La Moldavie veut entrer dans l'UE «dès que possible» face à la menace russe, dit sa présidente

La présidente moldave Maia Sandu s'adresse à une conférence de presse lors de la réunion trilatérale au palais Cotroceni, siège de la présidence roumaine, à Bucarest, le 3 avril 2023 (Photo, AFP).
La présidente moldave Maia Sandu s'adresse à une conférence de presse lors de la réunion trilatérale au palais Cotroceni, siège de la présidence roumaine, à Bucarest, le 3 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

La Moldavie veut entrer dans l'UE «dès que possible» face à la menace russe, dit sa présidente

  • L'ex-république soviétique de 2,6 millions d'habitants voit son entrée dans l'UE comme la seule assurance de ne pas être une prochaine cible de la Russie
  • En février, Mme Sandu avait accusé la Russie de fomenter un coup d'Etat pour renverser le pouvoir en place à Chisinau

REYKJAVIK, Islande: La Moldavie veut entrer "dès que possible" dans l'Union européenne pour se protéger de la menace russe et espère une décision "dans les prochains mois" sur l'ouverture des négociations d'adhésion, a déclaré sa présidente dans un entretien à l'AFP.

"Bien sûr, rien n'est comparable à ce qui se passe en Ukraine, mais nous voyons le risque et nous pensons que nous ne pouvons sauver notre démocratie qu'en faisant partie de l'UE", a déclaré Maia Sandu, à quelques jours d'une manifestation pro-européenne puis d'un sommet européen inédit à Chisinau.

L'ex-république soviétique de 2,6 millions d'habitants voit son entrée dans l'UE comme la seule assurance de ne pas être une prochaine cible de la Russie, après l'invasion de son grand voisin ukrainien.

"La Russie va continuer à être une grande source d'instabilité dans les années à venir et nous devons nous protéger", a ajouté la dirigeante moldave de 50 ans en marge d'un sommet du Conseil de l'Europe qui s'est terminé mardi en Islande.

En février, Mme Sandu avait accusé la Russie de fomenter un coup d'Etat pour renverser le pouvoir en place à Chisinau.

Au pouvoir depuis 2020, la dirigeante du pays le plus pauvre d'Europe a appelé à un grand rassemblement pro-UE dimanche, destiné à montrer le soutien des Moldaves à une adhésion européenne.

"La guerre en Ukraine a mis les choses en noir et blanc: on voit très clairement maintenant ce que le monde libre veut dire et ce que signifie le monde autoritaire pour nous tous", a affirmé la première femme à diriger le petit pays, dont une région entière, la Transdniestrie, est de facto sous contrôle russe.

L'invasion de l'Ukraine a réveillé l'hypothèse jusque-là très improbable d'une adhésion de Kiev et de Chisinau à moyen terme.

"Nous pensons que (l'adhésion) est un projet réaliste et nous nous réjouissons que cela arrive dès que possible", a dit à l'AFP la présidente moldave, espérant "avoir une décision sur l'ouverture de négociations dans les prochains mois".

Sommet inédit le 1er juin 

En juin 2022, l'UE a accordé à l'Ukraine et à la Moldavie le statut de candidat officiel à l'adhésion.

Si la petite Moldavie, frontalière de la Roumanie membre de l'UE, serait sans doute plus facile à intégrer en raison de sa taille, de nombreux obstacles demeurent à son entrée dans l'Union, promettant un processus qui durerait au moins jusqu'aux années 2030.

Outre sa fragilité économique et ses problèmes lancinants de corruption, la Moldavie doit aussi trouver une solution à la Transdniestrie sécessionniste, région pro-russe de 300 000 habitants dans l'est du pays.

Non reconnue par la communauté internationale, cette zone a fait sécession en 1990 après une brève guerre civile dans la foulée de l'effondrement de l'Union soviétique. Le conflit est gelé depuis 1992.

"Nous avons encore des choses à faire, mais nous travaillons très dur et c'est notre principal objectif désormais", a insisté Mme Sandu, dont le pays a amorcé son retrait de la Communauté des Etats indépendants (CEI) dont la Russie est la cheffe de file.

"Nous voulons continuer à faire partie du monde libre. Nous voyons ce qui se passe en Ukraine, nous voyons que la Russie essaie d'empêcher les pays de la région de devenir démocratiques".

Si l'Ukraine veut également rentrer dans l'Otan, cette carte est difficile à jouer pour Chisinau, la Moldavie étant constitutionnellement neutre.

"Nous respectons (la neutralité). Nous respectons la volonté du peuple. Mais il y a des discussions dans notre société pour savoir si la neutralité nous protège, et si à un moment donné les gens changeaient d'avis, bien sûr nous reconsidérerions cette décision", a souligné Mme Sandu.

La volonté de l'Ukraine d'entrer dans l'Otan a été une des raisons invoquées par la Russie pour déclencher son invasion, Moscou accusant les Occidentaux de s'étendre à ses frontières loin dans son ancienne zone d'influence de l'ère soviétique.

Dans ce contexte pesant, l'organisation du sommet de la Communauté politique européenne (CPE), qui regroupe de façon informelle la plupart des pays européens dont les candidats à l'entrée dans l'UE, est vue par Chisinau comme une garantie pour sa sécurité.

"C'est important car nous voyons que nous ne sommes pas seuls, que nous avons beaucoup d'amis, et que nos amis nous font confiance pour organiser un évènement si important", a dit Mme Sandu, nouvelle coqueluche de la scène européenne qui est notamment proche du président français Emmanuel Macron.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.