Je n'ai même pas réfléchi. Le cerveau a vraiment débranché, pour moi c'était juste impossible de laisser des être sans défense être attaqués de la sorte par quelqu'un qui semblait être un fou furieux", a-t-il ensuite expliqué sur la chaîne BFM.
"J'ai bien senti que ce n'était pas un type dans son état normal, que quelque chose de très mauvais était en lui et qu'il fallait absolument l'arrêter (...) On agit comme on peut avec ce qu'on a, donc là sous la main c'était mon petit sac à dos que je portais devant moi".
«On a pris une pelle»
Le maire d’Annecy, ville paisible des Alpes françaises, François Astorg a salué jeudi "le courage" de deux agents municipaux qui travaillaient dans le parc et "ont tenté d'arrêter l'assaillant au moment où il commettait ses crimes".
"On était en train de vider des containers lorsqu’on a entendu des cris provenant du jardin d’enfants. Des gens appelaient à l’aide", témoigne l’un des deux agents de voirie dans le quotidien régional Le Dauphiné Libéré.
"On a vu le gars arriver vers nous. Il était habillé tout en noir, avec son foulard sur la tête. Avec mon collègue, on a pris ce qu’on avait sous la main : une pelle. Et on est allés à sa rencontre. Mon collègue a tenté de l’assommer ou de le désarmer avec la pelle, mais il était costaud et rapide. On voyait bien son couteau. Il a tenté de poignarder mon collègue, la lame est passée à quelques centimètres de son visage. On a dû reculer", raconte-t-il.
De cet épisode, il garde un regret: "Dommage qu’on n’ait pas pu l’avoir avec la pelle…".
Eulalie, une lycéenne 17 ans rencontrée par l'AFP dans le parc, évoque pour sa part le rôle de son professeur de mathématiques, "qui a été formidable parce qu’il a agi directement".
"Il s’est interposé, avec un autre monsieur qui tenait un sac" et selon elle cela a distrait l’assaillant et potentiellement sauvé des enfants. De son côté, sa première réaction a été "d’appeler samu, pompiers": "On s’enfuit pas, on essaie d’être efficace, mon cerveau réagit comme ça, c’est propre à chacun".