Les messageries iraniennes surfent sur le blocage d'internet

Sur cette photo prise le 19 avril 2023, des personnes montrent l'application de messagerie iranienne (Bale) sur leur téléphone portable à Téhéran.  (Photo par ATTA KENARE / AFP)
Sur cette photo prise le 19 avril 2023, des personnes montrent l'application de messagerie iranienne (Bale) sur leur téléphone portable à Téhéran. (Photo par ATTA KENARE / AFP)
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Publié le Dimanche 14 mai 2023

Les messageries iraniennes surfent sur le blocage d'internet

  • Selon les chiffres publiés fin avril par le ministre des Télécommunications, Issa Zarepour, quelque 89 millions d'internautes utilisent «au moins une fois par mois» l'un des quatre principaux acteurs du secteur (Ita, Rubika, Bale et Soroush)
  • Pour attirer les internautes, le gouvernement a commencé à déplacer certains services administratifs en ligne vers les plateformes nationales

TÉHÉRAN : Des millions d'internautes iraniens sont poussés à utiliser des messageries locales, comme Ita et Rubika, en remplacement des géants WhatsApp et Instagram, victimes des restrictions drastiques imposées sur internet.

Les Iraniens ne font pas exception lorsqu'il s'agit de passer des heures à surfer et s'exprimer sur les plateformes de réseaux sociaux.

Mais ces derniers mois, ils ont dû s'adapter lorsque les autorités ont bloqué l'accès à Instagram et Whatsapp, les plateformes étrangères les plus populaires dans le pays, après le début du mouvement de contestation déclenché par la mort en détention de Mahsa Amini à la mi-septembre.

Des millions de personnes se sont alors tournées vers les réseaux sociaux pour réagir au décès de la jeune fille et l'État a introduit une série de filtrages et de restrictions sans précédent, en dénonçant «des actions menées par des contre-révolutionnaires via les réseaux sociaux».

Le pouvoir a notamment suspendu, pour une durée plus ou moins longue, les accès à des VPN (réseau virtuel privé) utilisés par des dizaines de millions de personnes mais aussi de très nombreuses entreprises.

Parallèlement, il a encouragé les internautes à migrer vers les applications iraniennes, qui bénéficient d'un soutien de l'Etat.

Selon les chiffres publiés fin avril par le ministre des Télécommunications, Issa Zarepour, quelque 89 millions d'internautes utilisent «au moins une fois par mois» l'un des quatre principaux acteurs du secteur (Ita, Rubika, Bale et Soroush).

M. Zarepour, qui n'a de compte sur aucune des plateformes étrangères, a averti que WhatsApp et Instagram ne seraient autorisées à fonctionner de nouveau que si elles disposaient d'un représentant légal dans le pays.

Mais Meta, la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a fait savoir qu'elle n'avait pas l'intention d'établir un bureau en Iran.

- «Si mon VPN le permet» -

Pour attirer les internautes, le gouvernement a commencé à déplacer certains services administratifs en ligne vers les plateformes nationales.

Même s'ils sont préoccupés par les questions de sécurité et de confidentialité, «les utilisateurs ont des besoins» qui les poussent à y avoir recours, explique Amir Rashidi, expert en sécurité numérique basé à New York.

«Si vous étiez un Iranien, que feriez-vous si vous ne pouviez vous inscrire à l'université qu'avec l'une de ces applications?», interroge-t-il.

Keikhosrow Heydari-Nejat, un développeur de 23 ans, indique avoir chargé ces plateformes «pour utiliser les services fournis par l'Etat qui ne marchent que sur elles». Mais «je ne les ai installées que sur le téléphone portable que je n'utilise pas quotidiennement», précise-t-il, en regrettant qu'elles n'aient pas de «politique de confidentialité claire».

Mansour Roghani, 65 ans, employé municipal à la retraite, reconnaît pour sa part ne pas avoir besoin des applications locales. «Les sujets auxquels je m'intéresse et les amis avec lesquels je communique ne sont pas sur des plateformes iraniennes», explique-t-il. Donc «j'utilise plutôt Telegram et WhatsApp et, si mon VPN me le permet, je consulte Instagram».

Afin d'accélérer la transition, le ministère des Télécommunications a interconnecté quatre plateformes nationales, permettant à leurs utilisateurs de communiquer entre eux.

«Le gouvernement tente de connecter ces applications pour avoir le nombre maximum d'utilisateurs», souligne Amir Rashidi, en précisant qu'elles bénéficieront ainsi d'un «soutien financier et technique».

L'objectif global des autorités est de finaliser le réseau national d'internet - le NIN (National Information Network) -, qui est achevé à environ 60%. A terme, il devrait permettre aux plateformes nationales de fonctionner même lorsque les accès au réseau mondial sont inaccessibles, selon M. Zarepour.

Lorsque cette reconfiguration sera achevée, le gouvernement sera ainsi en mesure de «suspendre internet à moindre coût», prévoit Ali Rashidi.

Pour le gouvernement, il s'agit, au-delà des raisons de contrôle internes, de se prémunir contre les cyberattaques provenant de l'étranger, comme l'Iran en a été victime ces dernières décennies.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.