Najat Vallaud-Belkacem lance «Inclusiv.tv», une offre de streaming anti-préjugés

Najat Vallaud-Belkacem, à Lyon, le 14 juin 2021. (AFP, JEFF PACHOUD)
Najat Vallaud-Belkacem, à Lyon, le 14 juin 2021. (AFP, JEFF PACHOUD)
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Publié le Mardi 30 mai 2023

Najat Vallaud-Belkacem lance «Inclusiv.tv», une offre de streaming anti-préjugés

  • «Notre catalogue couvre vraiment les différents phénomènes de diversité, de nécessité d'inclusion dans la société française», a décrit Najat Vallaud-Belkacem
  • Le catalogue sera alimenté chaque semaine par deux nouveautés, précise l'ancienne ministre des Droits des Femmes puis de l'Education Nationale

PARIS: L'ex-ministre Najat Vallaud-Belkacem, accompagnée de deux associés, lance mardi "Inclusiv.tv", une offre de vidéo en ligne par abonnement (SVOD) consacrée aux sujets de diversité et d'inclusion et à destination des particuliers comme des entreprises.

La plateforme, disponible sur tous supports mobiles pour 5,99 euros par mois, dispose d'un catalogue de 50 heures de reportages, court-métrages ou documentaires dont le point commun est d'apprendre "à surmonter le sexisme, le racisme ou encore les préjugés liés aux handicaps ou aux apparences", selon un communiqué.

"Notre catalogue couvre vraiment les différents phénomènes de diversité, de nécessité d'inclusion dans la société française", a décrit à l'AFP Najat Vallaud-Belkacem, à la tête désormais de la branche française de ONE, une ONG internationale de lutte contre l'extrême pauvreté et les maladies évitables dans le monde.

Le catalogue sera alimenté chaque semaine par deux nouveautés, précise l'ancienne ministre des Droits des Femmes puis de l'Education Nationale.

Cette plateforme est aussi conçue comme "un outil de sensibilisation et de formation sur des sujets auxquels sont confrontés toutes les entreprises", développe-t-elle.

"Par la confrontation aux expériences des autres, on gagne du temps, on est inspiré par des idées qu'on n'avait pas eues", ajoute Najat Vallaud-Belkacem.

D'où un modèle économique reposant à la fois sur l'abonnement d'usagers individuels mais aussi d'entreprises ou d'institutions.

Une bataille culturelle à mener

Egalement aux manettes d'"Inclusiv.tv": Maxime Ruszniewski, son ex-conseiller au ministère des Droits des Femmes, au travers de sa start-up "Remixt", lancée en 2022 pour "accompagner les entreprises dans leur démarche de sensibilisation aux discriminations", est-il précisé dans le communiqué.

Le troisième partenaire est Antoine Robin, co-fondateur de "Bien Média", société spécialisée dans la création de plateformes de streaming "engagées" comme "Au nom de la terre.tv".

"On vit dans des sociétés de plus en plus tentées par le repli sur soi, sur ce qui nous rassure, la crainte, l'hostilité voire le rejet des autres", donc "il m'a semblé extrêmement important d'offrir un autre récit", plaide Mme Vallaud-Belkacem.

"C'est une bataille culturelle à mener", estime l'ex-ministre, "il faut réanimer cette capacité à regarder les autres et à passer outre les stéréotypes, les préjugés, pour construire un monde plus agréable à vivre".

Interrogée sur le prix d'abonnement, proche de celui proposé par les géants américains du streaming, Mme Vallaud-Belkacem répond: "ce n'est pas du tout le même geste que celui de s'abonner à Netflix, c'est un geste engagé".


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.