Tout juste dégradée, la France repasse sur le grill des agences de notation

La France est notée "AA" par S&P Global, anciennement Standard and Poor's, l'une des trois agences de notations américaines les plus influentes, avec Fitch et Moody's. (Photo Thomas COEX / AFP)
La France est notée "AA" par S&P Global, anciennement Standard and Poor's, l'une des trois agences de notations américaines les plus influentes, avec Fitch et Moody's. (Photo Thomas COEX / AFP)
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Publié le Mercredi 31 mai 2023

Tout juste dégradée, la France repasse sur le grill des agences de notation

  • La pression monte à deux jours de l'échéance, prise très au sérieux par un gouvernement soucieux d'afficher politique économique solide et sérieux budgétaire
  • La dégradation vendredi de la note pourrait avoir pour effet d'augmenter les intérêts d'emprunt français auprès des investisseurs, ces derniers réclamant davantage pour consentir à prêter à la France

PARIS: Après la mauvaise note de Fitch infligée en avril, la France est déjà rappelée au tableau avec l'appréciation vendredi de l'agence de notation S&P Global sur l'économie française, pouvant déboucher comme pour celle de sa consoeur sur une dégradation en forme de camouflet pour le gouvernement.

La pression monte à deux jours de l'échéance, prise très au sérieux par un gouvernement soucieux d'afficher politique économique solide et sérieux budgétaire.

Interrogée dimanche, la Première ministre Elisabeth Borne a affirmé sur Radio J que le ministre de l'Economie a eu des "discussions très étroites" avec l'agence "sur tout ce qu'on fait pour maîtriser nos finances publiques".

Le gouvernement sera "intraitable" sur la réduction des déficits, a martelé mercredi Bruno Le Maire sur France Inter, jugeant "convaincants" ses "bons arguments" développés devant S&P tout en reconnaissant "très franchement" ignorer quel sera le verdict de cette agence.

Prêter à la France

La France est notée "AA" par S&P Global, anciennement Standard and Poor's, l'une des trois agences de notations américaines les plus influentes, avec Fitch et Moody's. Elle pourrait dégrader la note vendredi soir d'un cran, à "AA-" mais aussi ne rien publier, ce qui représenterait alors un maintien de la note française inchangée.

La dégradation vendredi de la note pourrait avoir pour effet d'augmenter les intérêts d'emprunt français auprès des investisseurs, ces derniers réclamant davantage pour consentir à prêter à la France.

Or les taux d'intérêt des emprunts à 10 ans sont déjà à des plus hauts niveaux depuis onze ans en raison des hausses de taux de la Banque centrale européenne qui bataille contre une l'inflation et fait mécaniquement remonter les taux d'emprunts des Etats de la zone euro.

S&P note la France depuis 1975 et ne l'a dégradée qu'à deux reprises. C'est aussi la première à avoir retiré à l'Hexagone son emblématique "triple A" en 2011, meilleure note possible et symbole d'une excellente gestion, dont un petit cercle bénéficient encore auprès des trois agences à l'instar de l'Allemagne, des Pays-Bas et de l'Australie.

Réforme des retraites

Outre l'actualisation de la note, les commentaires de S&P Global seront scrutés au moment où les agences ont mis en avant ces dernières semaines l'effet délétère de la réforme des retraites et de la contestation sociale sur la capacité du gouvernement à poursuivre les réformes économiques, pourtant vantées par l'exécutif depuis six ans.

Fin avril, Fitch a mis en avant "l'impasse politique" du gouvernement pour justifier sa dégradation, et Moody's le "faible mandat" dont dispose le gouvernement dans un commentaire qui n'a toutefois pas donné lieu à une dégradation de la note.

L'agence de notation européenne Scope Ratings, moins regardée que ses consoeurs mais qui a abaissé sa perspective sur la France de "stable" à "négative" vendredi, a souligné "l'absence de majorité au Parlement", de nature à compliquer la trajectoire de réduction du déficit et de la dette.

Bien que toutes relèvent un déclin de la situation politique et sociale, l'agence Fitch a été la seule agence à dégrader la France récemment, suscitant l'ire du président Emmanuel Macron: elle "se trompe profondément dans son analyse politique", a-t-il fustigé dans une interview au quotidien français l'Opinion.

A l'épreuve des chiffres pourtant, la France paraît mieux notée qu'elle ne le mériterait, a relevé Fitch. Elle détient l'endettement le plus élevé des pays dans la catégorie "AA", et présente le double de l'endettement médian dans cette catégorie.

Concernant le déficit, l'agence de notation l'anticipe à 5% du produit intérieur brut (PIB) cette année et à 4,7% l'an prochain, là encore bien au-dessus des pays notés dans cette catégorie.

Il existe "une certaine confiance" des agences de notation vis-à-vis de l'économie française, reconnaît une source au sein de l'une des trois principales agences, mettant en avant le rôle de l'Etat "prépondérant dans l'économie" qui "atténue les chocs et représente un facteur stabilisant".

Chez Scope par exemple, l'examen quantitatif de l'économie française a abouti vendredi à la note de "A+", mais l'examen qualitatif, prenant en compte les spécificités de l'économie française, en matière par exemple de risques sur les finances publiques et de stabilité financière, l'a fait remonter de deux crans, à AA.

"La France est l'un de ces pays où il y a des forces qu'il est impossible d'appréhender uniquement à travers les données macroéconomiques ou budgétaires", a souligné auprès de l'AFP l'analyste de Scope Thomas Gillet.


La société saoudienne Diriyah Co. et Kakao Mobility signent un accord pour promouvoir la mobilité intelligente

Dans le cadre de cet accord, Kakao Mobility travaillera sur le projet Diriyah afin de soutenir l'intégration numérique et les services de transport, ainsi que les parkings, dans toute la ville. (Diriyah Co.)
Dans le cadre de cet accord, Kakao Mobility travaillera sur le projet Diriyah afin de soutenir l'intégration numérique et les services de transport, ainsi que les parkings, dans toute la ville. (Diriyah Co.)
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  • Accord visant à développer des solutions de transport intégrées pour accueillir 50 millions de visiteurs par an.
  • La société sud-coréenne Kakao Mobility mettra en place des systèmes de transport numériques, des services de transport en commun fluides et des infrastructures de stationnement intelligentes.

RIYAD : Diriyah Co., soutenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, a signé un protocole d'accord avec la société sud-coréenne Kakao Mobility afin d'améliorer les infrastructures de mobilité intelligente dans la ville historique de Diriyah.

Annoncé dans un message publié sur X, cet accord a pour objectif de développer des solutions de transport intégrées pour accueillir les 50 millions de visiteurs annuels prévus lors de la première phase du projet Diriyah.

Dans le cadre de ce partenariat, Kakao Mobility contribuera à la mise en place de systèmes de transport numériques, de services de transit fluides et d'infrastructures de stationnement intelligentes. Cette initiative s'inscrit dans la volonté plus large de l'Arabie saoudite de diversifier son économie et de réduire sa dépendance au pétrole, comme le prévoit la Vision 2030.

« La mobilité pour façonner l'avenir de la mobilité urbaine. Cette collaboration donne vie à des solutions intelligentes et durables, améliorant l'expérience de déplacement numérique pour plus de 50 millions de visites annuelles d'ici 2030 », a déclaré Diriyah Co. dans son message sur X. 

Cet accord marque le début d'un déploiement progressif, qui commencera par un projet pilote de stationnement intelligent. Le projet comprend également la mise en place d'un prototype entièrement intégré de stationnement intelligent ainsi que le déploiement de systèmes numériques avancés visant à rationaliser la circulation urbaine à Diriyah.

Outre l'amélioration de la mobilité des visiteurs, cette collaboration soutient la stratégie nationale du tourisme de l'Arabie saoudite, qui vise à attirer 150 millions de touristes par an d'ici 2030.

La société a souligné que la plateforme numérique en cours de développement reliera les principales destinations de Diriyah, contribuant ainsi à la mobilité urbaine durable et renforçant l'engagement du Royaume en faveur de l'innovation et des solutions de ville intelligente.

Une fois achevé, le projet de développement de Diriyah devrait contribuer à hauteur de 18,6 milliards de riyals saoudiens (4,96 milliards de dollars) au produit intérieur brut du Royaume et créer environ 178 000 emplois.

En avril, Diriyah Co. a attribué un contrat d'une valeur de 5,1 milliards de riyals saoudiens pour la construction du Royal Diriyah Opera House, un projet culturel majeur. Le contrat a été attribué à El-Seif Engineering Contracting, Midmac Contracting Co. W.L.L. et China State Construction Engineering Corp. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Saudi GO Telecom signe un accord pour reconstruire le secteur des télécommunications en Syrie

L'accord a été signé par le ministre syrien des Télécommunications, Abdul Salam Haykal, et le PDG de GO Telecom, Yahya bin Saleh Al-Mansour. X/@GOTelecomKSA
L'accord a été signé par le ministre syrien des Télécommunications, Abdul Salam Haykal, et le PDG de GO Telecom, Yahya bin Saleh Al-Mansour. X/@GOTelecomKSA
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  • L'accord vise à moderniser le réseau de communication vieillissant de la Syrie.
  • Le Royaume et le Qatar se sont engagés à apporter un soutien financier conjoint aux fonctionnaires syriens.

RIYAD : L'opérateur saoudien GO Telecom a signé un accord avec le gouvernement syrien afin de contribuer à la modernisation des infrastructures numériques du pays, marquant ainsi l'une des premières initiatives majeures du secteur privé depuis l'assouplissement récent des sanctions occidentales.

L'accord a été signé par le ministre syrien des Télécommunications, Abdul Salam Haykal, et le PDG de GO Telecom, Yahya bin Saleh Al-Mansour. L'accord vise à rénover le réseau de communication vieillissant de la Syrie, une étape cruciale dans le long processus de reconstruction du pays. Basée à Riyad, GO Telecom étend sa présence sur les marchés post-conflit grâce à des investissements stratégiques dans les infrastructures.

Cette initiative fait suite à un changement de politique significatif de la part des puissances occidentales. Il y a quelques semaines à peine, les États-Unis et l'Union européenne ont commencé à lever les sanctions de longue date contre la Syrie, une décision largement considérée comme un tournant dans l'engagement international envers ce pays déchiré par la guerre.

L'accord a été signé par le ministre syrien des Télécommunications, Abdul Salam Haykal, et le PDG de GO Telecom, Yahya bin Saleh Al-Mansour. X/@GOTelecomKSA
L'accord a été signé par le ministre syrien des Télécommunications, Abdul Salam Haykal, et le PDG de GO Telecom, Yahya bin Saleh Al-Mansour. X/@GOTelecomKSA

Le 13 mai, le président Donald Trump a annoncé la levée des sanctions lors d'une visite à Riyad, qualifiant cette décision d'« opportunité historique » pour le redressement de la Syrie. L'UE a rapidement emboîté le pas, adoptant des mesures juridiques visant à assouplir les restrictions économiques tout en maintenant celles liées à la sécurité.

« Cette décision est tout simplement la bonne chose à faire », a déclaré la haute représentante de l'UE, Kaja Kallas, soulignant le soutien du bloc à la reconstruction et à la transition politique de la Syrie. La décision de l'UE a permis de retirer 24 entités, dont la Banque centrale de Syrie, de sa liste de sanctions.

« Aujourd'hui, l'UE réaffirme son engagement en tant que partenaire de la transition, qui aide le peuple syrien à se réunir et à reconstruire une Syrie nouvelle, inclusive et pacifique », a ajouté Mme Kallas.

Les responsables syriens ont salué l'assouplissement des sanctions comme un moment décisif. S'adressant à l'Associated Press le 30 mai, la ministre syrienne des Affaires sociales et du Travail, Hind Kabawat, a déclaré que ces changements contribueraient à la lutte contre la corruption et ouvriraient la voie au retour de millions de réfugiés. 

L'accord a été signé par le ministre syrien des Télécommunications, Abdul Salam Haykal, et le PDG de GO Telecom, Yahya bin Saleh Al-Mansour. X/@GOTelecomKSA
L'accord a été signé par le ministre syrien des Télécommunications, Abdul Salam Haykal, et le PDG de GO Telecom, Yahya bin Saleh Al-Mansour. X/@GOTelecomKSA

L’Arabie saoudite et le Qatar ont également promis un soutien financier conjoint aux fonctionnaires syriens. Une délégation économique saoudienne de haut niveau s'est rendue à Damas afin d'étudier les possibilités d'investissement dans des secteurs clés, notamment l'énergie, l'agriculture et les infrastructures.

« Le Royaume apportera, avec le Qatar, un soutien financier conjoint aux fonctionnaires syriens », a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une visite à Damas le 31 mai. Il a réaffirmé l'engagement de Riyad en faveur de la reconstruction de la Syrie et a souligné l'implication du Royaume dans le processus d'allègement des sanctions.

Le prince Faisal a ajouté que l'Arabie saoudite restait l'un des principaux soutiens de la Syrie dans ses efforts pour parvenir à une reprise économique et à une stabilité à long terme.

L'accord GO Telecom est considéré comme un signe de la coopération régionale croissante, alors que les partenaires internationaux et du Golfe recommencent à s'engager dans des efforts pour reconstruire l'économie et les infrastructures dévastées de la Syrie après plus d'une décennie de conflit. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Pétrole : les huit membres de l'Opep+ annoncent à nouveau une forte hausse de la production

Une fois finalisées, les bases de référence pour 2027 devraient orienter la politique de production après l'expiration de la série actuelle de réductions.
Une fois finalisées, les bases de référence pour 2027 devraient orienter la politique de production après l'expiration de la série actuelle de réductions.
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  • Selon un communiqué, ils vont sortir de terre 411 000 barils supplémentaires par jour, comme en mai et juin, soit trois fois plus que ce qui était initialement prévu.
  • Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy estime que c'est « un ajustement stratégique à visée géopolitique.» 

VIENNE, AUTRICHE : Ryad, Moscou et six autres membres de l'OPEP+, qui avaient commencé en avril à rouvrir les vannes du pétrole, ont annoncé samedi une nouvelle hausse de production importante en juillet.

Selon un communiqué, ils vont sortir de terre 411 000 barils supplémentaires par jour, comme en mai et juin, soit trois fois plus que ce qui était initialement prévu.

Outre l'Arabie saoudite et la Russie, l'Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l'Algérie et Oman ont consenti ces dernières années à des réductions volontaires additionnelles pour un total de 2,2 millions de barils quotidiens. Leur objectif était de doper les prix.

Ils avaient décidé en début d'année d'une réintroduction progressive, mais au printemps, ils ont décidé d'accélérer le rythme. Ce revirement a provoqué une chute des cours de l'or noir à environ 60 dollars le baril, soit leur plus bas niveau depuis quatre ans. 

« L'Opep+ a frappé trois fois : mai était un avertissement, juin une confirmation et juillet un coup de semonce », a commenté Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy, pour l'AFP.

« L'ampleur de l'augmentation de la production reflète davantage la dynamique interne de l'offre », estime-t-il. « Il s'agit d'un ajustement stratégique à visée géopolitique. 

Peu après sa prise de fonction, le président américain avait demandé à Ryad de produire davantage pour faire baisser les prix de l'or noir, et donc les prix à la pompe pour les consommateurs.