Le recours croissant à la force inquiète l'UE et la région Indo-Pacifique

Josep Borrell a annoncé la transformation du forum en «un événement régulier qui doit avoir lieu chaque année». (Photo, AFP)
Josep Borrell a annoncé la transformation du forum en «un événement régulier qui doit avoir lieu chaque année». (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 mai 2023

Le recours croissant à la force inquiète l'UE et la région Indo-Pacifique

  • «L'environnement sécuritaire mondial continue de se détériorer. Il y a moins de confiance entre les principaux acteurs et un affaiblissement du respect du droit international»,  a souligné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell
  • «La force et la coercition sont en hausse. Ce n'est pas la loi, c'est la force qui détermine de plus en plus le comportement du monde», a-t-il déploré

STOCKHOLM: La sécurité mondiale est menacée par le risque que d'autres puissances imitent la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine, se sont inquiétés samedi les représentants des pays de l'UE et de la région Indo-Pacifique réunis pour un forum ministériel à Stockholm.

"L'environnement sécuritaire mondial continue de se détériorer. Il y a moins de confiance entre les principaux acteurs et un affaiblissement du respect du droit international",  a souligné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans son allocution d'ouverture.

"La force et la coercition sont en hausse. Ce n'est pas la loi, c'est la force qui détermine de plus en plus le comportement du monde", a-t-il déploré. "De nombreux pays se sentent en conséquence obligés d'augmenter leurs investissements militaires", a-t-il commenté.

Invité d'honneur, le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba a dénoncé la violation de la Charte des Nations unies par la Russie avec la guerre menée contre son pays. Il a invité les représentants des 17 pays de la région Indo-pacifique à soutenir le plan de paix présenté par le président Volodymyr Zelensky.

Plusieurs intervenants se sont fait l'écho de ces préoccupations. "La guerre illégale de la Russie nous concerne tous, car d'autres Etats se sentiront libres de faire la même chose demain, ailleurs", a ainsi averti la ministre française Catherine Colonna.

La France avait organisé la première réunion du Forum UE-Indo-Pacifique le 22 février 2022,"deux jours avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie", a-t-elle rappelé.

L'objectif de ce forum, dont la Chine n'est pas membre, est de nouer des partenariats économiques entre l'UE et une région qui contribue à deux tiers de la croissance mondiale et absorbe 25% des exportations européennes.

Son homologue japonais Hayashi Yoshimasa a dénoncé les menées de la Chine, les menaces contre Taïwan et les provocations de la Corée du Nord qui "remettent en cause la sécurité dans la région".

"Nous ne voulons pas d'une autre Guerre froide. La région Indo-Pacifique ne doit pas devenir un autre théâtre de rivalités", a renchéri la ministre indonésienne Retno Marsudi.

Le Forum offre "une plateforme pour échanger", a insisté le ministre des Comores Dhoihir Dhoulkamal, représentant de l'Union africaine, en déplorant lui aussi les conséquences de la "forte concurrence que se livrent les grandes puissances dans la région".

La réunion a été ouverte par le roi Carl Gustaf de Suède et la princesse héritière Victoria. Les discussions se sont tenues à huis clos.

Josep Borrell a annoncé la transformation du forum en "un événement régulier qui doit avoir lieu chaque année".

Catherine Colonna a pour sa part plaidé pour "adosser les réunions du forum avec celles de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et demandé l'organisation d'un sommet.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.