Venezuela: Maduro reprend le parlement, Guaido lance sa consultation

Le président vénézuélien Nicolas Maduro (Photo, Yuri CORTEZ/AFP).
Le président vénézuélien Nicolas Maduro (Photo, Yuri CORTEZ/AFP).
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

Venezuela: Maduro reprend le parlement, Guaido lance sa consultation

  • Président du parlement jusqu'au 5 janvier, date prévue de l'installation de la nouvelle Assemblée nationale, Juan Guaido avait appelé au boycott des législatives dimanche
  • Avec un taux de participation de 30,5%, ces législatives ont été les plus boudées de l'ère démocratique vénézuélienne, initiée en 1958

CARACAS: La très forte abstention aux législatives au Venezuela a permis au président Nicolas Maduro de prendre le contrôle du parlement unicaméral, consolidant encore son pouvoir et privant le leader de l'opposition Juan Guaido de son piédestal pour mener la contestation.

Président du parlement jusqu'au 5 janvier, date prévue de l'installation de la nouvelle Assemblée nationale, Juan Guaido avait appelé au boycott des législatives dimanche, pour jouer son va-tout sur une consultation populaire appelant à proroger son mandat et organiser des élections « justes et libres ».

Avec un taux de participation de 30,5%, ces législatives ont été les plus boudées de l'ère démocratique vénézuélienne, initiée en 1958.

L'absence dans les urnes des deux-tiers du corps électoral contraste avec les 71% de participation enregistrés lors des législatives de 2015 où l'opposition avait mis un terme à 15 années d'hégémonie chaviste.

Cependant, le président de l'institut de sondage Datanalisis, Luis Vicente Leon, considère que ce fort taux d'abstention est davantage le fait d'une « méfiance à l'égard des politiques » que de l'appel au boycott lancé par l’opposition.

Pour l'analyste politique Rafael Alvarez, il s'agit d'une simple « réédition » des élections présidentielles de mai 2018, où Nicolas Maduro a été élu pour un second mandat malgré 52% d'abstention

Le taux de participation pour jauger des forces en présence est également l'enjeu de la consultation populaire lancée lundi par Juan Guaido. Horacio Medina, membre du comité d'organisation de la consultation, espère franchir « un plancher de 7 millions » de participants.

Mais quel que soit le chiffre il sera remis en question.

Maduro contrôle tout

L'alliance des partis qui soutiennent Maduro a recueilli 68,43% des 6,2 millions de voix, selon des résultats publiés après le dépouillement de 98,6% des suffrages, a indiqué lundi le Conseil national électoral (CNE).

Maduro, lors d'une cérémonie en présence d'observateurs électoraux russes au palais présidentiel, a affirmé que le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) au pouvoir et ses alliés avaient atteint « près de 250 » des 277 sièges de l'Assemblée.

Le CNE n'a pas encore donné un bilan définitif sur la répartition des sièges.

Maduro « voulait s'enlever un caillou dans la chaussure » en prenant le contrôle du parlement, a souligné Rafael Alvarez.

« Nous avons entamé une nouvelle phase de reconstruction du Parlement et de redressement de notre pays », s'est félicité de son côté Maduro.

Avec la majorité au Parlement, Maduro a désormais acquis à sa cause tous les leviers institutionnels du pays, de la Cour suprême à l'armée, son principal soutien.

Le parlement unicaméral présidé par Juan Guaido était jusqu'ici le seul contre-pouvoir contrôlé par l'opposition, mais ce pouvoir n'est que symbolique. Toutes ses décisions sont annulées par la Cour suprême, et c'est l'Assemblée constituante, dotée de pouvoirs absolus et uniquement formée de militants chavistes élus en 2017, qui dans la pratique assume les tâches législatives.

Le gain du parlement permettra à Maduro de se conformer aux « formalités » institutionnelles et commerciales avec les pays « amis » -Chine, Russie, Turquie, Iran et Cuba- qui ont besoin d'une « approbation législative » pour de futurs accords commerciaux, explique Alvarez.

Guaido joue son va-tout

« Ce qu'il lui reste c'est la rue, il ne doit pas la perdre », a estimé Alarcon, bien que la popularité de Juan Guaido se soit érodée au fil du temps car il n'a pas rempli pas sa promesse de renverser Nicolas Maduro.

Mobilisation de masse dans les rues, sanctions internationales, rien n'y a fait. Et la population est lassée par une interminable crise économique qui a poussé des millions de vénézuéliens à émigrer pour survivre.

Le boycott des élections n'y changeant rien, « l'opposition est obligée de se repenser et de se réorganiser », a convenu Alarcon.

Juan Guaido joue son va-tout sur une « consultation populaire » de lundi à jeudi, où il réclame le soutien de la population pour espérer se maintenir à la tête du parlement.

« La réponse à la fraude (...) est d'agir dans la rue », a-t-il lancé lundi, clamant que « hier (dimanche) il n'y a pas eu d'élection ».

Avec sa victoire électorale, Nicolas Maduro est en passe de « faire disparaître l'opposition traditionnelle » et de « la remplacer » par des partis minoritaires qui ont participé au scrutin législatif et « ne s'opposeront pas à lui », a estimé Alarcon.

Alvarez estime que Nicolas Maduro va forcer « un grand nombre d'anciens députés à s'exiler » car ils ne seront désormais plus protégés par leur immunité parlementaire.

Guaido a lui assuré qu'il ne quitterait pas le pays. « J'assume le risque de rester au Venezuela », a-t-il déclaré la semaine dernière.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.