La carrière de Henry Kissinger, magistrale leçon de diplomatie et art de la gouvernance

Vénéré par beaucoup et détesté par certains, Kissinger est devenu l’incarnation du pouvoir américain à son apogée, projetant l’ombre portée de la Pax Americana à travers le monde et devenant synonyme de l’Amérique de la guerre froide (AFP/Getty Images)
Vénéré par beaucoup et détesté par certains, Kissinger est devenu l’incarnation du pouvoir américain à son apogée, projetant l’ombre portée de la Pax Americana à travers le monde et devenant synonyme de l’Amérique de la guerre froide (AFP/Getty Images)
L’ancien Secrétaire d’État américain Henry Kissinger assiste à une cérémonie de remise de prix en l’honneur de sa carrière diplomatique à Washington DC, le 9 mai 2016. (Fichier AFP)
L’ancien Secrétaire d’État américain Henry Kissinger assiste à une cérémonie de remise de prix en l’honneur de sa carrière diplomatique à Washington DC, le 9 mai 2016. (Fichier AFP)
Le secrétaire d’État américain Henry Kissinger avec le roi Faiçal (droite) d’Arabie saoudite à Riyad en 1973. Sur la gauche se trouve le prince Salmane, aujourd’hui roi d’Arabie saoudite (Archives AN)
Le secrétaire d’État américain Henry Kissinger avec le roi Faiçal (droite) d’Arabie saoudite à Riyad en 1973. Sur la gauche se trouve le prince Salmane, aujourd’hui roi d’Arabie saoudite (Archives AN)
Le président américain Jimmy Carter (à droite) consulte l'ancien secrétaire d'État Henry Kissinger le 15 août 1977 à la Maison Blanche sur les propositions de paix au Moyen-Orient. (AFP)
Le président américain Jimmy Carter (à droite) consulte l'ancien secrétaire d'État Henry Kissinger le 15 août 1977 à la Maison Blanche sur les propositions de paix au Moyen-Orient. (AFP)
L'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger rencontre le Premier ministre français Jacques Chirac (à droite) à l'hôtel Matignon le 26 mars 1986 à Paris. (AFP)
L'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger rencontre le Premier ministre français Jacques Chirac (à droite) à l'hôtel Matignon le 26 mars 1986 à Paris. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Henry Kissinger marche dans la rue à Paris le 19 février 1975. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Henry Kissinger marche dans la rue à Paris le 19 février 1975. (AFP)
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton (à droite) et l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger participent ensemble à des « conversations sur la diplomatie, modérées par Charlie Rose », au département d'État à Washington le 20 avril 2011. (AFP)
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton (à droite) et l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger participent ensemble à des « conversations sur la diplomatie, modérées par Charlie Rose », au département d'État à Washington le 20 avril 2011. (AFP)
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Publié le Samedi 27 mai 2023

La carrière de Henry Kissinger, magistrale leçon de diplomatie et art de la gouvernance

  • Le centenaire met en lumière l'empreinte du réfugié allemand devenu le chef diplomate de l'Amérique sur le monde d'après-guerre
  • Le concepteur de la Pax Americana sous Nixon continue d'exercer une influence en tant que conseiller informel auprès des grands et des bons du monde

LONDRES : Anwar el-Sadate, Mao Tsé-Tong, Richard Nixon et le roi Faisal sont parmi les dirigeants qui ont marqué le XXe siècle. Ce que leurs histoires et leurs héritages ont en commun, c'est l'impact des efforts d'une figure minuscule mais néanmoins d’une importance considérable : Henry Kissinger. Allemand, américain, soldat, officier du renseignement, universitaire de Harvard, homme d'État et homme d'affaires à la fois, cet oracle géopolitique fête ses 100 ans ce weekend.

Vénéré par beaucoup et détesté par certains, Kissinger est devenu l’incarnation du pouvoir américain à son apogée, projetant l’ombre portée de la Pax Americana à travers le monde, tantôt prônant les valeurs américaines, tantôt étouffant les mouvements révolutionnaires et soutenant les juntes militaires.

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Le secrétaire d’État américain Henry Kissinger avec le roi Faiçal (droite) d’Arabie saoudite à Riyad en 1973. (AFP)

Tout article aurait du mal à résumer une vie aussi longue et mouvementée. Né cinq ans après l'abdication du dernier empereur d'Allemagne, Kissinger possède des archives personnelles  estimées à 30 tonnes de documents.

Bien qu'il soit devenu synonyme de l'Amérique de la Guerre froide, les traces instantanément reconnaissables de son origine bavaroise dans sa voix grave ont révélé ses origines. Né de parents juifs allemands en périphérie de Nuremberg, le jeune Kissinger a fait preuve d'une audace qui allait plus tard incarner son assurance sur la scène internationale, défiant les nazis locaux afin d’assister à des matchs de football et se rebellant contre leurs restrictions.

Cependant, sa vraie détermination a commencé à se manifester lorsqu'il est devenu réfugié en Amérique dans les années 1930, fréquentant l'école la nuit et travaillant dans une usine de brosses à raser le jour.

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Le secrétaire d'État américain Henry Kissinger rencontre le président chinois Mao Zedong à Pékin le 17 février 1973. (fichier AFP)

Poursuivant ses études supérieures tout en travaillant, Kissinger a vu son parcours éducatif interrompu par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Participant à la bataille des Ardennes, son service pendant la guerre a culminé avec l'administration et la dénazification des secteurs allemands libérés sous son contrôle.

L'enthousiasme de Kissinger pour son pays adoptif ne faisait que grandir ; il se souviendrait plus tard que cette expérience l’avait poussé à «se sentir comme un vrai Américain ».

La carrière de Kissinger est souvent étudiée en détail à partir de sa nomination en tant que conseiller à la sécurité nationale des États-Unis en 1969. Or, ses années d'après-guerre en tant qu'universitaire ont posé les bases de son association ultérieure à la realpolitik.

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Le secrétaire d'État américain Henry Kissinger avec le président égyptien Anouar Sadate au Caire en mai 1974. (AFP)

La vision du monde de Kissinger, ou weltanschauung, est caractérisée par des expressions telles que « L'Amérique n'a pas d'amis ou d'ennemis permanents, seulement des intérêts permanents ». Cette compréhension particulière du monde à travers le prisme des empires et de la politique des grandes puissances est fondée sur une conception du monde du XIXe siècle.

Il n'est donc pas surprenant que sa thèse de doctorat à Harvard s'intitule « Paix, légitimité et équilibre (A study of the Statemanship of Castlereagh and Metternich) ».

Cette étude académique de la période entre 1815 et 1914 est connue sous le nom de Concert européen, lorsque les grandes puissances cherchaient à maintenir un certain équilibre des pouvoirs et à soutenir la paix mondiale. Remarquable pour des personnalités comme Von Bismarck, dont la philosophie politique est souvent indissociable de la sienne, c'est cette période que Kissinger cherchait à refléter, remplaçant le rôle historique de la Grande-Bretagne par la superpuissance inégalée de l'Amérique du XXe siècle.

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Henry Kissinger et le président américain Richard Nixon en 1973. (AFP)

Alors que Kissinger devenait connu des décideurs politiques à Washington, son orientation vers une carrière politique était inévitable. Contrairement à ses pairs, sa solide formation académique lui fournissait la capacité d'agir en tant que conseiller interne sur les défis politiques de l’époque.

Si le moteur à réaction est devenu le symbole de la domination militaire et culturelle américaine de l'après-guerre, Kissinger a utilisé les voyages internationaux à des fins similaires pour remanier la diplomatie américaine. Sa nomination au poste de secrétaire d'État en 1973 n'était en réalité que la ratification formelle d'un rôle international croissant qu'il avait déjà commencé à jouer.

Cette année-là, Kissinger a été à l'avant-garde des efforts de la diplomatie navette pour remodeler le monde afin de faire avancer les intérêts américains. Ayant déjà ouvert la voie pour le sommet historique de 1972 entre Nixon, Zhou Enlai et le président Mao, Kissinger a rapproché la Chine du reste du monde, conduisant à la formalisation des relations entre les deux pays. Il a d’ailleurs joué un rôle crucial dans la médiation d'une entente antisoviétique entre les deux puissances.

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Alors que le président américain Richard Nixon (2e à gauche) rencontre la Première ministre israélienne Golda Meir, Henry Kissinger (3e à gauche) s'entretient avec d'autres responsables israéliens à Washington le 1ernovembre 1973. (AFP)

Alors que le monde observait après la guerre du Kippour, Kissinger, après sa participation à un coup d'État au Chili le mois précédent, a fait la navette entre les capitales arabes tout en organisant un pont aérien sans précédent d'armes vers Israël, basculant l'équilibre régional des pouvoirs, au point que l'État d'Israël n'a jamais été confronté à une invasion arabe depuis.

L'année s'est conclue par un accord pour mettre fin à la guerre du Vietnam, et la diplomatie hyperactive de Kissinger a été récompensée par le prix Nobel de la paix, ses activités internationales devenant un modèle pour la diplomatie américaine aux yeux de ses pairs et une tache sur sa carrière selon ses détracteurs.

CÉLÈBRES CITATIONS

  • On ne peut pas faire la guerre au Moyen-Orient sans l'Égypte et on ne peut pas faire la paix sans la Syrie.
  • Accepte tout de toi-même, je veux dire absolument tout. Tu es toi et c'est le commencement et la fin, pas d'excuses, pas de regrets.
  • Quatre-vingt-dix pour cent des politiciens donnent une mauvaise réputation aux dix pour cent restants.
  • Ce qui est illégal, nous le faisons immédiatement. Ce qui est anticonstitutionnel prend un peu plus de temps.
  • Le pouvoir est le meilleur aphrodisiaque.

Kissinger est souvent considéré comme ayant été le distributeur insensible du pouvoir américain dans le monde en développement. Bien qu'il ait réussi à défendre ses intérêts, sa vision –  d'un vaste puzzle mondial composé de pièces qui devaient être déplacées pour correspondre à l'émergence de l'Amérique en tant que puissance suprême mondiale –  a suscité la controverse.

Ayant déclaré un jour « Je ne suis pas intéressé par, et je ne connais rien de, la partie sud du monde » et « Ce qui se passe dans le sud n'a aucune importance », il est désormais clair qu'une certaine ignorance du monde plus large sous-tendait les interventions politiques et militaires plus décisives qu'il soutenait pour étendre l'influence de l'Amérique.

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Des manifestants se rassemblent sur la Place des Nations à Genève le 10 septembre 2010 pour protester contre la présence de l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger et son rôle présumé dans le coup d'État militaire de 1973 au Chili. (AFP)

Son implication dans le coup d'État au Chili, au Bangladesh, au Pakistan, au Timor oriental et dans les bombardements au Cambodge continue d'être un sujet de grand débat, résumé dans le traité de 2001 de Christopher Hitchens, « Le Procès d'Henry Kissinger ».

Plus tard dans sa vie, Kissinger affirmerait que les bombardements au Cambodge étaient essentiels pour stopper les incursions au Sud-Vietnam. En vérité, l'attention portée aux bombardements massifs ultérieurs des Khmers rouges par les États-Unis est beaucoup moins controversée aujourd'hui par rapport aux crimes du régime cambodgien et de son propre génocide dans les années 1970.

Néanmoins, la diplomatie intercontinentale de Kissinger était fidèle au modèle bismarckien dont il était issu, légèrement masquée par l'utilisation de la célèbre maxime du premier chancelier allemand : « La politique est l'art du possible ».

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Le président du Congrès national africain Nelson Mandela (à droite) salue l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger à son arrivée pour leur réunion à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 13 avril 1994. (AFP)

En fin de compte, il est encore remarquable que Kissinger, un homme qui a pris sa retraite il y a 50 ans, soit resté politiquement pertinent. À la tête de Kissinger Associates, il continue d'exercer une influence et une portée remarquables, en tant que conseiller par excellence des grands dirigeants mondiaux.

Le long adieu politique de Kissinger lui a donné l'occasion d'avoir le dernier mot sur un grand nombre des moments importants de sa carrière, un luxe dont ses pairs disparus n'ont pas profité. Sa pertinence, cependant, persiste, son plaidoyer en faveur de la coexistence avec la Chine et de la détente avec la Russie faisant de son expertise une valeur très recherchée dans les efforts déployés par l'un afin de perturber l'Amérique et par l'autre pour la supplanter totalement.

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Le président russe Vladimir Poutine (à droite) accueille l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger lors de leur rencontre à la résidence Novo-Ogaryovo près de Moscou le 6 juin 2006. (AFP)

Cependant, le rééquilibrage constant du pouvoir mondial n'est pas le principal intérêt de Kissinger aujourd’hui. Il a passé la dernière décennie à mettre en garde contre la montée de l'intelligence artificielle, qui menace de réécrire les règles diplomatiques, notamment pour un homme né à une époque où les armées utilisaient encore des cavaleries.

Le centenaire continue d’attirer l’attention, avertissant récemment dans un livre sur la question que la course aux armements en matière d'IA est un « problème totalement nouveau » et « pour lequel il n'existe encore aucune théorie plausible sur la façon dont les États peuvent l'emporter ».

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L'ancien secrétaire d'État Henry Kissinger rencontre le président américain Donald Trump (à droite) à la Maison Blanche à Washington, le 10 octobre 2017. (AFP)

Nul ne doute que malgré ses nombreux défauts, Kissinger reste une figure publique qui a façonné une certaine époque. Cependant, il est un personnage infiniment plus complet que le maître intrigant de la realpolitik que ses détracteurs font de lui.

Cette carrière d'immenses réalisations et de controverses incessantes a été rendue possible grâce à un talent aussi brillamment éduqué que discret, deux qualités malheureusement absentes de la vie politique actuelle.

Il n'est pas impossible que, tout comme Kissinger a planifié l'extension de la domination américaine, en tant qu'étudiant de l'histoire impériale, il s'attendait également à observer son déclin. Mais on ne sait pas si cela est dû à la rapidité avec laquelle cela s'est produit ou à la longévité de Kissinger. Quoi qu'il en soit, il a probablement la réponse.

Zaid M. Belbagi est chroniqueur politique, et conseiller de clients privés entre Londres et le CCG. Twitter: @Moulay_Zaid

NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est celle de l’auteur et ne reflète pas nécessairement le point de vue d’Arab News en français.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.