PARIS: Le ministère de la Santé a annoncé lundi le lancement d'une expérimentation de deux ans, baptisée "accès direct", visant à raccourcir les délais entre l'approbation de certains traitements novateurs et leur disponibilité pour les patients.
Cette expérimentation entend permettre à certains médicaments de bénéficier, dans une indication donnée, d'une prise en charge par l'Assurance Maladie dès la publication de l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS) et pour une durée d'un an, a précisé le ministère par communiqué, après la publication dimanche d'un décret au Journal officiel.
Les patients pourront ainsi bénéficier d'un accès anticipé, sans attendre la finalisation de l'ensemble des formalités permettant l'accès officiel au marché, en particulier la négociation des prix.
Complémentaire du dispositif d'accès précoce existant, cette expérimentation vise tous les médicaments jugés innovants par la Haute Autorité de santé (HAS) mais non éligibles à l'accès précoce, est-il ajouté.
"Ainsi, sont concernés les médicaments hospitaliers innovants et onéreux éligibles à la liste dite +en sus+ ou les médicaments de ville non remboursés par ailleurs, dès lors que leur évaluation par la HAS reconnaît un niveau de service médical rendu important et une amélioration de ce service médical rendu", précise le communiqué.
Ce faisant, "les patients pourront bénéficier plus rapidement des médicaments reconnus comme innovants par la Haute Autorité de Santé (HAS) et qui ont démontré leur efficacité et leur sécurité lors d'essais cliniques rigoureux", assure le ministère.
Les résultats de l'expérimentation contribueront à évaluer la pertinence d'une éventuelle généralisation en 2025.
Cette annonce survient après qu'un certain nombre de voix, parmi les professionnels de santé et associations de patients, ont récemment critiqué en France les interdictions d'accès opposées à certains traitements contre le cancer ou les procédures d'autorisation de mise sur le marché, jugées trop rigides, pour les traitements contre certaines maladies rares et très dégénératives.
Ces voix avaient notamment reproché à la HAS d'être trop frileuse, alors que certains traitements avaient déjà reçu un feu vert des agences sanitaires américaines et européennes.
"Très attendue", la décision d'expérimenter l'accès direct "s’inscrit dans la volonté du président de la République et du gouvernement de garantir à l’ensemble de nos concitoyens une prise en charge médicale plus rapide et efficace", selon le communiqué du ministre.