PÉKIN: La Chine a fermement démenti mercredi l'existence de "postes de police secrets" au Royaume-Uni, comme l'affirme le gouvernement britannique qui a ordonné la fermeture de ces antennes clandestines supposées, accusées d'intimider fugitifs économiques et opposants.
Le groupe de défense des droits de l'homme Safeguard Defenders, fondé par un militant suédois jadis emprisonné en Chine, a publié en septembre un rapport affirmant qu'il existe des dizaines de ces "postes de police" dans le monde.
Selon cette ONG basée en Espagne, certains de ces postes collaboreraient avec la police chinoise pour mener des "opérations de maintien de l'ordre sur le sol étranger" et harceler des expatriés chinois.
Le ministère britannique des Affaires étrangères "a notifié l'ambassade de Chine que toute fonction relative à de tels 'postes de police' au Royaume-Uni était inacceptable et qu'ils ne devaient en aucun cas fonctionner", a indiqué le secrétaire d'Etat à la Sécurité Tom Tugendhat dans une déclaration écrite au Parlement publiée mardi.
"La Chine respecte scrupuleusement le droit international et la souveraineté judiciaire de tous les pays", a répliqué mercredi lors d'une conférence de presse régulière Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"Ces prétendus postes de polices secrets n'existent tout simplement pas. La Chine exhorte la partie britannique à respecter les faits, à cesser de monter les choses en épingle et de discréditer la Chine, ainsi qu'à ne pas faire obstacle aux relations sino-britanniques."
Outre le Royaume-Uni, la présence de "postes de police" secrets a été évoquée ces derniers mois par les autorités ou les médias en France, aux Etats-Unis ou encore au Canada.
La Chine a toujours démenti leur existence. Selon elle, des antennes existent bel et bien, mais uniquement pour permettre aux ressortissants chinois d'effectuer certaines tâches administratives.
Après "l'âge d'or" voulu par l'ex-Premier ministre David Cameron en 2015, les relations entre Londres et Pékin se sont nettement dégradées ces dernières années.
Les deux pays ont des positions divergentes sur la répression du mouvement pro-démocratie à Hong Kong, ex-colonie britannique, le sort de la minorité musulmane ouïghoure en Chine ou encore sur les soupçons d'espionnage visant l'équipementier de télécommunications chinois Huawei.