Guatemala : Son patron poursuivi, fermeture d'un journal critique du gouvernement

Le patron d'El Periodico est aussi poursuivi pour avoir tenté de faire obstruction à une autre enquête en 2021 pour blanchiment (Photo, Twitter/@el_Periodico).
Le patron d'El Periodico est aussi poursuivi pour avoir tenté de faire obstruction à une autre enquête en 2021 pour blanchiment (Photo, Twitter/@el_Periodico).
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Publié le Dimanche 14 mai 2023

Guatemala : Son patron poursuivi, fermeture d'un journal critique du gouvernement

  • Deux des avocats de M. Zamora ainsi qu'un journaliste cousin du patron de presse, Juan Carlos Marroquin, ont été arrêtés.
  • M. Zamora, 66 ans, encourt une peine de six à vingt ans de prison

GUATEMALA: Le journal El Periodico, critique du gouvernement du Guatemala, a annoncé vendredi sa fermeture définitive en invoquant la "persécution pénale et la pression économique" dont il se dit victime depuis l'arrestation l'année dernière de son patron Ruben Zamora, actuellement jugé pour chantage et blanchiment d'argent mais qui crie au procès politique.

"C'est avec une profonde tristesse que nous nous voyons obligés d'arrêter l'édition quotidienne d'El Periodico" près de 27 ans après sa création, a annoncé le journal dans un communiqué.

Le quotidien, qui avait cessé en novembre de publier sa version imprimée pour se replier sur internet, a souligné avoir reçu "un coup accablant" lors de l'arrestation de son directeur-fondateur le 29 juillet 2022.

"Le combat pour résister a commencé dès ce moment (mais) les perspectives n'étaient pas encourageantes", relève le journal qui dénonce "une intensification de la persécution" au cours des derniers mois, ainsi que le "harcèlement de (ses) annonceurs" pour le priver de ressources.

M. Zamora, 66 ans, encourt une peine de six à vingt ans de prison.

Le patron de presse a proclamé être "un prisonnier politique" au premier jour de son procès le 2 mai devant un tribunal de la capitale Guatemala. Pour lui, son incarcération et sa mise en accusation sont motivées par les dizaines d'articles publiés par son journal sur des affaires de corruption au sein du gouvernement du président Alejandro Giammattei.

Selon l'accusation, M. Zamora aurait tenté de blanchir 37.500 dollars obtenus par chantage auprès d'hommes d'affaires en leur promettant de ne pas publier des informations compromettantes les concernant.

Des syndicats de journalistes et des ONG internationales de défense des droits humains ont exigé l'abandon des poursuites, tandis que Washington a exprimé son inquiétude concernant les tentatives de "criminaliser" le travail des journalistes au Guatemala.

Dans les semaines avant le procès, deux des avocats de M. Zamora ainsi qu'un journaliste cousin du patron de presse, Juan Carlos Marroquin, ont été arrêtés.

Le patron d'El Periodico est aussi poursuivi pour avoir tenté de faire obstruction à une autre enquête en 2021 pour blanchiment d'argent. Le juge en charge de l'affaire a suggéré que des journalistes et éditorialistes du journal pourraient également être poursuivis.

Huit personnes impliquées dans cette deuxième procédure ont fui en exil, "dont la directrice d'El Periodico (Julia Corado), des éditorialistes et mon benjamin", a confié M. Zamora à des journalistes.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.